L'histoire de l'orgue Merklin de Wintzenheim - le troisième opus alsacien de la prestigieuse maison de Paris et Bruxelles - illustre le renouveau que connut le monde de l'orgue à partir des années 1860. Cet instrument nous est parvenu dans un état d'authenticité exceptionnel.
Historique
Un premier orgue était déjà présent à Wintzenheim en 1788, car il fut réparé cette-année là. On ne sait ni quand il avait été installé, ni d'où il venait. [IHOA]
Le 04/06/1849, Valentin Rinkenbach proposa un devis pour réparer cet instrument, qui était vraisemblablement totalement injouable. Le devis fut d'ailleurs accepté par le conseil municipal, mais refusé le 02/07 par la préfecture, en précisant : "il est douteux qu'un instrument aussi défectueux pût être mis en bon état de service" [PMSMERKLIN]
Wintzenheim a donc failli ne jamais avoir son orgue Merklin ! Heureusement, la préfecture savait - contrairement à beaucoup d'organologues de la fin du 20ème siècle - que tous les instruments du 18ème n'étaient pas des chef-d'œuvre. Loin de là.
Historique
C'est en 1861 que Wintzenheim reçut son orgue Joseph Merklin. [IHOA] [ITOA] [PMSMERKLIN] [YMParisAlsace]
3 devis pour un orgue 'comme il faut'
Il nous faut revenir en 1857, alors que le vieil orgue était toujours muet. L'autorisation de la préfecture avait été accordée, mais la mairie décida d'attendre encore un peu : sagement, on se donna les moyens de réunir les fonds nécessaires à la construction d'un orgue neuf de valeur. On disposait alors de 3 devis : Claude-Ignace Calllinet rédigea le sien le 17/02/1857. De plus Xavier Stiehr et évidemment Valentin Rinkenbach avaient également été sollicités. [PMSMERKLIN]
Le moins que l'on puisse dire, c'est que le projet ne commença pas dans l'enthousiasme. Pour commencer, il faut noter que les trois orgues projetés par ces devis avaient exactement la même composition ! Ce n'est pas étonnant, car c'est la composition de Callinet qui a été imposée à Stiehr et Valentin Rinkenbach... Ce fut une grave erreur, révélatrice du niveau d'initiative que l'on demandait aux facteurs sollicités, et du caractère stéréotypé affectant les orgues alsaciens dans les années 1850 : il y avait "l'orgue comme il faut", c'est à dire un instrument doté d'une des compositions-types des frères Callinet. L'orgue n'avait plus le statut d'œuvre d'art, pour prendre celui d'objet utilitaire, et on en passait commande comme s'il s'agissait de mobilier urbain.
Sensible au problème, le maire demanda de l'aide à Constant Sieg (organiste à Turckheim et Colmar St-Martin). Lequel répondit par une lettre invitant... à un peu plus d'ambition. L'organiste - dont on distingue les soupirs désabusés entre les lignes - commence par déclarer poliment que les devis sont de qualité... avant de nous faire comprendre, à travers maintes propositions de changements de jeux, sa grande frustration portant sur la composition imposée... Puis, sur le plan technique, il propose "d'appliquer tout le perfectionnement du mécanisme moderne [...]" et militait... pour que le récit soit expressif ! [PMSMERKLIN]
Constant Sieg exprime finalement sa préférence pour le devis Stiehr, mais seulement parce qu'il est le plus "complet". Suit une phrase révélatrice, tentant de motiver les édiles de Wintzhenheim : "Toutes ces observations tendraient inévitablement à faire de l'orgue de Wintzenheim un des plus beaux instruments du Haut-Rhin, mais aussi à en augmenter le prix ; mais réellement, ce n'est pas la peine de lésiner pour un millier de francs quand il s'agit de faire une dépense de 13 à 15 mille francs pour un objet qui doit durer des siècles." [PMSMERKLIN]
Sieg avant mis le doigt sur une question cruciale : pour acquérir un orgue, il faut en avoir envie. Il expliquait que faire une "économie" de 7% en construisant un orgue "old fashion" n'était pas raisonnable. Il est vrai que, d'un point de vue économique, s'agissant d'une dépense publique constituée essentiellement de main d'œuvre, l'argent est récupéré par la collectivité en quelques années. Cette "économie" était donc malsaine de tous les points de vue. Il est probable que Sieg était surtout préoccupé par l'atavisme qui régnait dans la facture alsacienne du milieu du 19ème : il invitait à réagir, à cesser de construire, en 1857, des orgues comme en 1830. Or, il était clair que les facteurs alsaciens, à l'époque, ne savaient plus progresser : ils avaient accumulé un grave retard technique. Xavier Stiehr et Valentin Rinkenbach étaient dans dans un état de soumission tel qu'ils acceptaient, dos courbé, de réaliser une vieille composition d'un concurrent.
