Accueil
Candide
Jeux
Architecture
Esthetiques
Facteurs
Avant18
Bergantzel
Callinet
Dubois
Herbute
Moeller
Rinckenbach
Silbermann
Stiehr
Waltrin
Repertoire
Bas-Rhin
  Marmoutier
Haut-Rhin
Credits
An2000
An2001
Photo
~ Les orgues de la région de Marmoutier ~

Gottenhouse, St Lambert
Georg-Friedrich MERCKEL, 1747

Buffet classé Monument Historique le 10/01/1977
Orgue autrefois attribué à Joseph WALTRIN. Restauré par Gaston KERN, en 2000.


Avant... MERCKEL Après...

Composition, 2000
Clavier manuel
49 notes
Pédale
13 notes
Bourdon 8' Flûte 8'
Montre 4' Trompette 8'
Flûte 4'  
Nasard 2'2/3  
Doublette 2'  
Cornet 3 rgs  
Fourniture 3 rgs (1)  
Cymbale 2 rgs (2)  
     Ce petit orgue de la période classique a un buffet absolument magnifique. Il est aujourd'hui à nouveau polychrome. C'est Georg Friedrich MERCKEL (et non Joseph WALTRIN, 1735) qui l'a construit en 1747 pour Romanswiller.

Voici tout d'abord pourquoi on a longtemps attribué cet orgue à Joseph WALTRIN :

     En 1757, l'église de Wasselonne ayant été reconstruite, Jean-André SILBERMANN remonta l'orgue Joseph Waltrin, 1735, du lieu. Or, Silbermann (qui était aussi historien) notait tout ce qu'il faisait et tout ce qu'il voyait.
Wasselonne voulut alors un orgue Silbermann, et acquit en 1792 celui des Dominicains de Guebwiller (1745).

L'orgue Waltrin, 1735, prit le chemin de Romanswiller.

Lorsque Joseph STIEHR répara en 1823 l'orgue de Romanswiller (démontage et nettoyage complet), celui-ci avait alors 8 jeux sur I clavier/Pédale. Stiehr y plaça les 3 soufflets cunéiformes qui provenaient de l'orgue Silbermann de Wasselonne, et changea le Pédalier "une nouvelle mécanique au pédal dite marche".
Durant ces travaux, l'instituteur inscrivit dans l'orgue :

"August instituteur à Romanswiller
le 20 8bre 1823"

Cette inscription a été retrouvée en 2000. On était donc sûr que l'orgue de Gottenhouse était bien à Romanswiller. Pourtant, l'analyse de la facture montrait qu'il ne s'agissait sûrement pas d'un Waltrin.

Ce mystère fut finalement élucidé : à Romanswiller, il y avait deux orgues !

  • L'un (le Watrin, 1735, de Wasselonne) était réservé à l'usage exclusif des catholiques.
  • Et l'autre, datant de 1747, était celui que les paroissiens luthériens et réformés de Romanswiller et de Cosswiller avaient fait construire par Georg Friedrich Merckel. (Les archives de Romanswiller le prouvent).

Pendant longtemps, on a cru que tout ce qui suivait s'appliquait à l'orgue "catholique" Waltrin, mais en fait c'est du Merckel qu'il s'agissait. Le Waltrin, lui, a aujourd'hui bel et bien disparu !

     C'est donc bien à Romanswiller en 1747 que commence l'histoire de l'orgue de Gottenhouse.

Joseph Stiehr, on l'a vu plus haut, démonta l'instrument pour le nettoyer en 1823.

Le 10/09/1840 Louis Martin ZEGOWITZ dresse, dans un rapport, un portrait peu élogieux de l'instrument de Romanswiller :
"L'orgue actuel n'ayant que 8 registres se trouve tellement dégradé dans toutes ses parties, que la plupart des tons sont faussés et qu'aucune espèce de réparation ne peut être faite par suite de la vétusté de ses diverses pièces".

Finalement, Stiehr le reprit en 1842 pour y placer un orgue neuf avec Positif de Dos.

La maison STIEHR-MOCKERS installa l'orgue Merckel la même année à Monswiller. Dans l'Inventaire Historique, le Professeur MEYER-SIAT rapporte que "Le 20.7.1852, le curé J. Monsch demanda au Président de la République (Napoléon III) "un petit jeu d'orgue de 3 à 4.000 fr qui manque encore dans notre vaste église" (nota bene: le souffleur est payé chaque année!)".
Peut-être est-ce d'un Positif de dos que veut parler le curé Monsch en parlant de "petit jeu d'orgue".
En 1867, Monswiller acheta le magnifique ROHRER, 1753, de Haguenau, St Georges, effectivement muni d'un Positif de dos.

Voici notre Merckel à nouveau sur les routes, cette fois pour Gottenhouse, car la Veuve STEHLY l'acheta, certainement à l'occasion de la reconstruction de l'église. Il fut installé en 1867 par Stiehr Frères.
L'orgue a été "peint à neuf" et "solennellement inauguré le 11/08/1867.

