L'orgue dit "des Dominicains de Colmar" est actuellement démonté. Son histoire est une des pages les plus complexes de l'histoire de l'orgue alsacien ; sans être une des plus enthousiasmantes.
Il y a eu un orgue Silbermann (1726) aux Dominicains de Colmar. Il n'y est plus, puis qu'il se trouve aujourd'hui à Niedermorschwihr. Et l'instrument "actuel" (le dernier à avoir occupé la tribune, et qui est actuellement démonté) ne peut pas, on le verra, être attribué "à Silbermann". C'est l'opus 60 de Martin Rinckenbach, construit en 1898. Il est entreposé depuis des décennies, ce qui lui a valu sa conservation. Malheureusement, la "récupération" des caisses, en 2023, fait planer de graves menaces sur ce patrimoine : les promoteurs du "Silbermann-über-alles" étant encore tout-puissants en Alsace, il y a fort à parier qu'on va finir par non seulement condamner à jamais le magnifique orgue alsacien de Rinckenbach, mais aussi affubler ce prestigieux édifice de Colmar d'un nouveau "simili-Silbermann". Un de plus. Un de trop ?
Retour sur une histoire à l'image de celle de l'orgue alsacien : belle et enthousiasmante jusque dans les années 1960, puis déclinant, sous les applaudissements, pour finir par une catastrophe annoncée, mais inévitable.
Historique
En 1726, André Silbermann construisit un orgue pour les Dominicains de Colmar. [IHOA] [ArchSilb]
La composition d'origine est connue :
Quel genre d'orgue ?
Il s'agit clairement d'un orgue de style classique parisien, muni d'une pédale (et d'un pédalier) d'influence germanique. Il est extrêmement typé et spécialisé. Ces instruments servent à jouer Daquin, Couperin, Corrette, Grigny. Une musique souvent "savante" qu'il faut connaître avant d'apprécier. L'instrument est destiné à "commenter" la liturgie : d'où les timbres comme le Cromorne ou la Voix humaine. Ce n'est PAS un orgue d'accompagnement, même si, justement, sa pédale spécifique - la seule innovation de Silbermann - lui donne un sérieux atout pour cette utilisation. Ce n'est PAS un orgue pour "jouer Bach". Rappelons qu'il faut un pédalier complet (C-d') pour avoir accès à toute son œuvre, mais évidemment ce n'est pas rédhibitoire. Et de toutes façons la musique de Bach sonne bien sur n'importe quel orgue. Mais ces instruments ne sont pas conçus pour ça. Il ne faut pas les confondre avec, par exemple, la production de Gottfried Silbermann. Les orgues d'André Silbermann sont radicalement parisiens, et conçus pour la musique baroque française. Même si d'autres répertoires, du 17ème par exemple (Frescobaldi), y sonnent merveilleusement.
Un orgue pour qui ?
Par conception, destination (une congrégation religieuse), et leur prix, ces instruments étaient réservés à une élite. (Même si ladite élite était un ordre mendiant !) Rappelons qu'au 18ème siècle, l'Alsace n'était PAS encore "Le Pays des Orgues" : le phénomène est apparu au 19ème.
Qu'est-ce-qu'il valait ?
S'agissant d'un orgue Silbermann, toute question portant sur son évaluation est scandaleuse pour certains : il est "évident" que comme tous les orgues Silbermann, c'était un chef d'œuvre absolu, inégalable et transcendant. Raison de plus pour la poser, cette question interdite.
Là, ce ne sont pas les hagiographes qui parlent, mais Jean-André Silbermann, qui nous a laissé un témoignage : son père aimait beaucoup se rendre chez les Dominicains de Colmar, où il était bien reçu, et où le talentueux organiste P. Theobald mettait bien en valeur son instrument. C'était celui qu'André considérait comme le plus réussi. Et donc un TRÈS bel orgue.
La Révolution
La Révolution arriva. Et, pour être clair, en matière d'orgue, balaya tout sur son passage : destructions, reventes par des spéculateurs, déménagements par quartiers, trafic éhonté par des margoulins. Et surtout, annihilation de la compétence des facteurs. Le couvent des Dominicains de Colmar, confisqué, devint un dépôt d'artillerie. Puis, après son rachat par la ville de Colmar, un hangar à blé. L'orgue, évidemment, avait fait partie des spoliations.