Le projet, à ce moment, ne motivait personne : ni les commanditaires, ni Constant Sieg, ni les facteurs. Seul Claude-Ignace Callinet - qui avait décidé de la composition - avait fait une offre de reprise pour le vieil instrument. Pourquoi ? Sûrement estimait-il que c'était son devoir. Il était devenu, de fait, une sorte de "gestionnaire des orgues du Haut-Rhin". Stiehr, pourtant préféré par la municipalité à l'issue de ce "premier tour", ne donna pas suite, en invitant Wintzenheim à vendre leur vieil orgue à quelqu'un d'autre. [PMSMERKLIN]
Un projet plus engageant
Face à l'impasse, Martin Krick, le maire de Wintzenheim, prit la décision de revoir l'ambition à la hausse. Avec grand succès, car avec plus de motivation, l'argent arriva tout naturellement : l'industriel Antoine Herzog proposa un don de 3000 francs (soit trois fois la "plus value" estimée entre un orgue conforme aux besoins et un instrument réalisé à la façon des années 20). Pour ne pas avoir qu'un avis d'organiste, le maire sollicita aussi l'avis de Gaspard Vogt. Son père Martin (1781-1854) avait été un grand promoteur des orgues Callinet. Mais Gaspard (1821-1882) était conscient de la réalité de l'état de la facture alsacienne à l'époque : Vogt, Sieg et le curé de Wintzenheim présentèrent un projet à la mairie avec... Joseph Merklin. Krick relate le fait dans un courrier au préfet daté du 25/07/1860. Herzog n'avait pas perdu le fil : il confirma sa promesse de don, et proposa même de faire dessiner le buffet par son architecte, Joan von Soolen (l'auteur de la chapelle de Logelbach). Wintzhenheim allait avoir son orgue Merklin ! [PMSMERKLIN]
Qui a proposé Merklin ? La réponse se trouve dans l' "L'Industriel Alsacien" du 28/03/1861 : "Ces facteurs ont été recommandés à M. le maire et au conseil municipal par M. Hertzog [sic] père, manufacturier au Logelbach, membre du conseil municipal de Wintzenheim. M. Herzog avait entendu les orgues de Saint-Eustache, de Saint-Eugène et de Saint-Phillipe-du-Roule à Paris ; ces magnifiques instruments ont été construits par ces facteurs, qui ont placé des orgues dans plusieurs cathédrales de France, entr'autres à Rouen, à Bourges, à Dijon, etc. Le nouvel orgue de Notre-Dame de Paris, construit dans leurs ateliers, va être placé incessamment."
Le devis Merklin
Le devis est daté du 28/07/1860. C'est - à quelques détails près - exactement le même orgue qu'à Ranspach qui est proposé. En clair, aucune concession à l'orgue pré-romantique alsacien :
Les différences entre les devis pour Ranspach et pour Wintzhenheim sont les suivantes : l'échange de la Gambe et du Salicional, une Fourniture non progressive, et une Gambe de pédale (Violon 8') au lieu d'une Flûte 8' (Octavebasse). Mais, on le verra, c'est quand même une Flûte qui fut posée en 8' de pédale.