En 1875, on rapporte un nettoyage par Charles WETZEL. Dans les trois devis qu'il proposa, en 1875, 1880 et 1892, il précise qu'il y a :


...évidemment dans l'espoir de les remplacer ! (A l'époque, la détection de Mutations ou de vers à bois dans un orgue se soldait par à peu près les mêmes commentaires...) Il est aussi possible que Charles Wetzel ne toucha jamais à l'orgue.En 1912, il y eut des travaux par Franz KRIESS. (La Doublette a été supprimée au profit d'une Voix céleste, la Flûte 8' de Pédale remplacée par une Soubasse. Clavier et pédalier furent remplacés.)

En 1917, les tuyaux de façade (Montre 4') furent réquisitionnés par les autorités allemandes.

En 1943, l'orgue a été réparé par Edgar Wetzel, qui ne manqua pas de remarquer le magnifique Buffet.
En 1944, Wetzel posa un ventilateur électrique.

En 1986, la Composition de ce malheureux instrument était la suivante :

Composition, 1986
Clavier manuel
49 notes
Pédale
13 notes
Bourdon 8' Soubasse 16'
Salicional 8' (Trompette 8')
Voix céleste 8'  
Montre 4'  
Flûte 4'  
Cornet sans Tierce  
(Doublette)  
(Fourniture)  
(Les tuyaux des Jeux entre parenthèses avaient disparu.)
Le Diapason était au La 435 Hz, et la Pression valait environ 74 mm.

     La restauration complète de l'orgue Merckel fut confiée à Gaston KERN :

  • Restauration des Sommiers,
  • restauration de la Soufflerie,
  • nouveau clavier, nouveau Pédalier (ces éléments étaient de Kriess)
  • remise en état de la mécanique
  • restauration et reconstitution de la tuyauterie. La Doublette a été reconstituée grâce à un tuyau témoin (c is) retrouvé dans la Fourniture. Retour à la Composition et au Diapason d'origine.
  • remplacement des tuyaux de façade (la façade "temporaire" suite à la Réquisition était en zinc, et de disposition non conforme à l'originale)




Gottenhouse, le jour de l'inauguration.
Lors du décapage du Buffet, l'apparition de peintures polychromes fut une véritable surprise. On ne connaît que très peu de Buffets classiques polychromes en Alsace. (En fait, seulement deux, tous deux à Strasbourg : l'orgue André Silbermann de St-Aurélie et l'orgue des Dominicains (Temple-Neuf), le chef d'oeuvre de son fils Jean-André. Mais le second instrument brûla lors du bombardement de 1870).

Les orgues de l'époque étaient normalement, en Alsace, en chêne naturel, verni.
Il était donc normal de vouloir le décaper pour lui ôter sa peinture sombre en faux-bois (Stiehr, 1867).


Les décorations polychromes apparurent alors, sur un enduit de préparation qui avait pénétré les pores du bois, prouvant par là qu'il n'y avait jamais eu de vernis, et que ce décor coloré était bien d'origine.

Le travail de nettoyage et de dorure a été confié à l'entreprise de Jean-Jacques MEYER à Koenigshoffen.
Le Buffet a aujourd'hui retrouvé ses couleurs : bleu, blanc et rouge pour les ornements, vert clair rehaussé de vert foncé pour le Buffet lui-même.

L'instrument a été inauguré le 05/11/2000 par Marc SCHAEFER. Présentation des jeux de l'instrument assurée par Gaston Kern. L'historique de l'instrument a été raconté par Marc Schaefer et Gilbert POINSOT.

Diapason : La 392 Hz. (Valeur d'origine, prouvée par l'analyse de tuyaux témoins).
Pression : 65 mm.
Mécanique : Suspendue, Sommiers à Gravures, d'origine.
La composition actuelle est l'originale.
Il y a aussi, comme à l'origine, un Tremblant doux.

(1) Composition de la Fourniture :
Do1Do2Do3Do4
1'2'4'
2/3'1'1/32'2/3
1/2'1'2'

La lecture des Tableaux de Compositions

(2) Composition de la Cymbale :
Do1Do2Do3Do4
1/2'1'2'2'2/3
1/3'2/3'1'1/32'

Webographie : Sources :
  • Plaquette éditée à l'occasion de l'inauguration (remarquable : très travaillée et très détaillée).
  • Caecilia 2001-1
  • P. MEYER-SIAT, "Stiehr-Mockers", AEA XX (1972-73)

Si vous recopiez des éléments de cette page pour des articles, plaquettes ou pages Web, citez vos sources. D'abord par simple honnêteté intellectuelle, mais aussi pour pouvoir pister d'éventuelles erreurs.
Dernière mise à jour : 14/10/2012 17:00:17

F670161001P01