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Si Edmond Alexandre Roethinger marqua de façon décisive la facture d'orgues du 20 ème siècle (pratiquement tous les facteurs alsaciens du 20 ème siècle ont fait une partie de leur apprentissage dans son entreprise), certains de ses premiers instruments, un peu comme les orgues pneumatiques de Heinrich KOULEN, connurent à l'origine des problèmes de fiabilité. La conception était bonne, mais les solutions techniques (choix des matériaux, dimentionnement) étaient bien sûr encore à affiner en 1897. L'Opus 8 de Roethinger datait de 1897. Il avait 14 Jeux sur 2 claviers et Pédale, et une traction pneumatique. Il remplaçait un orgue plus ancien, qui datait de l'ancien régime, et qui était peut-être l'oeuvre de Nicolas Martin MOELLER. Dès 1900, la traction était déficiente, et l'orgue pratiquement injouable. La Maison Link intervint en 1912, en changeant les Sommiers et en refaisant donc complètement la transmission. Ils conservèrent évidemment le Buffet (presque neuf...) et une bonne partie de la tuyauterie. En 1959 et 1966 l'orgue a été relevé et transformé par Ernest MUHLEISEN. Des Jeux plus "Baroques" (donc à la mode) ont été placés, de façon a obtenir un orgue hybride. Mais la traction resta pneumatique. Il y a eu un relevage, par Christian GUERRIER en 1983. La Quinte, la Doublette, et la Tierce du Grand-orgue ne sont pas d'origine, et la Composition de la Mixture non plus (elle était fondée sur 2'2/3, et ce devait être une Mixture à Tierce, sans Reprise). Il est intéressant de constater que la Tierce 1'3/5 (récente) s'appelle "Terz 1'1/3" à la Console : peut-être pour s'harmoniser avec les dénominations allemandes des Jeux Roethinger et Link (de plus, la hauteur correspond à un Larigot). Au Récit, la Trompette et bien-sûr la Cymbale ne sont pas d'origine. Ces Jeux ajoutés ont été réalisé à partir de tuyaux de récupération, dont certains de provenance STIEHR. Les autres Jeux (Fonds de 8' et 4', Flûte 2' et les Jeux de Pédale) sont de Roethinger. ![]() Transmission : pneumatique (Console indépendante dirigée vers la nef).
Sommiers à Cônes de 1912.
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