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Bas-Rhin
  Wasselonne
Haut-Rhin
Credits
An2000
An2001
Photo
~ Les orgues de la région de Wasselonne ~

Wasselonne, Eglise protestante
Jean-André SILBERMANN, 1745

Partie instrumentale classée Monument Historique le 15/11/1971
Buffet classé Monument Historique le 06/12/1972


Avant... SILBERMANN Après...

Composition, 2003
Positif de dos
49 notes
Grand-orgue
49 notes
Echo
25 notes
Pédale
27 notes
Bourdon 8' Bourdon 16' Bourdon 8' Flûte 16'
Prestant 4' Montre 8' Prestant 4' Flûte 8'
Flûte 4' Bourdon 8' Cornet 3 rgs Prestant 4'
Nasard 2'2/3 Prestant 4' Trompette 8' Bombarde 16'
Doublette 2' Nasard 2'2/3   Trompette 8'
Tierce 1'3/5 Doublette 2'   Clairon 4'
Fourniture 3 rgs Tierce 1'3/5   II/P
Cromorne 8' Cornet 5 rgs (D)    
  Fourniture 3 rgs (1)    
  Cymbale 3 rgs    
  Trompette 8' (B+D)    
  Voix humaine 8'    
  I/II (Tiroir)    

     Cet orgue de Jean-André SILBERMANN - l'un des mieux conservés de toute son oeuvre - date de 1745. Placé à l'origine aux Dominicains de Guebwiller, il est arrivé à Wasselonne à la Révolution. Depuis sa restauration par Gaston KERN, il est le siège d'une activité cultuelle et culturelle très intense.


Wasselonne, l'orgue Jean-André Silbermann.
Remerciements à Jean-François HABERER.

     L'histoire des orgues de Wasselonne commence en 1734, par un contrat passé avec André Silbermann pour un orgue destiné à l'ancienne église. Mais l'affaire ne se fit pas, et l'instrument, pourtant déjà réalisé, fut finalement placé à Muhlbach en 1736. Il y fut détruit pendant la première guerre mondiale.

A la même époque, Wasselonne acheta un orgue de Joseph WALTRIN, 1735, qui fut démonté, puis remonté dans la nouvelle église en 1757. En Décembre 1791, cet instrument a été déménagé à l'église (alors mixte) de Romanswiller, où il était destiné à l'usage exclusif des catholiques. Il y avait en effet là-bas deux orgues. Celui utilisé par les protestants se trouve actuellement à Gottenhouse. Quant au Waltrin de Wasselonne, il fut bel et bien perdu.

De Guebwiller à Wasselonne.

     En 1745, Jean-André Silbermann, le fils d'André, construisit pour les Dominicains de Guebwiller son 14 ème orgue. Il fut achevé le 09/09/1745. On retrouve la même Composition que pour l'orgue (André Silbermann, 1726) des Dominicains de Colmar (aujourd'hui à Niedermorschwihr), sauf qu'il y avait ici en plus une Flûte 4' au Positif et une Trompette d'Echo. Ce dernier Jeu n'avait peut-être pas été posé par Silbermann, et il n'est pas exclu que la Chape ait été laissée libre.

L'instrument était placé sur un jubé (la balustrade actuelle était prévue pour celui-ci, et en donne donc la largeur), et la hauteur permettait à la Tourelle centrale de recevoir un couronnement, aujourd'hui disparu. On notera l'absence de Tourelle centrale trilobée (peut-être pour ressembler encore plus à l'orgue que son père plaça aux Dominicains de Colmar et qui servit sûrement de modèle).

En 1750, à l'occasion de l'installation de son orgue de Soultz, Jean-André fit un relevage à Guebwiller. En 1766, alors que Silbermann était de nouveau dans la région pour poser l'orgue de Mulhouse, il apprit que son orgue de Guebwiller avait été accordé par DUBOIS. En 1770, de retour à Guebwiller (cette fois pour l'orgue des Dominicaines, aujourd'hui à Walbach), il découvrit que la tuyauterie son orgue avait été malmenée par un accordeur amateur. Silbermann répara les dégâts lui-même en 1771.

