L'église protestante de Riquewihr recèle un véritable trésor, puisque cet orgue STIEHR-MOCKERS dans un magnifique buffet Christian LANGES est resté authentique (à part les tuyaux de façade).

Riquewihr, le 28/08/2005, photo de Roland LOPES.

A Riquewihr, dans l'ancienne église mixte, il y avait déjà un orgue en 1609, signé Hans HUODT, et qui a bénéficié d'une longévité exemplaire, puisqu'il a duré jusqu'en 1758. Huodt était menuisier à Fribourg dès 1592. Il ne se lança apparemment dans la facture d'orgues que pour l'Alsace, avec les travaux suivants : un orgue (placé dans le choeur) neuf de 11 jeux à Marbach en 1604 une expertise à Rouffach (celle de l'orgue Hans KLEIN) un orgue de choeur neuf de 8 jeux pour la Collégiale St Martin à Colmar, en 1608 un orgue neuf à Riquewihr en 1609 la réparation de son orgue de Colmar en 1619

     En 1783, Christian Langes construisit un orgue neuf, dans un buffet magnifique, dont la tourelle centrale trilobée est plus qu'inspirée de Jean-André SILBERMANN. En 1805, il y eut des travaux, par Joseph RABINY et François CALLINET.

En 1833, l'ancienne église était en très mauvais état. Aussi, en 1845, c'est juste avant la destruction de l'édifice que Claude-Ignace démonta l'instrument de Langes.

     C'est en 1853 que Joseph Stiehr reprit les restes de l'orgue de Langes, et répara le buffet aux jolies sculptures pour y installer son orgue neuf de 3 Claviers. L'instrument a été inauguré le 06/08/1853.

A noter qu'à la chapelle protestante de l'hôpitale de Rouffach, un tuyau du Salicional porte l'inscription "Riquewihr 1853 Salicional 8 p.".

En 1898, Louis MOCKERS répara l'instrument.

En 1917, les tuyaux de façade ont été réquisitionnés, et c'est Georges SCHWENKEDEL qui la remplaça (avec des tuyaux en étain, chose remarquable, car la plupart des façades ont été remplacées par des tuyaux en zinc) et nettoya l'orgue en 1928.

En 1958, Ernest MUHLEISEN procéda à l'extension de la Pédale à 30 notes (il n'y avait que 2 octaves à l'origine). A cette occasion, le malheureux Jeu céleste 4' du Positif fut recoupé pour en faire une Tierce, payant ainsi un injustifié tribut aux dizaines de Tierces qui ont été remplacées au début du siècle par des Jeux célestes...

     En 1985, Gaston KERN fit un relevage de l'orgue, et reconstitua le Jeu céleste raccourci en 1958. Ce superbe instrument est donc d'une authenticité rare. Son nombre d'Anches est remarquable.

Le tuyau le plus grave de la Contrebasse porte l'inscription (originale) "Filon Schel". Hormis le caractère très phonétique (et alsacien) de cette inscription, elle nous apprend que la "Contrebasse" était dénommée "Violoncelle" dans les ateliers.

Le Buffet de Christian Langes, est absolument remarquable, avec ses sculptures, ses frises et ses Jouées finement ciselées.

La tuyauterie du Positif de dos, photo de Roland LOPES. Comme d'habitude dans cette configuration, le Cromorne est au premier plan (pour être facilement accordé). Sous les pieds des tuyaux de façade (Montre 4'), on distingue les Postages, ces tuyaux en plomb qui relient, pour chaque tuyau, le fraisage pratiqué dans le bois à l'alimentation en vent fournie par le Sommier.

Diapason : La 415 Hz.
Mécanique : Suspendue, Sommiers à gravures.
Il y a un Tremblant doux.

(1) Composition de la Fourniture du Grand-orgue :