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Les orgues de la région de Dannemarie
Balschwiller, St-Louis
Dernier orgue de la maison Rinckenbach ; Instrument entièrement authentique
Balschwiller, l'orgue Joseph Rinckenbach.
Toutes les photos sont de Martin Foisset, 06/10/2018.Balschwiller, l'orgue Joseph Rinckenbach.
Toutes les photos sont de Martin Foisset, 06/10/2018.

C'est à Balschwiller que Joseph Rinckenbach posa son dernier orgue d'Alsace. Cet instrument est détenteur d'un héritage technique et artistique de plus de 150 ans, puisque les origines de la manufacture d'orgues d'Ammerschwihr remontent à Martin Bergäntzel et Valentin Rinkenbach. Ce dernier orgue de Joseph Rinckenbach est doté d'une composition conséquente (28 jeux), et son auteur, sachant la fin inéluctable, y a mis l'énergie du désespoir, en allant "pour la postérité" au-delà de ce que son entreprise ne pouvait se permettre.

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L'orgue Jean Franz,
1809
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Historique

Le premier orgue de Balschwiller a été placé après la Révolution, en 1809. Son origine n'est pas connue, mais il est souvent attribué à Jean Franz (29/08/1769 à Liesberg – 21/11/1830 à Wolschwiller), car c'est lui que l'on appela pour un entretien en 1827. On connaît le nom de son organiste de 1815 à 1826 : l'instituteur Jean Adam Meyer. [IHOA] [PMSSUND1985]

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L'orgue Claude-Ignace Callinet,
1859
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Historique

L'instrument de 1809 fut remplacé dès 1859 par Claude-Ignace Callinet. Le traité date du 06/12/1857. [IHOA] [PMSCALL] [Barth] [PMSSUND1985]

La reception eut lieu le 27/09/1859, et a été menée par Jean Chrysostome Dietrich (que l'on retrouve à Burnhaupt-le-Haut, Rimbach-Zell, Eglingen, Saint-Bernard ou Zimmersheim). Vu son prix, l'orgue devait beaucoup ressembler à son quasi contemporain de Bitschwiller-lès-Thann (1861). [PMSCALL]

La vie musicale semble avoir été intense à Balschwiller au 19ème siècle : Joseph Vinot, natif de la commune, a étudié à l'école Niedermeyer (en même temps que Léon Boëllmann !), puis est devenu organiste à la cathédrale de Narbonne. Son frère, Gustave Vinot, a eu un élève au piano qui devint célèbre : le jeune Eric Satie.

Un autre enfant de Balschwiller était le facteur d'orgues Zurbach (né le 05/02/1858), qui a travaillé avec Martin Rinckenbach ; il est assez souvent cité dans la vie de la maison d'Ammerschwihr. Il avait par exemple noté que le buffet de l'orgue de Balschwiller a été reculé de 75 cm en 1889, et que des travaux de soufflerie ont été menés. Ce patronyme a l'air répandu à Balschwiller, puisque le maire, en 1931, s'appelait également Zurbach. [PMSSUND1985]

En 1909, l'instrument souffrait d'un manque d'entretien : l'organiste se plaignit à l'évêché (!) que depuis 1905, son orgue n'avait pas été accordé, car le curé de l'époque avait chassé le facteur. [PMSSUND1985]

L'église (de 1849) a été détruite, par faits de guerre, le 22/06/1915. Des photos prises après le conflit montrent l'édifice sans toit ni fenêtre. [IHOA]

L'église reconstruite a été rendue au culte en 1926. Quatre statues, une de la Vierge, une de St-Etienne, une de St-Laurent et une quatrième, représentant un martyre (puisqu'il porte une palme) non identifié, ont été sauvées. Elles datent du début du 16ème, et faisaient partie d'un ensemble plus grand - dont le reste a été perdu - attribué à Dominique Guntersumer, de Bâle. Dès le 10/11/1922, l'édifice fut doté d'un autre élément antérieur à 1915 : une cloche, venant d'Ostwald, et qui avait là-bas été épargnée par la réquisition.

