Voici l'orgue que André SILBERMANN construisit en 1716 pour St-Etienne à Strasbourg (à l'époque "Les Visitandines", où c'était déjà le deuxième orgue). Il y fut entretenu par les Silbermann au moins jusqu'en 1780.

Bischheim, église protestante. Photo d'Alexis PLATZ, 2007

     La composition d'origine était la suivante :

L'étendue de Pédale fait débat. En 1780, l'octave grave de la Pédale fut renouvelée. Il y avait donc probablement 19 notes (de Do au second Sol, sans Do# grave) à cette Pédale. Quant au Jeu de Trompette, (Jean-André) Silbermann note qu'il a trois Registres : Basse et Dessus Manuel, et Pédale. Mais la Trompette de Pédale était bel et bien un Emprunt du Manuel. Il attire même l'attention sur le fait qu'il ne faut pas tirer simultanément les Registres de la Trompette Basse et de la Trompette de Pédale, ce qui crée des problèmes d'alimentation en vent. (Il n'y avait pas encore de Soupapes anti-retour !)

     L'orgue a été déménagé à Bischheim en 1793 par l'un des "successeurs" des Silbermann : Conrad SAUER. (A l'époque, l'église était mixte.) C'est le premier orgue répertorié à Bischheim.

Il y eut une réparation, en 1844, par Martin WETZEL.

En 1898, Edmond-Alexandre ROETHINGER installa un instrument neuf dans le buffet Silbermann, en conservant quelques jeux. L'église devint protestante en 1913. L'orgue fut alors déplacé en 1914 dans le choeur de l'église, par la Maison Gebrüder LINK. En 1917, les tuyaux de façade ont été réquisitionnés par les autorités allemandes.

C'est en 1942 que l'orgue retrouva la tribune (travail de SCHWENKEDEL). Ensuite, en 1962, Ernest MUHLEISEN électrifia l'orgue.

     Enfin, en 1983, Gaston KERN reconstruisit l'instrument, toujours dans le buffet Silbermann, décapé pour l'occasion. Il munit la Pédale d'une Soubasse, et décomposa à l'Echo le Cornet 5 rgs en 3 Jeux, en rendant le 8' et le 4' séparables. Les seuls jeux Silbermann de l'instrument sont le Bourdon, le Prestant et le Cornet du Grand-orgue.

Mécanique : Suspendue, à Balanciers pour l'Echo, Sommiers à gravures, neufs.
Un Tremblant doux agit sur les deux claviers.

Sources :

• P. MEYER-SIAT "Historische Orgeln im Elsass"
• Archives Silbermann