En 1805, l'instrument a été déménagé à St-Gall de Niedermorschwihr. [IHOA] [HOIE]
Et là, on peut dire qu'il a eu de la chance. Car la plupart des instruments qui se sont promenés en charrette à la Révolution ont mal fini. Parce qu'ils étaient trop mutilés, confiés à des incompétents, ou tout simplement qu'ils étaient totalement inadaptés à leur nouvelle destination. Bref, ces "bonnes affaires" (qui, quand même, au moins moralement, et même si tout est "légal", constituent clairement du recèle) se sont révélées calamiteuses. Mais ce Silbermann de 1726 fait exception : il a certes été modifié (au moins 5 jeux), mais de très belle façon. Il ne peut pas être considéré comme authentique, mais il a été exceptionnellement bien été conservé à Niedermorschwihr, et c'est l'un des plus intéressants qui soient.
Historique
En 1898, l'ancienne église des Dominicains fut rendue au culte. Or, il n'y avait plus d'orgue depuis 93 ans. On trouva une solution : on demanda à Martin Rinckenbach d'installer à Colmar l'ancien orgue Jean-André Silbermann / Callinet frères, (1768/1840) de Sélestat, St-Georges, devenu inutile suite à la construction d'un orgue neuf. [IHOA] [HOIE]
L'instrument originel avait été construit en 1768 pour Sélestat par Jean-André Silbermann, le fils d'André, et le rédacteur des fameuses archives. Il supprima l'orgue de 1521/1614 (qu'il a évalué bien bas) pour construire cet instrument neuf. Le marché a été conclu le 08/03/1766, et l'orgue terminé le 17/08/1768. Mais il fut utilisé la première fois dès le 3 août (avec 13 jeux), pour l'office donné à l'occasion de la commémoration des funérailles de la reine Marie Leszczynska (morte le 24/06/1768) : c'est Silbermann lui-même qui tint les claviers. [ArchSilb]
C | c | c' | c'' |
1' | 1'1/3 | 2' | 4' |
2/3' | 1' | 1'1/3 | 2'2/3 |
1/2' | 2/3' | 1' | 2' |
C | c | c' | c'' |
1'1/3 | 2' | 4' | 8' |
1' | 1'1/3 | 2'2/3 | 5'1/3 |
2/3' | 1' | 2' | 4' |
Quel genre d'orgue ?
C'était à nouveau un orgue de style classique parisien, muni d'une pédale (et d'un pédalier) d'influence germanique. Il était tout aussi typé et spécialisé. C'était un grand instrument (au moins selon les critères alsaciens), mais pas vraiment un 3-claviers, puisque l'écho n'était qu'un dessus.
Qu'est-ce-qu'il valait ?
On ne sait pas. Il passa la Révolution. Mais l'ampleur des travaux envisagés en 1839 est révélatrice : il ne donnait déjà plus satisfaction.
Une reconstruction par les frères Callinet
Les transformations réalisées par les frères Callinet en 1839-1840 ont été fondamentales : au moins 11 jeux neufs, et surtout... les sommiers ont été remplacés. Si l'auteur de l'instrument originel n'avait pas été Jean-André Silbermann, tout le monde aurait considéré ces travaux comme une reconstruction, et le résultat comme étant un Callinet de 1840 :
Mais même ainsi modifié, l'instrument ne donna pas longtemps satisfaction à Sélestat, puisqu'on l'a remplacé en 1896. Et, clairement, il n'était pas plus adapté à Colmar...
Historique
En 1898, on demanda donc à Martin Rinckenbach d'adapter cet orgue Callinet (contenant des jeux Silbermann) à sa nouvelle mission, et en particulier de le doter d'une console indépendante. Ces travaux, d'envergure considérable, furent considérés comme l'opus 60 de la maison d'Ammerschwihr. A nouveau, dans un contexte normal, on aurait appelé ça un orgue neuf, puisque qu'il a été doté d'une console indépendante, d'un récit expressif (sommiers neufs), d'une nouvelle pédale (sommiers neufs), et d'au moins 12 jeux neufs (dont l'essentiel des anches). [LR1907] [ITOA] [AC1969]
Il y eut un premier projet, daté du 01/07/1896. Puis Georges Schmidlin (organiste de la Collégiale St-Martin) officia comme conseiller.