De 1926 à 1931, on se servit d'un harmonium, qui ne devait pas donner satisfaction : le curé Wucher refusait d'en payer le solde au fournisseur de l'instrument, un certain Gloess (de Mulhouse), et l'affaire finit en procès. [PMSSUND1985]

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Historique

En 1931, Joseph Rinckenbach construit pour Balschwiller son dernier orgue, l'opus 202 de la grande maison d'Ammerschwihr, pour laquelle ce fut le chant du cygne. [IHOA] [PMSCALL] [Barth]

Notons que si cet orgue est bien le dernier des Rinckenbach, ce ne fut pas le dernier à être posé : on trouve à l'ancienne chapelle de l'alumnat de Miribel-les-Echelles (Isère), un instrument qui peut correspondre à celui figurant sur le "dépliant Lapresté", au numéro 203. Il a probablement été placé là-bas par Jean Lapresté, et ne figure pas dans la grande plaquette récapitulant les opus de la maison Rinckenbach. [DepliantLapreste]

L'attribution par F.X. Matthias à Edmond-Alexandre Roethinger ("Mémoire...") est une erreur, tout comme la date de 1937. [Barth]

Joseph Rinckenbach

Pour bien cerner ce que représente cet instrument exceptionnel et atypique, il faut probablement se souvenir de qui était Joseph Rinckenbach : le dernier d'une longue lignée de facteurs d'orgues (il était techniquement l'héritier d'une tradition qui remonte à l'installation de Louis Dubois à Ammerschwihr, donc à la seconde moitié du 18ème), mais surtout un passionné. On retiendra de lui qu'il n'était pas à l'aise avec la comptabilité. Ses deux faillites le prouvent, tout comme l'évidente réalisation "à perte" de certains de ses instruments de l'immédiat après-guerre (Scherwiller). Incapable de se protéger, par exemple, des effets de l'inflation, il tenait par contre beaucoup à fournir des instruments très complets, quitte à tirer les prix vers le bas. Ce que souhaitait Joseph Rinckenbach, c'est réaliser de grands instruments post-symphoniques, dans une esthétique très particulière qu'il avait commencé à élaborer avec son père Martin, dès 1899.

Rinckenbach était donc bien plus un artiste qu'un chef d'entreprise. Sans successeur, et sachant son entreprise vouée à la fermeture, il a choisi d'accorder à sa passion une part de liberté incompatible avec une bonne gestion de ses affaires. De fait, il a fini ruiné, mais en dotant notre patrimoine des meilleurs orgues qu'il pouvait fournir. Pour y parvenir, il dut faire au mieux avec ce qu'il avait. Ce qui explique le recours à une bonne dose de sous-traitance (mais, après tout, celle-ci commence dès que l'on achète un paquet de vis), et la valorisation de son stock. Celui-ci était probablement important, même si Lapresté, qui a repris l'affaire, a dû mettre la main sur la plus grande partie (vu qu'il a encore utilisé des jeux Rinckenbach en 1937 à l'hôpital Pasteur de Colmar).

La genèse de l'instrument

Il s'agit d'un grand instrument, particulièrement élaboré, et plutôt complexe : cela s'explique par son histoire. Le 15/09/1930, le conseil de fabrique examina trois devis : [PMSSUND1985]

- l'un d'Edmond-Alexandre Roethinger, qui détenait alors la position de leader de l'orgue alsacien,

- un autre de Joseph Rinckenbach (qui ne pouvait plus utiliser son nom, la raison sociale ayant été rachetée par Jean Lapresté), constituant le choix de la fidélité à la tradition,

- et le dernier de Georges Schwenkedel, jeune facteur motivé et doué, dont les créations étaient plus originales.

Roethinger était 6% plus cher que Rinckenbach, qui lui-même était 8% plus cher que Schwenkedel (pour des instruments de taille comparable, de 28 jeux chacun). Joseph Rinckenbach, placé "au milieu" en prix, l'emporta.

