Accueil
Jeux
Architecture
Esthetiques
Facteurs
Avant18
Bergantzel
Callinet
Dubois
Herbute
Moeller
Rinckenbach
Silbermann
Stiehr
Waltrin
Repertoire
Bas-Rhin
  Hochfelden
Haut-Rhin
Credits
An2000
An2001
~ Les orgues de la région de Hochfelden ~

Schwindratzheim, Eglise protestante
DALSTEIN-HAERPFER, 1906


Avant... HAERPFER Après...

Composition, 1986
Grand-Orgue
54 notes
Récit expressif
54 notes
Pédale
27 notes
Principal 8' Bourdon 8' Violoncelle 16'
Bourdon 8' Prestant 4' Soubasse 16'
Prestant 4' Nasard 2'2/3 Octavebasse 8'
Flûte à cheminée 4' Octave 2' I/P
Doublette 2' Tierce 1'3/5 II/P
Fourniture 4 rgs Cymbale 3 rgs  
II/I (16', 8', 4') Trompette 8'  
     Inauguré le 30/09/1906 par Albert SCHWEITZER, l'Opus 183 de la Maison DALSTEIN-HAERPFER a malheureusement perdu toute authenticité à une époque où l'on "baroquisait" les orgues du début du siècle.

     C'est le second orgue du lieu. Le premier est parfois attribué à STIEHR (1844), mais c'est très certainement faux :

L'ancienne église qui contenait cet instrument a été démolie en 1904. Dès 1901 ont avait fait faire des devis par Edmond-Alexandre ROETHINGER, les Maisons DALSTEIN-HAERPFER, Gebrüder LINK, et encore un quatrième. La concurrence entre Dalstein et Link fut rude. Dalstein était presque 40% plus cher. Finalement, grâce à des subventions supplémentaires, on préféra Dalstein, comme le préconisait Ernest MUNCH.

Mais il avait toujours été question de garder le Buffet du premier orgue : on croyait qu'il était solidement construit en bois de chêne (et cela aurait été vrai si l'instrument avait été construit par Stiehr).
Mais au démontage, le Buffet du vieil orgue s'avéra être en sapin, et de bien piètre qualité. On demanda aux facteurs de fournir un de leurs Buffets d'occasion.

Mais la Maison Stiehr ne construisait pas de Buffet en sapin. (Il faut se souvenir de l'histoire de Beblenheim où Joseph et Léon Stiehr préférèrent offrir un Buffet en chêne sculpté plutôt que de loger un de leurs instruments dans du sapin...) Il est donc fort peu probable que l'orgue de 1844 ait été construit par la célèbre Maison de Seltz.

     La Réception de l'orgue DALSTEIN-HAERPFER eut lieu la veille de l'inauguration, et fut assurée par Ernest Münch.

Voici la Composition de l'orgue telle qu'elle devait être à l'origine :

Composition, 1906
Grand-Orgue
54 notes
Récit expressif
54 notes
Pédale
27 notes
Bourdon 16' Bourdon 8' Violoncelle 16'
Principal 8' Gambe 8' Soubasse 16'
Bourdon 8' Flûte 8' Octavebasse 8'
Salicional 8' Voix céleste 8' I/P
Octave 4' Octave 2' II/P
Mixture 2'2/3 Cornet  
II/I (16', 8', 4') Trompette 8'  
Noter les claviers de 54 notes, peu habituels à cette époque où les 56 notes étaient de rigueur. Le Buffet devait être agrémenté de dorures puis qu'on a retrouvé la facture du doreur (qui s'élevait à 1,5% du prix total de l'orgue).

Dans les années 1960, on avait pris conscience du désastre qu'a été la "pneumatisation" des instruments du 18 ème siècle : l'opération consistait à remplacer les Jeux aigus (Mutations, Cymbales...) par de gros Jeux de Fonds, puis à se rendre compte que les Sommiers à Gravures ne permettaient pas de fournir assez de vent, et donc à remplacer Sommiers et tractions mécaniques par des systèmes pneumatiques. On finissait par une vigoureuse réharmonisation et une mise au Diapason moderne.

Mais pour les orgues Romantiques, Néo-classiques ou du début du siècle, nul ne songeait à respecter leur authenticité. Au contraire, en réaction aux "pneumatisations" des années 1910-1940, on "baroquisait" à tour de bras les instruments que ce début de siècle avait produits. Ces modifications étaient commanditées par un retour à la mode de la musique et du phrasé baroque.

Comme au début du siècle, tous les facteurs durent s'y plier : on ne résiste pas impunément aux modes.
En 1963 à Schwindratzheim, ce fut Ernest MUHLEISEN qui fut malheureusement chargé de dénaturer l'instrument. C'est d'autant plus dommage qu'Ernest Mühleisen appréciait beaucoup par facture de Dalstein-Haerpfer : il entretenait et aimait tout particulièrement - entre autre - l'orgue du Palais des Fêtes.

L'opération fut radicale, et un modèle du genre, dans le sens négatif : on comparera les deux Compositions. La réharmonisation a été totale.
Le résultat (à n'en pas douter conforme aux spécifications) a donné un orgue avec une sorte de Positif intérieur expressif et surtout une transmission pneumatique "aplatissant" tout phrasé adapté au répertoire que justifierait sa Composition très typée.

Transmission : pneumatique (Console indépendante), Sommiers à Membranes.
Il y a quatre Combinaisons fixes assez intéressantes, et qui paraissent authentiques :

Les commandes d'Accouplement se font par cuillers : cela faisait partie des conceptions d'Albert Schweitzer de pouvoir commander les accessoires de la Console à la fois aux pieds et aux mains.

Sources :

  • P. MEYER-SIAT, "Stiehr-Mockers", AEA XX (1972-73)
  • M. BARTH, "Elsass, 'Das Land der Orgeln' im 19. Jahrhundert", AEA XV (1965-66)

Si vous recopiez des éléments de cette page pour des articles, plaquettes ou pages Web, citez vos sources. D'abord par simple honnêteté intellectuelle, mais aussi pour pouvoir pister d'éventuelles erreurs.
Dernière mise à jour : 03/01/2004 17:56:45

F670460001P02