Georges Schmidlin (Bartenheim, 09/02/1861 - Colmar, 09/01/1950) avait fait ses études musicales à Munich, Leipzig et Bâle, puis exerça comme professeur à St-Brieuc et Graz. En 1894, ils devint organiste à Colmar, St-Martin, et connut de chef d'œuvre de Martin et Joseph Rinckenbach construit là-bas en 1911 (et sacrifié en 1979 sur l'autel du néo-baroque et des lubies "nordiques"). On vit intervenir Georges Schmidlin à plusieurs reprises : par exemple à Bartenheim en 1909 (pour recevoir l'orgue Martin et Joseph Rinckenbach du lieu, malheureusement détruit en 1934 lors d'un incendie), en 1924 à St-Hippolyte, mais aussi à Muhlbach-sur-Munster ou Winkel en 1930. [RMuller]
Dans un courrier daté du 10/06/1897, Schmidlin fait les propositions suivantes, en les justifiant : [AC1969]
- [Conserver] le Dolce 8' au grand-orgue en plus de la Gambe : "damit dem Hauptmanual die Ausdrucksfähigkeit durch ein reicheres Streichregister als die gewöhnlich stark intonierte Gamba ermöglicht werde" ("pour permettre au grand-orgue mieux s'exprimer par un registre gambé différent de la Gambe, souvent harmonisée plus fort").
- Une Aeoline 8' et une Flûte d'amour 8' au récit : "das Flageolet 2', das als ganz überflüssig entfernt werden kann, durch Äoline 8' und Flute d'amour 8' zu ersetzen sein : zwei Register welche die Klangfarben des II. Manuals angenehm erfrischen würden" ("le Flageolet 2', tout à fait superflu, peut être remplacé par ne Aeoline 8' et une Flûte d'amour 8' : ces deux voix rafraîchissantes vont agréablement enrichir le second manuel")
- Un allègement de la pédale. Puisqu'il y aura une tirasse, on peut se passer de la Flûte 4', de la Trompette et du Clairon, et les remplacer par une Soubasse 16', beaucoup plus utile pour donner une base douce, et qui "zu Tage in keiner neuen grosse Orgel fehlen dürfte" ("ne devrait manquer aujourd'hui dans aucun grand orgue neuf").
Le marché fut conclu le 29/01/1897, entre le maire Fleurent de Colmar et Martin Rinckenbach, qui se mit au travail rapidement : le 21/01/1898, il pouvait déjà annoncer un montage prochain de l'orgue. Il était préoccupé par la charge sur la tribune : il faut qu'elle soit "bien solide parce que l'orgue est grand et pèse au moins cinq mille kilos." Au cours des travaux, et sur proposition de Rinckenbach, on révisa un peu la composition pour la rendre plus cohérente, et parce que certains jeux anciens n'étaient plus du tout en état : au récit, suppression du Cromorne et des Flûtes 4', au profit d'une Fugara 4', d'un Basson-hautbois, et d'un Quintaton 16' pour fonder le récit sur 16'. Dans son courrier au maire, Rinckenbach annonce : "L'instrument sera aussi bien qu'un orgue neuf et j'ai remplacé encore quelques vieux registres qui ont été trop abîmés, par des registres neufs." [AC1969]
L'orgue Rinckenbach fut reçu en deux fois (c'était prévu au marché), la première les 22/07/1898 et 23/07/1898 par Henri Wiltberger et Georges Schmidlin. Wiltberger n'avait qu'un souci : il fallait d'urgence renforcer la tribune, car il craignait qu'un affaissement endommage un orgue aussi réussi ! La seconde réception ("visite de contrôle"), a été menée un an plus tard, et fut tout aussi élogieuse. ("Das volle Werk klingt frisch und kräftig" ; littéralement : "Le Tutti sonne frais et puissant")
Note : cette composition dérive du contrat avec la maison Rinckenbach, du P.V. de réception, des notes de Georges Schwenkedel en 1947, de l'étude de la console en 1969 et de l'analyse de l'existant en 1978 par Bernard Aubertin (après le passage de Curt Schwenkedel dont nous allons parler plus tard). Elle n'est donc pas fiable à 100%, mais presque. Et une chose s'impose :
Un orgue extraordinaire
C'était un instrument plein de possibilités, cohérent, profondément alsacien et qui devait être extraordinaire ! Les deux manuels fondés sur 16' (bouché), récit expressif, cinq fonds de 8' au grand-orgue, Voix céleste, Aeoline, Basson/Hautbois. Flûte harmonique 8', mais aussi Geigenprincipal au récit ; et Violoncelle de pédale : c'est un vrai orgue symphonique alsacien !