A la Révolution, l'instrument a été vendu comme Bien national, et fut acheté par la commune de Wasselonne le 17/11/1791. C'est Nicolas TOUSSAINT, alors installé à Westhoffen, qui fit le déménagement.

L'orgue Silbermann a été inauguré à Wasselonne le 30/03/1792.

Les travaux STIEHR

     En 1823, il y eut une première réparation, par Joseph STIEHR. La première des choses à souffrir de l'usure, dans un instrument du 18 ème, c'était la Soufflerie. Celle-ci était constituée de 3 soufflets cunéiformes. Stiehr plaça une soufflerie neuve (avec réservoir à plis) et récupéra les soufflets cunéiformes, qu'il installa à Romanswiller.

En 1842, on alla jusqu'à affirmer que l'orgue était "délabré". C'est que l'organiste - mais aussi le curé et le pasteur - voulait des changements.

Et pourtant, l'architecte MORIN avait été lucide et vigilant : "[Je crois devoir répéter que] l'instrument dont il s'agit est d'un excellent facteur, de Silbermann, si je ne me trompe, que cet artiste n'a pas été dépassé depuis, et que les jeux d'un semblable instrument ne doivent pas être modifiés suivant le goût d'une époque ou d'un organiste.". Il résista en 1846 et en 1847, mais en 1848, le Préfet approuva le marché passé avec la Maison STIEHR-MOCKERS, qui fut exécuté en 1849.

Les Mutations firent surtout les frais de cette "mise au goût du jour" :

Un Prestant 4' et un Clairon 4' (tous deux en étain) ont été ajoutés à la Pédale, ce qui impliqua bien entendu les travaux correspondants au Sommier.

En plus de ces changements de Composition, le buffet du Grand orgue a été reculé de 2 m 40 pour "améliorer la vision de l'organiste". Les claviers ont également été remplacés (en blanc, avec feintes en ébène), et la Pédale clôturée.

Les travaux WETZEL et MUHLEISEN

     Il y eut un Relevage, par Emile Wetzel, en 1875, puis par Charles en 1894. Ce dernier "améliora " la Gambe (de Stiehr), compléta le Cornet et regarnit les calottes mobiles des Bourdons (c'est donc qu'ils avaient été modifiés). Il remplaça certainement aussi les claviers. La Strassburger Bürger-Zeitung estime que "das schöne Silbermannsche Werk hat bedeutend gewonnen..." ("Le bel ouvrage de Silbermann y a significativement gagné") et que c'est un "Fortschritt auf dem Gebiet des Orgel-baus" ("pas en avant dans le domaine de la facture d'orgues").

Qu'en était-il vraiment ?

  • Au Grand-orgue, la Cymbale et la Voix humaine ont été remplacées par une Flûte 8' et un Clairon 4'.
  • Au Positif, le Prestant 4' et la Doublette 2' ont été décalés en Montre 8' et Prestant 4' (les tuyaux ont heureusement été préservés). Mais le Cromorne a été supprimé, au profit probablement d'une Voix céleste 8'.
  • A la Pédale, une Contrebasse 16' a été ajoutée.

Il semble également que les facteurs Wetzel soient à l'origine de la mise au diapason moderne de l'orgue et qu'ils aient ajouté à l’Echo une Trompette 8’ (soit en remplacement d’une trompette de Silbermann, soit pour compléter la Chape laissée libre).

Edgard Wetzel posa un ventilateur électrique en 1926.

Ensuite, l'instrument a été entretenu par Ernest MUHLEISEN (1942, 1958, 1965).
Muhleisen rétablit au Positif les jeux de Cymbale et de Cromorne (mais ce dernier en zinc) et remplaça, à la Pédale, le Prestant 4' de Stiehr par un Violoncelle 8'.
Il pneumatisa la Pédale pour la passer à 30 notes (en gardant le Sommier Silbermann modifié par Stiehr : les notes supplémentaires ont été réalisées par soupapes intercalées), et... s'arrêta là : le départ de la paroisse catholique pour sa nouvelle église en 1941 sauva le reste de l'instrument, car la paroisse protestante seule n'eut pas les moyens de procéder aux "indispensables améliorations".

