Cet orgue, originellement construit par Jean-Frédéric Verschneider, est pratiquement contemporain de celui de Hombourg,puisqu'il est daté de 1863. Il a été pas mal modifié au cours de son histoire (sûrement parce qu'il était "un peu juste" à l'origine) et constitue aujourd'hui une déclinaison contemporaine des idées de l'orgue pré-romantique.
Historique
Le premier orgue du lieu a été construit après 1825. [IHOA]
Il fut réparé en 1835 par Sébastien Herd, qui en était probablement l'auteur originel. [PMSAS84]
Les travaux ont été désignés, dans le registre du conseil de fabrique par "différentes réparations et améliorations à l'orgue". Herd n'a pas une une production significative : il n'a guère construit que l'orgue de Berentzwiller, village dont il était l'instituteur, et où il était connu comme facteur d'orgues en 1824 : il y signa un devis de réparation pour l'orgue de Burnhaupt-le-Bas. L'orgue de Flaxlanden était peut-être sont deuxième. [PMSAS84] [PMSSTIEHR] [PMSAS82]
Sébastien Herd est né le 15/9/1765 à Burnhaupt le bas (et non à Manspach), de Sébastien Herd, instituteur du lieu, et de Marie Anne Roll. Il s'est marié à Manspach le 26/03/1795 avec Marie Agathe Lindecker, native du lieu. Le couple s'est ensuite installé à Berrentzwiller, ou Sébastien fut instituteur, puis facteur d'orgues. [RHartmann]
Historique
L'orgue Herd dura moins de 40 ans : en 1863, il fut remplacé par Jean-Frédéric II Verschneider. [IHOA]
C'est un donateur appelé Herzog et demeurant à Zillisheim qui permit de boucler le financement. L'orgue Verschneider n'avait qu'un seul manuel, ce qui est caractéristique des instruments "de campagne" produits par la maison de Puttelange, puisque l'idée était de fournir des instruments abordables, mais de grande qualité, donc petits. (La même démarche que Valentin Rinkenbach ou Michel Stiehr, ce dernier dans le Bas-Rhin.) L'instrument devait beaucoup ressembler à l'orgue de Linthal, construit par Verschneider en 1862. Il est d'ailleurs précisé au devis pour Flaxlanden que le nouvel orgue sera "conforme et identique à celui de Linthal". Ce devis indique aussi que l'orgue de Flaxlanden aura une console indépendante (comme c'est le cas à Linthal, où l'instrument est resté authentique, à l'exception de la façade et de son Nasard, transformé en Flûte 4'). C'était plutôt novateur, bien que Valentin Rinkenbach en ait posé une à à l'orgue du Bonhomme dès 1842. Les deux instruments de Verschneider étaient aussi dotés d'une pédale jouable, de 25 notes (ce qui, même en 1862, n'était pas évident en Alsace : voir par exemple le Stiehr de Heidolsheim). [PMSAS84]
Voici la composition prévue par le devis, daté du 17/03/1862 (l'étendue des claviers et de la pédale est déduite d'une visite de Georges Schwenkedel en 1933) :
L'instrument fut reçu - avec éloges - le 01/04/1863 par le curé Jean Chrysostôme Dieterich (Zimmersheim). [PMSAS84]
Les 41 tuyaux de façade ont été réquisitionnés par les autorités le 02/03/1917. [PMSAS84]
Historique
En 1935, on demanda à Georges Schwenkedel de reconstruire l'instrument, pour lui donner un second clavier et une pédale complète. Ce fut l'opus 57 de la maison de Strasbourg-Koenigshoffen, et il a été inauguré le 07/07/1935. Cinq jeux neuf furent posés (en plus de la façade neuve). L'instrument avait alors 16 jeux, une transmission pneumatique, des grands claviers de 56 notes et une pédale complète, de 30 notes. Il faut noter que le sommier manuel à gravures de Verschneider a été conservé, ainsi que toute la tuyauterie (à l'expcetion de la Trompette de pédale). Récit et pédale étaient dotés de sommiers à membranes. [ITOA] [IHOA] [PMSAS84] [SBraillon] [AORM]
La console, dos à la nef (le contraire de la disposition actuelle), est visible sur la photo de l'inventaire de 1986 : c'était une belle console du type de celle de Rombach-le-Franc. [ITOA]
Dès mars 1963, Curt Schwenkedel proposa de "mécaniser" l'orgue de son père, mais le projet fut différé. [PMSAS84]
En 1995, Christian Guerrier mécanisa l'instrument, qui perdit du coup sa console de 1935, l'expression du second clavier, l'étendue de la pédale à 30, toutes les combinaisons, les accouplements à l'octave, le crescendo, et tous les jeux les jeux constituant l'ossature du récit. [IHOA]
Bref, tout ce qui était déclaré "inutile" dans les années 80-90. La nouvelle console, heureusement, est indépendante (c'était le cas dès l'origine), si bien que cette mécanisation ne s'est pas assortie de l'habituelle "double peine" consistant à devoir en plus jouer avec la tête dans une armoire.
Un Hautbois (pour le second clavier) et une Trompette de pédale étaient prévus, mais ne furent pas posés. Par contre, la Gambe et la Voix céleste ont été éliminées. L'instrument passa donc à 14 jeux.
En 2003, le conseil de fabrique de Flaxlanden à acheté à la paroisse de Didenheim un jeu de Basson-Hautbois 8' (un Cromorne ayant été placé là-base). [SBraillon]
Caractéristiques instrumentales
Activités culturelles :
Sources et bibliographie :
Photos du 09/04/2016.
Données historiques et techniques.
Au sujet de Sébastien Herd.
Article malheureusement entaché d'affligeants commentaires aigris à destination d'un collègue historien.
L'information, au sujet de Berger, était fausse.
im68001597 ; on y trouve une phrase très prudente : "Orgue sans doute construit vers 1862 soit par Frédéric Verschneider de Puttelange, soit par Georges Schwenkedel, soit par Berger." Berger, jusqu'à preuve du contraire, n'a jamais travaillé à Flaxlanden. L'orgue peut être attribué, selon les critères adoptés, à J.F. II Verschneider (dont presque tout le matériel a été conservé), Georges Schwenkedel (dont presque tout le travail a été éliminé) ou Christian Guerrier (qui n'a pas l'air d'avoir fourni un seul tuyau).
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