Comme à Ranspach, la console était prévue latérale (elle sera finalement frontale); Comme à Ranspach, les jeux de combinaison sont "réels", c'est à dire obtenus au moyens de layes doubles. (Cela ne sera pas le cas à Obernai.) Conformément aux habitudes, la Doublette est placée sur la laye des anches, et la Voix humaine sur la laye des fonds. C'est pour que l'appel des jeux de combinaison constitue la registration appelée "anches" par les partitions romantiques françaises. Du point de vue des fameuses commandes de registration, le devis de Wintzhenheim se passe de la pédale d'introduction des jeux de fonds, mais cette pédale sera finalement réalisée. Comme à Ranspach, la commande de l'expression du récit se fait par pédale-cuiller (donc avec seulement deux positions), et, sur le devis, elle s'appelle curieusement "Appel récit". [YMParisAlsace] [PMSMERKLIN]
La réception devient un événement culturel
Pour la réception, qui eut lieu le 31/01/1861, la préfecture désigna logiquement Constant Sieg, mais aussi François Laubser (architecte du département) et Charles Umber (directeur de filatures). Ils étaient accompagnés des organistes Charles Jungnickel (Mulhouse, temple), Charles-Victor Dubois (en quelque sorte "démonstrateur" pour la maison Merklin-Schütze, et qui était intervenu à Ranspach comme "formateur") et Théophile Stern (Strasbourg, Temple-Neuf), proposés par Merklin. [PMSMERKLIN]
Le choix de Stern n'est pas du tout anecdotique : d'abord, il était bas-rhinois ! Jusqu'ici, les trois orgues Merklin d'Alsace avaient tous été posés dans le Haut-Rhin. Ensuite, Stern figurait parmi les organistes conscients du retard accumulé par la facture d'orgues alsacienne en ce milieu du 19ème : il avait participé à l'expertise de trois orgues de Jean-Nicolas Jeanpierre (Rambervillers - facteur résolument novateur), en compagnie de son ancien élève Joseph Régnier, l'auteur de l'ouvrage "L'orgue. Sa connaissance son administration et son jeu". Et, le 20/02/1859 il avait expertisé et inauguré l'orgue Merklin de Lunéville, Saint-Maur. [YMParisAlsace]
La réception fut élogieuse. Il faut dire qu'en Alsace en 1861, l'instrument avait de quoi émerveiller. L' "Industriel Alsacien" du 28/02/1861 raconte que les "différents artistes ont successivement fait valoir la beauté et l'excellente construction de l'instrument, et tous les assistants ont été enchantés des timbres si bien caractérisés de tous les jeux, qui se distinguent généralement par une sonorité parfaite et une pureté remarquable dans toute leur étendue." Mais c'est l'ergonomie de la console qui suscite le plus d'enthousiasme : "Les pédales d'accouplements sont faites d'une manière très ingénieuse, car au moyen de leur habile disposition, l'organiste peut, sans quitter le clavier, réunir toutes les ressources de l'instrument et produire à volonté les effets les plus doux et les majestueux. Ce travail fait le plus grand honneur à MM. Merklin-Schütze et justifie leur haute réputation." [YMParisAlsace]
L'instrument a été nettoyé et réglé en 1877 par François Antoine Berger. [IHOA]
L'histoire ultérieure de l'instrument
En 1906, on fit appel à Martin Rinckenbach, qui rédigea un devis le 22/12. Pourquoi ? Le contenu du devis est révélateur : déjà, l'absence d'octave grave au récit, tolérée en 1862, était devenue rédhibitoire. Ensuite, il y avait un problème de place à la tribune, et il apparaît que l'instrument souffrait d'un problème récurrent aux orgues Merklin : des tuyaux se repliaient, et même se cassaient. C'est dû au fait que la tuyauterie est, par endroit, trop fine et méritait un peu plus de râteliers. Rinckenbach (tuyautier de formation) était très sensible à ce point. De plus, il n'était pas très satisfait de l'alimentation en vent, ni de la mécanique... Du coup, il proposait, pour installer une octave grave au récit, de construire de nouveaux sommiers, pneumatiques, pour ce plan sonore. Et, tant qu'à faire, avec 8 chapes au lieu de 7. [PMSMERKLIN]
