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Bourtzwiller, St Antoine
De l'époque charnière qui allait marquer la fin de l'esthétique "Néo-classique" et l'avènement du "Néo-baroque", avec le retour aux transmissions mécaniques et aux Compositions réellement classiques, il nous reste des instruments étonnants, construits bien sûr avec beaucoup de zinc (l'étain était cher) mais dans un foisonnement d'idées. Sa Composition est un inépuisable réservoir d'idées de registrations. Par ses choix de Composition et par la disposition de ses tuyaux de façade, cet orgue fait beaucoup penser à son "petit frère" aujourd'hui disparu : l'orgue Schwenkedel, 1948 de Sélestat, St-Antoine (cet instrument a été envoyé à la chaudière ; il n'en reste qu'un seul Jeu).
On apprend beaucoup sur les Compositions en comparant des instruments conçus en même temps, mais de taille différente.
Voici celles de l'orgue disparu de Sélestat (les modifications entre crochets ont été apportées sous le titulariat de M.
BERNHARD, entre 1957 et 1987):
Il s'agit de Compositions "romantiques" auxquelles on a ajouté des harmoniques "classiques" sous la forme de Cornets décomposés. Les rangs de Principaux, aussi, sont plus fournis que dans l'orgue romantique. On retrouve des Cymbales. L'orgue de Bourtzwiller a été revu par Michel Gaillard en 1978 (et, est depuis régulièrement entretenu par ce facteur, qui en est aussi l'organiste). Endommagé en 1988, l'instrument a été réparé et peu à peu complété. Il offre une Composition tout à fait étonnante. Sur 3 claviers et avec une Pédale très fournie, il y a quatre Tierces : deux séparables aux manuels (dont une résultante de 16 pieds au Grand-orgue), un Cornet (Sesquialtera) au Récit, et une étonnante Tierce 6'2/5 à la Pédale, ajoutée par Michel Gaillard.
Cette dernière est une Harmonique de 32 pieds, comme la Quinte 10'2/3.
Il faut noter le Hautbois 4' du Positif ainsi que la Tirasse à l'octave aiguë. Ce Positif n'est pas placé ici à fleur de tribune comme dans l'orgue classique français, mais en hauteur, comme les "Kronpositiv" (Positifs de couronne) nordiques : encore une influence qui fera école dans les années 1960. Ce Positif reçoit, en plus, une Trompette (en Chamade depuis 1988 : précédemment, celle-ci répondait au Grand-orgue) et un Clairon. Le Cromorne peut répondre au Grand-jeu du Grand-orgue. A noter aussi la Voix humaine, qu'une Composition plus classique aurait mise au Grand-orgue, mais qui bénéficie ici de la Boîte expressive du Récit (ainsi que de son Tremblant). Ce Récit est aussi, d'une certaine façon, inspiré des claviers "de raisonance" comme celui conçu par Jean Esprit ISNARD à St-Maximin : on va pouvoir, par Accouplement, utiliser ses jeux pour compléter de Grand-orgue, le Positif ou la Pédale. C'est un "réservoir de Jeux" dont l'expression permet de plus de moduler l'intensité. Outre les modifications de 1988, il y eut en 2001 le passage à 2 rangs de la Montre du Grand-orgue, et le remplacement, au même clavier, d'une ancienne Quinte 5'1/3 par une Flûte de 4'. Transmission : électro-pneumatique (Console indépendante dirigée vers l'orgue), Sommiers à Gravures pour les 4 Claviers.
Postage pneumatique de certains tuyaux graves de la Pédale.
Trompette et Clairon de Pédale sont en Extension de la Bombarde.
Sources :
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