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~ Les orgues de la région de Wasselonne ~

Bergbieten, St Laurent
STIEHR-MOCKERS, 1831

STIEHR
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Cet orgue de la Maison STIEHR-MOCKERS date de 1831 ou 1836.
Il n'avait qu'un seul Manuel à l'origine. |
Bergbieten, le 15/05/2004.
Les ornements sont finement sculptés. |
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L'instrument fut acheté par la Paroisse, et le Buffet reprend ici le style "à Tourelles" de Stiehr, que l'on retrouve à Gresswiller, mais décliné ici avec la petite Tourelle au milieu.
L'ornementation est riche : outre les Jouées, on trouve des Rinceaux et Claires-voies.
Le haut des Tourelles s'orne de draperies à pompon.
La réception eut lieu le 16/06/1836 (?) par Henri LACK (Plobsheim).
Voici la Composition d'origine :
C'est en 1893 qu'eut lieu une première modification, par Franz Xaver KRIESS (qui était alors en train de construire l'orgue de Flexbourg).
L'opération consistait à ajouter un second clavier, un Récit (non expressif), logé entre le Grand-orgue et la Pédale.
Ce travail apparaît dans la "liste Kriess" en tant que rénovation, et se trouve daté de 1894.
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Ce n'est probablement qu'en 1905 que la Pédale fut complétée de 18 à 25 notes.
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Elle serait donc l'oeuvre de Franz Heinrich Kriess, soit "Kriess Fils".
Les tuyaux supplémentaires sont placés entre le Récit et la Pédale de Stiehr.
Le complément de la Trompette a été réalisé avec des tuyaux du Clairon de Stiehr.
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Les tuyaux de façade ont été réquisitionnés par les autorités allemandes en 1917.
Voici la Composition que trouva Pie MEYER-SIAT en 1967 :
On avait donc un beau Récit "romantique", avec, comme il se doit, quatre 8 pieds, et un Violoncelle de Pédale.
Quant au Grand-orgue, il n'avait pas de Flûte 2', mais une Gambe 8'.
L'ensemble faisait un tout cohérent, les adjonctions à l'orgue Stiehr, dans le style romantique, étaient plutôt une bonne idée.
Le Bourdon 16' est particulier : dans son Dessus, c'est une Flûte à cheminée 4' de Stiehr (décalée de 2 octaves).
Mais ce n'est pas celle de Bergbieten, puisque ce Jeu s'y trouve encore.
Le Bourdon 16' commence au premier Sol.
Les 7 premières notes sonnent à la quinte (en 5'1/3) : par battements avec le 8 pieds, il y a apparition de la fondamentale en 16 pieds.
La Doublette et le Nasard de Stiehr ont été sacrifiés pour intégrer (décalés), l'une le nouveau "Floetenprincipal" et l'autre la Flûte 4' du Récit.
En 1975, Robert Kriess effectua malheureusement une transformation plus que douteuse : il recoupa plusieurs Jeux (le Violoncelle de Pédale en un 4 pieds, la Voix céleste et le Dolce du Récit en un Larigot 1'1/3 et une Flûte 2', et la Gambe du Grand-orgue en Flûte 2').
Un Larigot n'a bien sûr absolument rien à voir avec l'esthétique de ce genre d'instruments.
En 1985, Gaston KERN effectua des réparations et corrigea certains des défauts de 1975.
L'orgue a ensuite été Relevé par Yves KOENIG.
La Console.
Le second clavier est très enfoncé : l'ensemble avait été conçu pour un seul Manuel.
Les pommeaux des Tirants sont de F.X.
Kriess, et sont identiques à ceux de Flexbourg. |
Mécanique : à Balanciers et Equerres.
Sommiers à Gravures pour le Grand-orgue et la Pédale, à Cônes pour le Récit.
Il y a un Tremblant doux.
En haut, la note "Renovatum est anno domini 1893 Molsheim" (probablement écrite par Franz Xaver Kriess).
Plus bas, Franz Heinrich signe (en grand) "Kriess Fils" (1905 ?).
Ces inscriptions ont été effectuées sur la planche située derrière le porte-partitions.
Dans le coin supérieur gauche, on peut aussi lire "Orgue restauré en Sept 1975.
R.
Kriess" ; on reste songeur au sens qu'avait pris le mot "restauré".
On distingue le Tirant de la Flûte 2', avec ses épouvantables étiquettes réalisées à la "Pince Dymo". |
Sources :
- Remerciements à Yves Koenig.
- Remerciements à Roland OFFERLE et Pierre Valentin BLANCHARD.
- P.
MEYER-SIAT, "Stiehr-Mockers", AEA XX (1972-73)
- M.
BARTH, "Elsass, 'Das Land der Orgeln' im 19.
Jahrhundert", AEA XV (1965-66)
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