Du point de vue de la composition, Rinckenbach, disposant d'une chape supplémentaire au récit, propose d'y mettre un Geigenprincipal 8'. Puis de remplacer la Trompette par un Quintaton 8', et la Voix humaine par un Gemshorn 4'. Le devis n'étant pas été exécuté (heureusement pour tout le monde), tout cela peut paraître anecdotique, mais cela éclaire d'un jour nouveau l'historique de l'orgue de Ranspach (où un Dolce est venu remplacer la Voix humaine, soit-disant en 1930). Enfin, la composition projetée comprend bien une Octavebasse 8' (Flûte) à la pédale, mais le remplacement d'un Violon 8' n'est pas évoqué : la Flûte 8' était donc bien présente avant 1906, et il est donc probable qu'on ait dès le début renoncé au Violon 8' pour cette disposition plus classique. Le devis prévoyait aussi de reculer le buffet, pour donner plus de place à la chorale et à l'organiste. Les travaux ne furent pas réalisés. [PMSMERKLIN]
Les tuyaux de façade ont été réquisitionnés en mars 1917. [IHOA]
En 1935, Edmond-Alexandre Roethinger fit des réparations, remit des tuyaux de façade, et compléta le récit en ajoutant l'octave grave dans le soubassement. [IHOA] [ITOA]
Le projet de 1931-1935
On est sûr que les tuyaux de montre (16 parlants, le reste étant des chanoines), enlevés en 1917, manquaient encore en 1931, car leur remplacement figure au devis de quatre autres maisons de facture d'orgues qui avaient été sollicitées : Alfred Berger, Georges Schwenkedel, Jean Lapresté (15/07/1932, qui proposait carrément de remplacer les deux Trompettes, la Clarinette et le Clairon (dont les tuyaux a priori jugés irrécupérables), mais de garder la Voix humaine) et Joseph Rinckenbach (22/11/1932, qui proposait de réparer les anches, mais au prix de travaux "sérieux et longs"). [PMSMERKLIN]
Joseph Rinckenbach, après avoir vendu la maison d'Ammerschwihr à Lapresté, était à l'époque son concurrent. Le 12/10/1932, il avait ouvert un atelier à Turckheim, qui resta ouvert jusqu'à son déménagement à Colmar, le 15/10/1934.
Finalement, c'est Roethinger qui se chargea des travaux, compléta le récit (en installant un sommier supplémentaire dans le soubassement). On n'a pas le détail des travaux (puisque ni le devis ni la facture n'ont été retrouvés), mais c'est à Roethinger que fut confié l'entretien et les accordages par la suite. Les gens de Roethinger purent sauver les anches Merklin. Aucune modification n'a été apportée, et, à l'exception des 16 tuyaux de montre parlants, l'intégralité du matériel sonore du Merklin nous est parvenue dans une incroyable authenticité. [PMSMERKLIN]
La maison Alfred Kern effectua une réparation en 1977 ou 1980 (selon les sources). [IHOA] [ITOA]
La maison Daniel Kern effectua des relevages en 1980 et 1997. [AORM]
Le buffet
D'après certaines sources, ce buffet néo-classique serait l'œuvre d'un artisan de Logelbach. De fait, Merklin fournissait ses instruments sans buffet. Si de nombreux orgues Merklin d'Alsace (par exemple Ranspach) ont été logés dans des buffets fournis par la maison Klem (les familles Klem et Merklin étaient apparentées), cela n'aurait pas été le cas ici. [ITOA] [Palissy]
En fait il faut se souvenir qu'en confirmant sa donation, Antoine Herzog avait proposé de faire dessiner le buffet par son architecte préféré, Joan von Soolen (l'auteur de la chapelle de Logelbach). Celui-ci fournit un plan (14/07/1860), pour un buffet de 5m de large, 7,60m de haut et 2m de profondeur. Pie Meyer-Siat, cependant, affirme que le buffet a été construit par Jean-Baptiste Klem, selon un traité de 11/1860, re-daté du 15/01/1861 : 4,55m de large, 7,60m de haut et profond de 2,47m. Le buffet Klem aurait été reçu, le procès-verbal datant du 16/11/1861. [PMSMERKLIN]
Caractéristiques instrumentales
Console indépendante frontale face à la nef, fermée par un couvercle basculant horizontal (le dessus est plat une fois la console fermée). Tirants de jeux de section ronde à pommeaux noirs munis de grandes porcelaines à fond coloré : blanc le grand-orgue, bleu pour le récit, et jaune pour la pédale. Sur les porcelaines, le mot "pieds" est abrégé par "p." (et il y a "3 p." pour le Plein-jeu au lieu de "3 r."). La console, à l'exception notable des modillons et des tirants, est identique à celle de Ranspach (Merklin, 1860).
Claviers blancs, joues rectangulaires.
