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~ Les orgues de la région de Strasbourg ~
La Robertsau, Eglise protestante
STIEHR-MOCKERS, 1866
Partie instrumentale classée Monument Historique le 09/04/1976
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STIEHR
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A la mort de Joseph STIEHR, le 27/01/1867 Félix MOCKERS allait prendre la tête de la maison STIEHR-MOCKERS.
Les derniers instruments de la période "Joseph" ont donc à l'évidence été conçus et supervisés par Félix Mockers.
Dépositaire de l'expérience et du renom de la Maison Stiehr, celui-ci allait exceller dans une synthèse des traditions et des éléments de nouveauté qui surgissaient dans le monde de la facture d'orgues.
L'instrument de l'église protestante de la Robertsau est l'une des "excellentes surprises" que réserve la découverte de l'Orgue alsacien.
On pourrait s'attendre à y trouver un orgue "de ville", maintes fois modifié au gré des modes, et n'ayant que peu de personnalité.
Mais la force de l'endroit (très accueillant) a contribué à la réalisation (certes en plusieurs étapes) d'un instrument de musique d'exception.
Parfois, en effet, l'alchimie réussit, et cela s'est ici traduit par l'exceptionnelle réussite de la reconstruction menée par la Maison Daniel KERN sur cet orgue Stiehr.
Voyons l'histoire qui a permis d'en arriver là. |
La Robertsau, église protestante, le 28/03/2004.
Le Buffet est très proche l'ancien orgue de Schiltigheim.
Ce dernier avait des plates-faces latérales plus petites. |
L'édifice date de 1864 (première pierre posée le 14/09/1862) et remplaçait une chapelle construite en 1339 par Nicolas SWARBER, et agrandie en 1545.
L'orgue Stiehr a été inauguré en Février 1866, et il est donc contemporain de celui de l'église catholique de la Robertsau.
En 1890 et 1894, Charles WETZEL fit deux devis (motivés essentiellement par des réparations à faire à la Soufflerie).
Les travaux vinrent à exécution en 1896 : Edgard, fils de Charles, en profita pour compléter la Pédale de 25 à 27 notes.
En 1911, l'orgue a été modifié selon les directives d'Albert SCHWEITZER : la Maison DALSTEIN-HARPFER procéda à une pneumatisation de la transmission et à une réharmonisation (mais les Sommiers de Stiehr furent heureusement conservés, et complétés avec des petits sommiers à Membranes).
La même année, la famille POURTALES offrit les vitraux représentant le baptême et la crucifixion du Christ.
Le problème, à l'issue des travaux de 1911, fut que les entailles de timbre avaient haussé le diapason d'un demi-ton.
En 1922, c'est Frédéric HAERPFER qui essaya d'y remédier, en ajoutant un tuyaux grave à tous les Jeux.
En 1930, l'orgue fut confié à Georges SCHWENKEDEL.
Voici la Composition en 1968 :
La Sesquialtera est à l'évidence de Schwenkedel.
Les différences portent surtout sur les noms (Posaune au lieu d'Ophicléide, Basson (Fagott) au lieu de Basson/Hautbois...
mais ce sont bien les mêmes Jeux.
En 1940, le plafond fut abaissé, et le 07/01/1945, un gros obus atteignit l'église et le presbytère.
C'est en 1986, qu'Alfred et Daniel KERN procédèrent aux travaux qui donnèrent à l'instrument son visage actuel : avant tout, retour à une traction mécanique.
Une nouvelle console mécanique a été posée, en remplacement de l'ancienne, de Dalstein-Haerpfer.
Les entailles de timbre ont été supprimées par rallonge des tuyaux et l'orgue a été complètement réharmonisé.
Au cours de la grande tempête du 26/10/1999, des infiltrations d'eau endommagèrent l'édifice et l'orgue.
Les dégâts furent réparés par la Maison Kern en 2000.
L'humble Plaque d'adresse, manuscrite.
Bel exemple de modestie et d'honnêteté intellectuelle. |
L'orgue a été Relevé en 2010 par la Manufacture Blumenroeder:
- Démontage de la tuyauterie, nettoyage de la tuyauterie en bois,
- nettoyage du Buffet,
- restauration des Sommiers du Grand–orgue et du Récit,
- révision de la transmission des notes,
- révision de la Console et des claviers,
- vérification de l’alimentation en vent,
- traitement de l’ensemble, harmonie et égalisation.
Il faut admirer la Composition, solidement romantique.
La Sesquialtera tient aujourd'hui lieu de Cornet de Récit (qui dispose des Flûtes en 4' et 2').
La Console de 1986 (sic) |
Les Tirants sont placés en trois gradins.
Les pastilles sont blanches pour le Grand-orgue, roses pour le Récit, et vertes pour la Pédale.
A gauche :
A droite :
4 pédales-cuillers :
La boîte expressive n'a que deux positions : ouvert et fermé. | |
Diapason : Sib 440 Hz.
Mécanique : à Equerres (Console indépendante face à la nef), Sommiers à gravures, de Stiehr.
Il y a un Tremblant doux, appelé par une cuiller.
Il y a 20 tuyaux SILBERMANN dans la Fourniture.
La tuyauterie de Pédale ; on peut voir les parties correspondant à l'allonge pour rebaisser le Diapason et supprimer les entailles de Timbre.
Les grands tuyaux du fond (à gauche) sont ceux de la Contrebasse.
Un peu plus en l'avant, les résonateurs coniques de l'Ophicléide. |
Webographie :
Sources :
- Remerciements à Fritz LOESCHER et à la communauté de la paroisse protestante de la Robertsau pour son accueil, le 28/03/2004.
- Historique offert lors de la journée portes-ouvertes du 28/03/2004.
- P.
MEYER-SIAT, "Stiehr-Mockers", AEA XX (1972-73)
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