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Bas-Rhin
  Mundolsheim
Haut-Rhin
Credits
An2000
An2001
Photo
~ Les orgues de la région de Mundolsheim ~

Wolfisheim, Eglise protestante
Marc GARNIER, 1980


Avant... GARNIER Après...

Composition, 1986
Manuel
60 notes
Pédale
31 notes
Bourdon 8' (B+D) I/P (Accrochée)
Montre 4' (B+D)  
Flûte 4' (B+D)  
Doublette 2' (B+D)  
Mixture 3-4 rgs (1') (B+D)  

     A rapprocher de l'orgue du foyer d'Ottrott, lui aussi accordé au Tempérament Mésotonique, cet instrument a été construit par Marc GARNIER en 1980.

Orgue de Wolfisheim

Wolfisheim, le 19/06/2005,
photo d'Ivan BAJCSA.

     La musique vocale aime les tierces et surtout les quintes "pures", c'est-à-dire des intervalles de sons constituant des rapports de fréquences simples. Une quinte pure, par exemple, c'est :

  • la façon "naturelle" pour l'oreille de ressentir cet intervalle.
  • Pour un (bon) chanteur, la façon "naturelle" de chanter cet intervalle.
  • Cela correspond aussi à une simplicité mathématique : deux notes formant une intervalle de quinte ont un rapport de fréquence exactement égal à 3/2.
  • Enfin, cela correspond surtout à une réalité physique : les deux notes possèdent une grand nombre d'harmoniques communes (leurs spectres se superposent fortement ; c'est une conséquence directe du rapport simple des fréquences).
Un groupe vocal chantera volontiers a cappela, avec des intonations naturelles.

     Mais les instruments à clavier ont fait, pour des raisons pratiques, pas mal de concessions à la "justesse". Les Ré# sont aussi des Mib, les Sol# des Lab. Le "cycle des quintes" ne rejoint que de façon imparfaite (au bout de 12 quintes) celui des octaves (après de 7 octaves). Cette "faille" originelle de la musique théorique (bien connue depuis Pythagore) oblige les accordeurs d'instruments à clavier à "répartir" une "erreur" d'accord sur un certain nombre de notes de la gamme.
Le système "moderne", dit tempérament égal, a "lissé" cette erreur un peu partout, pour la rendre "imperceptible". En fait, disons plutôt que nos oreilles y sont - par formation - habituées. Une vraie conséquence, c'est que toutes les quintes jouées par un instrument à clavier accordé au tempérament égal sont fausses.
Le Tempérament égal n'est pas une découverte moderne. C'est un pis-aller avec lequel on a peu à peu "appris à faire".

     Un groupe vocal "ressentant" ses quintes et ses tierces sera perturbé par un accompagnement au clavier. Et les écarts de fréquence, même s'il sont imperceptibles par une oreille non entraînée, produisent tout de même des "battements" disgracieux.
Ajoutons que tout un répertoire (du 17 ème siècle) avait été conçu pour exploiter les "dissonances" des tempéraments inégaux (et ça ne s'est d'ailleurs pas arrêté en 1700).

     En choisissant de faire des concessions plus fortes sur certaines quintes ou tierces peu usitées, on peut développer un système de tempérament qui laisse des quintes et des tierces pures. C'est à dire un Tempérament forcément inégal. C'est le cas du Tempérament Mésotonique, l'un des plus anciens qui soient, et qui privilégie surtout la pureté des tierces. Mais pour le rendre "praticable", il faut faire une concession de taille : l'enharmonie, c'est-à-dire que les Ré# ne sont pas des Mib, les Sol# ne sont pas des Lab, et la La# ne sont pas des Sib.
Il existe plusieurs systèmes pour permettre au clavier de "faire la différence". L'un d'eux, c'est le système de tirettes, comme celui de l'orgue de transept de Strasbourg, St-Paul. La tirette permet de choisir entre le "monde des dièses" et celui des bémols. Il y a en effet à chaque fois deux tuyaux, accordés proprement, et la tirette envoie le vent dans le bon.

     L'autre système, celui qui a été retenu à Wolfisheim, consiste à utiliser des Feintes ("touches noires") doubles.

     L'édifice est assez ancien, puisque certaines de ses parties remontent au 15 ème siècle. Un premier orgue y fut posé au début du 19 ème. On en ignore la provenance. Il ne fonctionnait plus en 1880, et fut remplacé par un harmonium. Le projet d'un orgue neuf aboutit en 1980 par la construction, par Marc Garnier, d'un instrument très spécifique, et spécialisé dans l'accompagnement rigoureux du chant.

L'orgue a été conçu avec cette "ambiance renaissance" incomparable que l'on retrouve à St-Paul ou a Ottrott. Tout y contribue, à commencer par l'esthétique du Buffet (en chêne et aux ornements dorés à la feuille) et la présentation générale de l'instrument.

     L'orgue est accordé au Tempérament Mésotonique, avec des Feintes doubles pour les Ré#, Sol#, et La# (sauf aux extrémités). En tout, 10 notes doublées.

Le clavier fait 60 notes. Il s'arrête en effet au Ré de la cinquième octave. Il devrait donc avoir 51 notes. Mais il n'y a pas de Do# grave (c'est très fréquent), d'où 50 + 10 notes supplémentaires = 60. Quant au Pédalier, qui fonctionne en Tirasse permanente, il dispose de 5 Feintes doubles (et à bec). Il s'arrête au troisième Ré (27 marches - 1 du Do# + 5 = 31 marches en tout).

A nouveau comme à St-Paul ou Ottrott, la tuyauterie métallique est très riche en plomb, pour donner au son cette "couleur nordique".

Tempérament : Mésotonique (11 Tierces pures).
Mécanique : à Balanciers. Sommier à Gravures.
Les Jeux ne sont pas appelés par glissières, mais par Tirants, du même type que ceux de Rosenwiller ou Ottrott.


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Dernière mise à jour : 01/07/2005 10:11:49

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