A noter, parmi les derniers instruments de Joseph Rinckenbach, celui de Raon-l'Etape (88), St-Luc. Il est presque contemporain de celui de Balschwiller, mais dispose de 3 claviers et pas moins de 45 jeux. Là-bas, il s'agissait de remplacer le chef d'œuvre de Jean-Nicolas Jeanpierre, anéanti lors de la guerre. Joseph Rinckenbach avait remporté le marché face à Cavaillé-Coll-Convers, François Didier, et surtout Théodore Jacquot... (Pour qui l'affaire semblait impossible à perdre.) L'explication était fort simple : un des conseillers avait entendu l'orgue de la Collégiale de Thann ! L'Opus 186 de Rinckenbach fut apprécié... et les concurrents fort préoccupés : Louis Thirion écrivit "La morale de tout ceci, c'est qu'il nous faut craindre la concurrence alsacienne". Après avoir subi quelques dégâts en 1944, l'orgue Rinckenbach de Raon fut expertisé par Jean Lapresté, qui conclut à l'excellence de l'instrument. Réparé par la maison Roethinger (console neuve) en 1955, cet instrument a été relevé par Michel Gaillard en 1982 et 1991. Il fait aujourd'hui la fierté du département des Vosges.

Le style

Joseph Rinckenbach a fondé tous les plans sonores sur 16'. Et la logique est d'abord romantique : pour le grand-orgue, outre le Bourdon 16', on commence par le "carré d'or" romantique des jeux de fonds de 8' (un Principal, une Flûte, une Gambe et un Bourdon). Puis, ici, on l'enrichit d'un cinquième : un Salicional, qu'on ne trouve souvent qu'au récit.

Ce qui est ici remarquable, c'est que le récit suit la même logique : le Quintaton 16', avec son harmonique de quinte, est le jeu préféré de l'esthétique romantique pour fonder les récits. Là aussi, il y a un "carré d'or" : Principal, une Flûte, une Gambe et un Bourdon (Cor de nuit), plus l'incontournable Voix céleste. Pas étonnant que le Salicional se trouve au grand-orgue, où il contribue à l'équilibre. Les "4 pieds" aussi suivent cette logique : deux pour le grand-orgue (un Principal, une Flûte) et une Flûte pour le récit. Toutes les Flûtes du récit sont harmoniques, dans l'esprit de l'orgue romantique français, car elles contribuent à ré-équilibrer l'orgue vers les aigus, surtout lorsqu'il y a un chœur d'anches conséquent, vu qu'elles ont tendant à être plus fortes dans les graves. Les jeux de fonds du grand-orgue ont ainsi chacun leur "alter-ego" au récit : une idée chère à l'orgue romantique allemand.

La démarche devient ensuite plus Symphonique : toutes les anches sont au récit. Le Hautbois et les deux anches de batterie (Trompette harmonique et Clairon) sont dans l'esprit "Cavaillé-Coll", mais l'anche de pédale, unique et de 16' (un Basson) est caractéristique du style alsacien. De plus, les Gambes, chez Rinckenbach, sont harmonisées de façon spécifiques. L'Octavin du récit est un des jeux préférés de Joseph Rinckenbach ; il est d'une grande polyvalence.

Les fonds de pédale, logiquement, sont deux 16' (un ouvert, un bouché), et deux 8' (idem).

Le tout est complété par une composante que l'on pourrait qualifier de "néo-classique" : Nasard et Tierce au grand-orgue (et pas au récit comme à Eglingen). Car ce récit est doté d'une Mixture, et bénéficie de l'expression : elle peut donc être modulée en intensité. Ayant observé les avancées de la Réforme alsacienne de l'orgue (puis sa stagnation), Joseph Rinckenbach avait initié dès 1920 l'approche suivante : une Doublette et un grand dessus de Cornet au grand-orgue, avec un Octavin et une Mixture au récit. A Balschwiller, le Cornet a évolué en deux Mutations (Nasard et tierce) qui agissent sur toute l'étendue du clavier. Ce sont ces composants qui donnent les couleurs néo-classiques, mais ce n'est PAS un orgue néo-classique : la base Symphonique est complète et intègre.