La console, indépendante, était neuve. Les sommiers du grand-orgue étaient de Callinet, mais ceux du récit et de la pédale de Rinckenbach. Il y avait certes quelques tuyaux Silbermann là-dedans, (en particulier toute la façade) mais après 2 ré-harmonisations, cela ne comptait finalement pas beaucoup. C'était avant tout un orgue symphonique, tout orienté vers un répertoire étendu et populaire. Bref, un orgue qu'on aimerait beaucoup avoir en Alsace, de nos jours, et qui apporterait beaucoup. Son seul vrai défaut était d'être logé dans un buffet ayant contenu un orgue Silbermann. (Rappelons que Silbermann sous-traitait ses buffets.)
L'entretien passe à la maison Schwenkedel
Dans un de ses "Notizbücher", Georges Schwenkedel a pris des notes sur l'état de l'orgue le 27/03/1947. D'abord, il est clair sur l'attribution : "Orgel mechanisch Rinkenbach. Noch einnigen Reg. von Silbermann, Cornet, Fourniture, Doublette 2'. Gehause Silbermann" ("Orgue mécanique de Rin[c]kenbach. Il y a encore quelques jeux de Silbermann, Cornet, Fourniture, Doublette 2'. Buffet Silbermann") Il se trompe sur l'origine de certains jeux, mais il note la composition, ce qui est vraiment une aide précieuse pour la suite ! [SchwenkedelNB]
Il note aussi que la chape du Clairon du grand-orgue est vide. Et qu'il y a aussi une chape vide au récit. Les travaux à réaliser sont minimes : un nettoyage, quelques mouvements de registres à corriger, et , à la console, renouveler les ressorts de la tirasse, et faire quelques réparations à la mécanique : cet orgue était dans un excellent état ! [SchwenkedelNB]
Du point de vue des jeux, il propose de remettre un Clairon au grand-orgue, et au récit, il verrait bien un 2', en Nasard 2'2/3 et éventuellement une Voix humaine ou une Cymbale. En 1947, on avait oublié Georges Schmidlin, et la logique "néo-classique" était bien ancrée. [SchwenkedelNB]
Les nuages noirs
Dès 1968, un démontage partiel (assorti de bricolages) avait été entrepris, comme en atteste le relevé d'A. Raber cette année-là. [AC1969]
Mais les choses ne se gâtèrent sérieusement qu'en 1976. 1976... décidément une année noire pour l'orgue alsacien. Sûrement la pire de l'histoire. La Silbermann-mania s'attaqua à l'orgue Rinckenbach suite au démontage de l'orgue (Martin et Joseph Rinckenbach) de la collégiale St-Martin. Douze (12 !) jeux "Silbermann" avaient été éjectés dans l'opération consistant à doter Colmar d'un orgue "nordique"... De quoi déclencher la fébrilité du lobby SIlbermann-über-alles. Qu'allait-on faire de tout ce matériel dont le moindre bout de tuyau était forcément un chef d'œuvre inestimable ? Et on eut une prodigieuse fausse-bonne idée : on allait re-Silbermaniser l'orgue "des Dominicains".
C'était tellement facile : puisqu'il occupait un "buffet Silbermann", l'orgue des Dominicains et était un incomparable et inégalable chef d'œuvre du génie Silbermann, honteusement transformé lors de la honnie période allemande... Mensonger et désolant.
C'est vers 1976 que l'orgue Rinckenbach des Dominicains fut altéré par Curt Schwenkedel. [ITOA]
Un projet brouillon, inutile, inachevé. Calamiteux. Pour faire simple, Curt Schwenkedel a enlevé à cet instrument ses plus beaux jeux. Les plus alsaciens aussi :
Le récit expressif avait été transformé en un positif intérieur (non expressif), et avait quand même perdu Quintaton 16', Geigenprincipal 8', Salicional 8', Flûte harmonique 8', Aeoline 8' et Voix céleste 8'... Un véritable massacre !
