Cet orgue remarquablement conservé, car régulièrement entretenu au cours de l'histoire, a été construit en 1871 par Ferdinand Stiehr.
Historique
En 1820, Michel Stiehr construisit un premier orgue pour Nothalten. [IHOA] [PMSSTIEHR] [Barth]
Ce petit instrument (I/P 13r) logé dans un buffet en chêne, fut déménagé en 1870 à St-Jacques Majeur de Wickerschwihr, où il disparut par faits de guerre en 1945. [IHOA] [PMSSTIEHR]
Historique
Ferdinand Stiehr acheva l'orgue actuel le 20/04/1871. [IHOA] [ITOA] [PMSSTIEHR]
L'instrument a été réparé le 01/05/1895 par Louis Mockers. [ITOA] [PMSSTIEHR]
Une autre réparation eut lieu le 20/09/1913, à nouveau menée par Louis Mockers. [ITOA] [PMSSTIEHR]
Les tuyaux de façade ont été réquisitionnés par les autorités en avril 1917. [IHOA]
Une nouvelle façade (en zinc) a été posée en 1926. [IHOA]
En 1954, Georges Schwenkedel fit une réparation. [IHOA]
Vers 1968, au moment de rédiger son ouvrage sur les Stiehr-Mockers, Pie Meyer-Siat trouva la même composition que l'actuelle, mais avec une Cymbale au récit (à la place du Sifflet qui semble en avoir été extrait ultérieurement). Outre la façade, la Quinte 2'2/3 et cette Cymbale étaient les seuls éléments modifiés (ces jeux remplacent probablement deux Gambes). Et le récit était expressif, l'expression étant commandée par une cuillère (donc en mode "ouvert ou fermé"). [PMSSTIEHR]
En 1978, c'est Jean-Georges Koenig qui fit une autre réparation (et transforma probablement la Cymbale de 1954 en un Sifflet, beaucoup plus raisonnable dans ce contexte esthétique). En 1986, le récit n'était plus expressif (volets déposés). [IHOA] [ITOA]
En 2011, Richard Dott procéda à un important relevage, sous la maîtrise d'oeuvre de Marc Baumann. [MBaumann]
A la suite d'un affaissement du massif de pédale, il avait été décidé de procéder à une consolidation de la charpente et des assemblages, ainsi qu'un nécessaire relevage de l'instrument. Le buffet a été traité et nettoyé. Des poutres en sapin ont été installées, complétées par des jambes de force dans la charpente de pédale. Une nouvelle cloison a été posée à l'endroit des pompes. A la console, 12 notes ont été réplaquées en os, et les porcelaines cassées des tirants de jeux remplacées en copie. La pédale d'expression a été remise en état. Les sommiers ont été remis en état mais sans dépose. Toute la traction des notes et des jeux a été contrôlée. La tuyauterie a été déposée pour être remise en état. Une nouvelle façade en étain a été posée. [MBaumann]
L'orgue a été inauguré le 25 septembre 2011 par Marc Baumann.
On associe souvent la maison Stiehr-Mockers aux orgues dits "de transition" ("pré-romantiques" : 1830-1850), et on considère généralement que les années glorieuses de la grande maison de Seltz se situent plutôt entre 1830 et 1870. Mais les orgues "tardifs" construits à Seltz n'ont peut-être pas reçu jusqu'à présent toute l'attention qu'ils méritent. L'année 1870 est restée, pour de nombreuses raisons, une "charnière" dans l'histoire de l'orgue (pas seulement alsacien). En Alsace, c'est évidemment encore plus marqué. De nombreuses études s'arrêtent en 1870, et d'autres dédaignent volontiers la "période allemande". Pourtant, les années 1871 - 1914 ont été extrêmement fécondes : c'était une époque inventive et enthousiasmante, qui a vu la création de nombreux chef d'oeuvres et a apporté un indispensable renouveau musical et technique. La maison Stiehr, si elle avait sûrement déjà commencé son déclin commercial (en particulier par la perte de son "réseau" auprès des commanditaires), a, sur le plan artistique, fort bien su contribuer à cet élan. Elle l'a fait d'une façon toute spécifique, fort respectueuse des traditions (on lui connaît des positifs de dos très tardifs), comme il se doit pour une maison "ancienne" riche de presque un siècle d'expérience, et responsable d'un "parc installé" impressionnant (des centaines d'orgues utilisés intensivement). L'orgue de Nothalten et l'opération de 2011 sont là pour nous rappeler qu'après 1870, la maison Stiehr avait encore beaucoup à apporter, et qu'elle continuait à produire avec brio des instruments de très grande qualité : 10 ans plus tard (1881), celui d'Orschwihr ne fut pas très différent : Nothalten, fort réussi, continua à servir de modèle.
Le buffet
En Alsace, les buffets à quatre tourelles sont plutôt une spécialité haut-rhinoise (les Callinet de Rouffach). La maison Stiehr de Seltz en a tout de même proposé plusieurs : Wisches (1859), Illkirch-Graffenstaden (1866), Riedseltz (1870), Matzenheim (1872) obéissent au "schéma haut-rhinois" : les deux tourelles intermédiaires sont les plus petites. Le dessin avec les tourelles latérales plus basses que les intermédiaires est plus original : il a déjà été vu à Hoerdt (1847), La Robertsau (1866), et on reverra à Munchhausen (1878) et Orschwihr (1881). C'était aussi le dessin de l'orgue pour Strasbourg, St-Pierre-le-Jeune cath., qui fut déménagé à Schiltigheim, puis en Normandie. Le buffet pour Bernardswiller faillit être semblable (un projet avait été dessiné), mais on préféra un ensemble néo-gothique (ou l'on retrouve toutefois les 4 tourelles disposées comme à Nothalten). Ce dessin à quatre tourelles, les intermédiaires étant les plus hautes, avait été aussi décliné dans une version "en tiers-point", à Ottersthal en 1869.
Indépendemment de leur hauteurs relatives, le fait que les tourelles latérales soient en encorbellement (à partir de 1860) donne une ligne plutôt néo-classique : si les superstructures dépassaient du soubassement de façon presque systématique au 18ème, les buffets du 19ème évitent normalement ce dépassement, pour présenter des lignes bords latéraux purement verticaux.
Caractéristiques instrumentales
Sources et bibliographie :
Avec les données concernant les travaux de 2011.
avec la photo de cette page.
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