Reste la partie totalement post-symphonique, qui s'exprime principalement par les accouplements, et les fonctions de console, dotant l'instrument d'une grande dynamique. Longtemps qualifiés d' "accessoires", les combinaisons, appels, crescendo et accouplements à l'octave n'ont décidément rien d'accessoire.

Un orgue d'avenir

Ces caractéristiques font de l'orgue de Balschwiller un instrument doté d'un style spécifiquement alsacien, apparu entre 1880 et 1930, et qui fut décliné par les trois facteurs qui ont soumissionné ici : Roethinger, Rinckenbach et Schwenkedel. Cette approche du néo-classicisme ne survécut pas au second conflit mondial, car le monde de l'orgue français adopta, pour la seconde reconstruction, un style "global" directement issu des théories parisiennes. Elle pourra constituer dans l'avenir les bases pour établir un style nouveau.

Une exceptionnelle authenticité

L'inventaire de 1986 note, au sujet de Balschwiller, que "l'orgue n'a été accordé que 2 fois depuis 1931" (!). De fait, à la fin du 20ème siècle, il "revenait de loin", car même les instruments les plus robustes ne peuvent pas être utilisés 70 ans sans entretien. En 2003, une canicule l'a rendu temporairement muet. Par la suite, il fut régulièrement et scrupuleusement entretenu, ce qui explique son état actuel, fort satisfaisant si l'on tient compte des 86 ans sans relevage complet. Il a aujourd'hui (2018) besoin d'un entretien en profondeur en atelier, car, on peut le dire, "tout ne marche pas tout le temps". Mais il nous est parvenu 100% authentique, dans l'élan laissé par l'urgence de sa genèse, animée par l'énergie du désespoir. [RLopes]

Le buffet

Jeu de lignes.Jeu de lignes.

Le buffet, de style éclectique, est presque certainement l'œuvre des ateliers Rudmann et Guthmann de Logelbach. Camille Rudmann et Justin Guthmann ont en effet réalisé le mobilier de l'élise après sa reconstruction. Lors de la reconstruction de l'édifice, des éléments néo-classiques architecturaux ont pu être conservés, et ont visiblement servi d'inspiration pour le buffet.

Ainsi, l'élément central est constitué d'un fronton, soutenu par des colonnes corinthiens cannelées, qui fait clairement écho au porche de l'édifice. Il est encadré de grandes plates-faces, presque carrées, puis de deux tourelles rondes à chapiteaux circulaires. L'ornementation est constituée de claires-voies (pour les tourelles latérales), de couronnements (pour les plates-faces), de frises sculptées, et aussi de jouées. La façade, en étain, est entièrement écussonnée.

Caractéristiques instrumentales

Composition, 2018
Grand-orgue, 56 n. (C-g''')
C-f' bois, puis étoffe, à cheminées
gis'-g''' sur le vent
C-H bouchés ; bois sauf c'''-g''' harmoniques (voir photo)
Poinçon 'V'
Spotted
Sauf gis''-g''' ouverts et coniques ; poinçon 'R'
Poinçon 'N'
Poinçon 'D'
D'origine ; poinçon 'T'
En fait, annulateur grand-orgue
Réelles ; sommier du récit à 68 notes
Récit expressif, 56 n. (C-g'''')
C-H en zinc, puis spotted
C-A en bois, puis métal
gis'''-g'''' ouverts et coniques
C-H conduits dans le Cor de nuit ; f'-g'''' harmoniques
C-H en zinc
(c-g'''')
Spotted ; fis-g'''' harmoniques
Spotted ; c-g'''' harmoniques
C-c''' à 5 rangs, cis'''-g''' à 4, gis'''-g'''' à 3 ; reprises sur fis, c'' et gis'''
fis''-g''' harmoniques ; gis'''-g'''' à bouche
(C-g''')
Spotted ; Hautbois sur c'-g'''
C-E en spotted ; fis'-g'' harmoniques ; gis''-g'''' à bouche
Pédale, 32 n. (C-g')
I/P
Picots à tirer
Pédale basculante, cadran circulaire
[ITOA] [Visite] [MFoisset]
Console:
La console indépendante. Elle ne porte de pas plaque d'adresse.La console indépendante. Elle ne porte de pas plaque d'adresse.