Les mutations de ce positif sont constituées de tuyaux Silbermann, mais PAS de l'orgue de 1768. Ils ont été récupérés, fort probablement de la collégiale St-Martin. En tous cas, ils n'avaient rien à faire dans cet orgue, car ils nuisent complètement à la "lisibilité" du patrimoine. Comble de l'absurde, il y avait deux Bourdons 8' au positif. Les tirasses ont été supprimées (!) [ITOA]
Cet instrument était plus un "magasin de jeux" qu'un orgue. Il n'avait aucune cohérence.
En 1980, l'église fut transformée en musée. L'orgue était devenu parfaitement inutile. Démonté, il est resté entreposé à la manufacture de Bernard Aubertin, à qui on avait un moment envisagé de confier un projet de reconstruction.
Que reste-t-il du Silbermann de Sélestat (1768) ?
Le buffet (qui n'est pas de Silbermann, vu qu'il les sous-traitait) et les tuyaux de façade. C'est à peu près tout. [ITOA]
Il y a bien des jeux attribués à Silbermann, mais ils viennent de St-Martin. Et peut-être quelques tuyaux épars de 1768, ré-utilisés par les frères Callinet en 1839.
Parler de "l'orgue Jean-André Silbermann, 1768 des Dominicains de Colmar" est donc totalement inexact. Une fois de plus, il faut rappeler que l'apport de jeux Silbermann (1755) venant de St-Martin a été toxique, délétère, et a contribué à brouiller les pistes : leur place est à la Collégiale (éventuellement exposés ou inclus dans un orgue qui s'assume neuf), mais pas aux Dominicains. Soyons honnêtes : on ne PEUT PAS construire un orgue Silbermann sur la base d'un assemblage hétéroclite de jeux Silbermann. Le résultat serait un mensonge patrimonial.
Et on ne devrait pas se permettre un mensonge patrimonial dans l'édifice qui abrite la Vierge au Buisson de Roses !
Sources et bibliographie :
"Colmar, Dominikanerk. 26"
Composition au 27/03/1947.
1953
Nombreuses photos et illustrations sur les éléments qui étaient entreposés à la manufacture Aubertin.
40. (Egl. des Dominicains) {S A I}, A. Silbermann 1726, Rinckenbach, 26 Jeux, 3 Clav., Péd., sommier à boursettes, traction à tubes, soufflerie électr.
Dominikanerkirche. - Die f. d. Dominikaner Colmars 1726 erbaute Silbermann-O. verkam während der Französ. Revolution von 1789 u. wurde später, im 19. Jh., nach Niedermorschweier verkauft, wo sie, stark verändert, noch erhalten ist. WÖRSCHING 135-137. Vgl. damit MATHIAS 65 (Niedermorschwihr). Die Angaben von Mathias u. Wörsching stimmen wohl nicht; siehe unser Reg. Niedermorschwihr. - Die Silbermann-O. mit 30 Reg., die in der St. Georgskirche von Schlettstadt stand, von 1768, wurde Ende Oktober 1895 von Rinckenbach abgebrochen und durch ein neues Werk ersetzt. Vfr. 38 (1895) 350 (Nr. 3. XL). - Im J. 1897 wurde sie für 3.000 M. an die Stadt Colmar f. d. dort. Dominikanerkirche verkauft. VOGELEIS 592. - Rinckenbach stellte sie 1898 hier auf u. renovierte sie. Vfr. 41 (1898) 236. - O. mit 26 Reg., 2 Clav. Liste Rinckenbach. COLMAR, Dominikanerkirche. - Silbermann-o., siehe Reg. Niedermorschwihr, nachstehend. Dominikaner. - Im Artikel Die ehemalige O. der Colmarer Dominikanerkirche, in der Pfarrkirche zu Niedermorschwihr, ein Werk des Andreas Silbermann, in der Zeitung L'Alsace, 8 avril 1966, wird von zuständiger Seite noch berichtet, dass in der Französischen Revolution von 1789 die Orgel der Franziskaner von Rufach nach Lapoutroie, die Orgel der Augustiner von Colmar nach Widensolen, und die Orgel des Colmarer Unterlindenklosters nach Eschentzwiller kam.
Pour Georges Schmidlin.
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