En 1949 fut également (re)découverte la paternité certaine de l'orgue à Silbermann : sa signature a été trouvée dans la Laye de grand-orgue.

La restauration de Gaston KERN (1992)


La Console, avec ses claviers, à nouveau noirs.

     L'Association des Amis de l'Orgue Silbermann de Wasselonne a été créée en 1980.
Le projet de Restauration fut confié à la Manufacture d'Orgues Alsacienne dirigée par Gaston KERN.
Comme le Sommier de Pédale avait été modifié pour accueillir plus de Jeux que l'orgue Silbermann original, il fut décidé de placer 3 Jeux supplémentaires par rapport à la Composition d'origine : Prestant 4', Bombarde 16' et Clairon 4'. Les Jeux disparus ont été reconstitués ; le tout bien sûr en faisant usage des spécifications des Jeux Silbermann.

La soufflerie d'origine put être reconstituée. Le réservoir à plis de Stiehr, encore en excellent état, fut cependant laissé en place : l'organiste peut donc choisir la soufflerie qu'il veut employer.

La restauration a été achevée en 1992, et l'orgue inauguré par Marc SCHAEFER le 24/05/1992.


Détail d'un culot et vue sur les réservoirs cunéiformes.

Diapason : Si 440 Hz.
Mécanique : Suspendue, à Balanciers pour le Positif. Sommiers à Gravures.
Il y a un Tremblant doux.

L'édifice est également doté d'un orgue de choeur.

(1) Composition de la Fourniture :

Do1Do2Do3Do4
1'1/32'4'8'
1'1'1/32'2/34'
2/3'1'2'2'2/3

La lecture des Tableaux de Compositions

Sources :
  • Remerciements à Jean-François HABERER (renseignements, et toutes les photos de cette page).
  • Archives Silbermann (p.40, p.506, p.501)
  • P. MEYER-SIAT "Rinkenbach, Hérisé, Wetzel" ISTRA, 1979
  • P. MEYER-SIAT, "Stiehr-Mockers", AEA XX (1972-73)
  • M. BARTH, "Elsass, 'Das Land der Orgeln' im 19. Jahrhundert", AEA XV (1965-66)
Activités culturelles :
    Wasselonne est le siège d'une très importante activité culturelle. Citons :
  • 29/09/2002 : première "journée de la Facture d'orgue", en hommage à Gaston KERN, à l'occasion du 10 ème anniversaire de la restauration de l'instrument. Organisées par l'Association des amis de l'orgue, les manifestations ont compté un culte musical (Magnificat de Marc-Antoine Charpentier), une présentation de l'orgue avec les 7 organistes de Wasselonne, une table ronde au tour de Gaston KERN et Robert PFRIMMER, ainsi qu'un récital de Pascal REBER.
  • 11/08/2002 : récital de Michel PELLEGRIN (Istres et Aix-en-Provence).
  • 29/03/2002 : 2ème "Office des ténèbres", avec Jean-Philippe GRILLE, Jean-François HABERER et Albert SCHREIBER, ainsi qu'Emmanuelle EPSTEIN-BRETON (soprano), Anne-Catherine SCHERER-BENMANN et Nathalie HECHLER (violon), Marie-Paule LEFEBVRE (viole de gambe) et l'ensemble vocal "La Frattola".
  • 12/08/2001 : récital de Nicolas WEISS.
  • 13/04/2001 : 1er "Office des ténèbres" : moment de méditation organisé par les amis de l'orgue Silbermann, avec lectures, choeurs anciens et baroques, et Anne-Catherine SCHERER-BENMANN (violon) et à l'orgue Jean-Philippe GRILLE, Jean-François HABERER et Albert SCHREIBER.

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Dernière mise à jour : 10/06/2012 16:11:21

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