L'église St-Adèlphe actuelle a été achevée en 1845, et résulte de l'agrandissement, mené par l'architecte Antoine Ringeisen, de l'édifice précédent, construit en 1750 sur la base d'éléments plus anciens encore.
Historique
Il y aurait déjà eu un orgue dans l'ancienne église d'Huttenheim en 1714, puisque l'instrument semble avoir fait l'objet de travaux cette année là. Toutefois, les preuves d'archives sont bien maigres, si ce n'est inexistantes. [IHOA]
Historique
En 1770, le nom de l'organiste est connu : Xaveri Kessler. Il jouait d'un instrument n'ayant qu'un clavier et une petite pédale de 15 notes, qui avait été déménagé dans la nouvelle église vers 1750. On ne peut savoir si cet instrument était déjà présent en 1714. Kessler jouait encore à Huttenheim en 1774. [PMSSTIEHR75] [FBQQ2009]
Historique
L'orgue Stiehr
En 1809, l'instrument qui datait de l'ancien régime avait probablement eu à souffrir de la Révolution, mais aussi de problèmes liés à la toiture de l'édifice. Il fut donc remplacé par un orgue neuf, dont la construction fut confiée à Michel Stiehr. [IHOA] [ITOA] [FBQQ2009] [PMSSTIEHR]
A la sortie de la tourmente révolutionnaire, Michel, le fondateur de la dynastie Stiehr, avait déjà trouvé son style : pour les buffets, le modèle était celui de Roeschwoog, et pour la partie instrumentale, il soigna tout particulièrement jeux de fonds, un peu à l'allemande. On trouve donc, dans les premiers orgues Stiehr, les traits caractéristiques auxquels la célèbre maison de Seltz va rester fidèle, jusqu'à sa fin, dans le premier quart du 20 ème siècle :
Il n'y a pas beaucoup d'orgues Stiehr plus anciens que celui de Huttenheim : Salmbach (1783, détruit en 1944), Herrlisheim (1791, détruit en 1945), Roppenheim (1791), Hoerdt (1792), Reichstett (1792), Schleithal (1798, remplacé), Wintzenbach (vers 1800, qui n'était pas entièrement neuf), et bien sûr Roeschwoog (1808).
Travaux à l'édifice et autres aleas de l'Histiore
Peu avant le milieu de 19 ème siècle, l'édifice présenta d'inquiétants problèmes : une reconstruction s'imposait. L'orgue fut démonté en 1842 et remisé pendant les travaux. [FBQQ2009]
Le remontage dans l'église achevée et les inévitables travaux liés au temps passé en caisses ont été logiquement confiés à Joseph Stiehr en 1845. [PMSSTIEHR] [FBQQ2009]
Mais en 1864, ce n'est pas la maison Stiehr, mais les frères Wetzel qui vinrent y faire des travaux de soufflerie et un relevage profond. Le soufflet actuel est de la maison Wetzel. [PMSRHW]
A la fin du siècle (vers 1890), c'est probablement Aloïse Lorentz qui fit des travaux (payés directement par la Fabrique. L'orgue était toujours à un clavier, sans récit. [FBQQ2009]
Les 33 tuyaux de façade en étain ont été réquisitionnés par les autorités allemandes en mai 1917. [FBQQ2009]
La transformation de Kriess
En 1926, Franz Heinrich Kriess qui procéda à une transformation de l'orgue. [FBQQ2009]
Et pourtant, c'est Louis Mockers, dernier représentant de la maison Stiehr, qui avait été contacté à l'origine, et avec lequel un devis fut établi. Mais il mourut le 23/05/1926, et le marché, annulé, passa à la maison Kriess de Molsheim.
Les travaux Kriess - visiblement plus étendus que ceux qui avaient été prévus par Mockers - comprenaient la construction d'un récit expressif, commandé par une mécanique à équerres, l'extension de la pédale à 27 notes, et d'importants changements de composition.
Un Dolce et une Voix céleste - qui n'ont rien à voir avec l'esthétique originale de cet orgue - on été ajoutés. Kriess ajouta aussi une Gambe (que Stiehr n'aurait sans doute pas reniée dans le principe), et un "Bourdon d'enterrement", en zinc et en 16 pieds, qui était à la mode à cette époque, où le bon goût se faisait grave et sentencieux. Le Cornet perdit son rang de tierce, dont la gaie voix aiguë heurtait probablement le même bon goût. A la pédale, un Violoncelle et une Trompette en zinc vinrent remplacer deux jeux de Stiehr. La Soubasse et la Flûte 8' ont été complétées (sommiers à cônes additionnels).
Bien entendu, la façade, contenant des tuyaux de la Montre 8' et du Prestant, a été remplacée, mais en zinc.
Mais le plus grave dans ces travaux fut le changement de diapason : l'instrument fut accoré 1/2 ton plus haut, par coupures et entailles de la tuyauterie.
En 1945, l'édifice fut endommagé, et nul doute que l'orgue eut à souffrir au moins des conditions climatiques. [FBQQ2009]
Il y eut une réparation - ne concernant que les points les plus urgents - en 1946, menée par Ernest Muhleisen. [FBQQ2009]
C'est Frédéric Haerpfer qui expertisa l'orgue et définit les travaux liés au dommages de guerre. Les travaux effectifs de remise en état, toujours menés par la maison Muhleisen ont eu lieu en 1954. [FBQQ2009]
Ce relevage poussé fut accompagné de changement de languettes des anches, mais aussi d'un repaussage des soupapes et des tampons de tuyaux, ce qui confirme bien que l'orgue eut à souffrir de l'humidité pendant la guerre. Ensuite, l'orgue ne fut plus entretenu pendant 40 ans. Voici la composition, plutôt hybride, que trouva l'inventaire des orgues de 1986:
La restauration de 2007
Sur la base d'un rapport établi par Robert Pfrimmer dès 1995 et complété en 2006, un projet de restauration dans l'état de 1809 a vu le jour, confié à Antoine Bois d'Orbey, assisté de Dominique Baradel, Damien Patry (ébénisterie) et Serge Uhlen (tuyaux). Le démontage complet de l'instrument eu lieu fin 2006. Après les travaux en atelier, le remontage a eu lieu au cours de l'été 2007. [FBQQ2009]
L'objectif était de revenir à la situation antérieure à la transformation de 1926 :
L'orgue a été inauguré le 25/11/2007 par Marc Baumann et Kristin Chavez (mezzo-soprano). [FBQQ2009]
Le buffet
Large de 3m80 et haut de 4m20, ce buffet à 3 tourelles plates (la plus petite au milieu) et deux plates-faces, est typique de la production Stiehr. Il est ornée de jouées florales, encore légèrement asymétriques (Stiehr optera peu après pour des jouées symétriques de haut en bas), de rinceaux liant les plates-faces aux tourelles latérales, et de claires-voies en guirlandes. Il n'y a pas de culots, mais des cartouches sculptés. Trophées en pots-à-feu sur toutes les tourelles (à l'origine et depuis la restauration). [Palissy]
Caractéristiques instrumentales
Console en fenêtre, clavier et étiquettes neufs dans l'esprit Stiehr. Tirants de section carrées avec pommeaux noirs tournés.
Sources et bibliographie :
Avec les photos de cette page.
Le récit de Kriess ne date pas de 1895.
La montre ne pouvait être en étain en 1968.
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