Yves KOENIG posa ce très joli petit instrument dans le choeur de l'église d'Obernai en 1993. Il remplaçait un orgue WALCKER, 1907, qui servait à l'accompagnement depuis 1967, et qui était devenu déficient.

En 1993, le Grand-Orgue de Joseph MERKLIN était en effet muet depuis longtemps. Un orgue "de choeur" Walcker avait été acheté à Hochemmerich en Allemagne, et il a été placé dans le transept gauche sans Buffet, car le Buffet de l'orgue était Classé en Allemagne. La manipulation fut effectuée par Alexander BARON, facteur qui sévit surtout en Lorraine, et épargna heureusement l'Alsace. L'instrument, dépourvu de Buffet, était surnommé "l'aspirateur" par la chorale, en raison du son qu'il produisait "au repos" (peut-être en référence à l'article de Serge Daney "L’orgue et l’aspirateur" - Cahiers du cinéma n.278-279, 1977). Les sons produits par les tuyaux n'étaient d'ailleurs pas estimés beaucoup plus haut.

Obernai, orgue de choeur

L'orgue d'Yves Koenig a bien sûr été conçu pour l'accompagnement des chants, avec ses deux claviers, sa Pédale flûtée en 16 pieds et ses Mixtures progressives (la taille du vaisseau de l'édifice est très importante). L'instrument a un buffet particulièrement bien adapté au style Néo-gothique de l'endroit, avec ses hauts couronnements. Une curiosité : le banc (très large) a un dossier... et même des acoudoirs!

     L'orgue est parfaitement intégré à l'édifice, et même après la restauration du Grand-orgue, il a su garder sa place. Absolument complémentaire du Merklin, il est très souvent utilisé lors de concerts. Les deux instruments ont d'ailleurs le même Diapason.

La Composition est vraiment très intéressante par le nombre de combinaisons qu'elle offre. Le choix de la Régale à la place d'une Trompette de Grand-orgue, par exemple, est particulièrement heureux. Hormis la Montre et le Bourdon du Grand-orgue, il y a "un rang par hauteur". C'est ce que les Classiques préconisaient pour rendre l'instrument le moins sensible aux désaccords dus aux écarts de température.

Mais surtout, l'harmonisation est une exceptionnelle réussite, un de ces "coups de Maître" heureusement laissés par l'impondérable de cet art si difficile. La beauté des Jeux (Bourdons, Jeu de Tierce et Anches de Pédale en particulier) en fait un instrument de très grande valeur, que l'on voudrait voir reproduit en de nombreux autres endroits.

     L'instrument a été inauguré le 11/10/1992 par Marc BAUMANN.

Photo de la Console, le 26/01/2003.

Les commandes des Tirasses et de l'Accouplement sont doubles : par tirant et au pied. L'astucieux système de ferronnerie permet d'engager la pointe du pied et de manoeuvrer silencieusement la commande, vers le haut ou vers le bas.

Mécanique : Suspendue. Sommiers à Gravures.
La Posaune est acoustique (résonateurs de 8 pieds, communs avec la Trompette). Trompette de Pédale en extension mécanique de la Posaune, et Flûte 8' en extension de la Soubasse.
Il y a un Tremblant doux.

(1) P/I : sic. Ped/G.O.

Ci-contre, désigné par la flèche, l'interrupteur commandant la "Tirasse à l'envers". C'est un dispositif électrique, conçu à l'origine pour un organiste handicapé. Il permet de jouer les Jeux de Pédale à partir du Grand-orgue. Il permet aussi de faire une Basse de Trompette, lorsque l'on connaît son existence...

Sources :

• Caecilia 1993-1