Les commandes à pied sont constituées de 9 pédales-cuillers à accrocher, en fer forgé. Il n'y a pas de bascule pour l'expression du récit, mais une cuiller un peu plus grande et avec une course plus haute. Elles sont repérées par de grandes porcelaines ovales, en lettres noires sur fond blanc. De gauche à droite :
- RÉUNION DU GRAND ORGUE AUX PÉDALES
- PÉDALE DE RÉUNION DU RÉCIT AU Gnd. ORGUE
- APPEL DE LA TROMBONE
- JEUX DE COMBINAISONS DU RÉCIT
- JEUX DE COMBINAISONS DU Gd. ORGUE
- JEUX DE FONDS DU Gd. ORGUE
- RÉUNION DU RÉCIT AUX PÉDALES (réalisée en imitation, cette porcelaine n'a pas exactement la même fonte de caractères que les autres)
- TREMBLANT
- EXPRESSION
Toutes ces porcelaines ont l'air contemporaines, donc d'origine, sauf la tirasse récit (II/P), ce qui est logique puisqu'à l'origine, le récit n'avait pas d'octave grave : la tirasse n'aurait fonctionné que sur c-d', ce qui n'a pas d'intérêt. La porcelaine (et la pédale) ont probablement été ajoutées (et n'ont pas pris la place d'un autre accessoire.)
Plaque d'adresse dorée, sur fond de bois plus foncé, placée sous le couvercle (apparaissant donc quand la console est ouverte ; elle est masquée une fois le porte-partitions mise en place, et dit :
La plaque est rectangulaire, mais le graphisme est "ovalisé", car "SOCIÉTÉ ANONYME" et "MERKLIN - SCHUTZE" sont incurvés. Les mots "pour la ... harmonium", ainsi que "établissements" figurent dans des phylactères. A gauche et à droite, au-dessus de "PARIS" et "BRUXELLES", on trouve respectivement les armes de l'empire français et de la royauté belge.
Cette plaque d'adresse est pratiquement identique à celle de Ranspach (1860), mais il y a un "S" à "HARMONIUMS", et la gravure est un peu plus fine, si bien que, sous les armes belges, on peut lire la devise "L'union fait la force". C'est le même modèle que l'on retrouve à Dambach-la-Ville, mais avec un cadre moins somptueux (et là bas dépourvue des deux armes "empire" et "royauté" -"Paris" et "Bruxelles").
Mécanique à équerres.
L'octave grave du Récit est également en boîte, mais les jalousies sont actuellement (été 2019) déposées...
Parmi les orgues construits par Merklin pour l'Alsace, c'est sûrement celui qui est resté le plus authentique, puisqu'il ne manque à sa partie instrumentale que 16 tuyaux de façade parlants. On le sait, ces orgues "haut de gamme" nécessitent beaucoup d'attention et d'entretien. Mais quand cet entretien est assuré, ce sont des instruments passionnants, auprès desquels on pense finalement plus à la musique qu'à l'histoire. Reste qu'il est le témoin d'une époque fondamentale de l'orgue alsacien : celle de son ouverture au reste du monde.
Sources et bibliographie :
Remerciements à Gérard Gissinger.
Photos du 25/07/2019.
Le devis, malheureusement, n'est pas repris dans son intégralité, mais abondamment "censuré".
IM68005969
Pour mémoire, la Société d'Histoire de Wintzenheim a publié en 2008/2009 (n°12 de l'annuaire) un curieux article dont le titre est "L'orgue Merklin-Schütze de l'église paroissiale Saint-Laurent". La page de ce site étant citée (dans une version précédente), une clarification est nécessaire : je me désolidarise totalement des propos tenus dans cet article, affirmant par exemple que "Cet instrument, que Wintzenheim paya le double d'un orgue 'classique', n'est probablement pas l'un des meilleurs instruments issus des ateliers Merklin-Schütze..." On se demande sur quoi repose cette affirmation, et pourquoi l'auteur cherche à discréditer cet orgue, qui est au contraire un des Merklin les plus authentique set remarquables de la région. On ne comprend pas non plus, plus loin dans l'article, la "publicité" pour un projet totalement absurde et délétère : "Pour faire ressortir le caractère unique de cet instrument, il faudrait envisager de remplacer la Clarinette du Récit, jeu insignifiant, par un beau Cromorne 8 pieds en étain 75%." (!) Pour sûr, avec un absurde Cromorne "classique" à la place de sa magnifique Clarinette, cet instrument aurait aurait acquis un côté "bricolage" absolument unique... Ces articles font, rétrospectivement, froid dans le dos.
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