Console indépendante dos à la nef, fermée par un rideau coulissant. Elle ne ressemble pas aux consoles "maison" fabriquées à Ammerschwihr, et a probablement été assemblée à partir d'éléments de fournisseurs tels que Laukhuff. Tirage des jeux par dominos sans porcelaines, placés en ligne au-dessus du second clavier, et groupés par plans sonores. Ils sont colorés en vert pour la pédale (à gauche) et en rose pour le récit (à droite), ceux du grand-orgue étant blancs. Il y a deux dominos de récit "vides". Les accouplements sont commandés par dominos, et sont bicolores pour respecter le code de couleur. Même le tremblant du récit est commandé par domino. Le nom des jeux est sérigraphié sur les dominos, qui sont également numérotés, de gauche à droite. Ce sont les même dominos que sur les orgues Walcker de Koenigshoffen ou de Soultz-sous-Forêts (probablement d'origine Laukhuff).

Claviers blancs, joues moulurées (les même moulures qu'affectionnait tant Georges Schwenkedel, alors un des principaux concurrents de Rinckenbach). Le pédalier a 32 notes (il va jusqu'au Sol).

De façon totalement atypique chez Rinckenbach (qui affectionnait particulièrement les pédales-cuillers pour commander les accouplements), les commandes à pied sont ici limitées aux deux pédales basculantes, situées au centre, et repérées par des porcelaines rondes : "Crescendo - Decrescendo", et "Récit" pour la commande de la boîte expressive.

Commande des combinaisons fixes par poussoirs blancs, placés à gauche sous le premier clavier, et repérés par des porcelaines rectangulaires. De gauche à droite : "PP", "P", "MF", "F", "FF", "T". La combinaison libre est commandée par un picot, à droite des pistons, et repérée par une porcelaine ronde "Fr.Comb.". Elle se programme par des picots à tirer, blancs, placés au-dessus de chaque domino. Les accouplements et le trémolo sont donc programmables. La position du crescendo est affichée par un cadran circulaire gradué de 0 à 36, placé en haut, au centre, entre les dominos du grand-orgue et ceux des accouplements des manuels.

Pas de plaque d'adresse.

Transmission:

Pneumatique tubulaire (notes et jeux).

Sommiers:

A registres (d'origine). C'est un instrument complexe, et le buffet, même s'il est grand, est très rempli. Le grand-orgue est placé sur 3 sommiers. Les "grands" jeux sont contre les flancs (deux sommiers diatoniques), et les "petits" jeux (à partir de 4' physiques) au centre, sur un sommier en "M" (basses aux extrémités).

Le récit est disposé à l'endroit habituel, au fond et un peu en hauteur. Il y a deux fois 2 sommiers diatoniques en "M".

La pédale est constituée de 3 sommiers principaux et et un quatrième pour les postages. Il y a un sommier pour les graves (C-G), à gauche, au niveau du sol (donc à gauche du récit), pas tout à fait contre le mur pour laisser un accès au clocher. Le deuxième, pour les mediums (Gis-g), est à droite au niveau du récit (donc à droite de celui-ci). Le troisième est pour les aigus (gis-f’), et situé en face du précédent (passerelle entre les deux). Le complément de 30 à 32 notes (fis’-g’) est assuré par des tuyaux postés ; ils sont alimentés par un sommier accroché à la boîte du récit.

Tuyauterie:
L'extrémité "aigus" d'un des sommiers des "grands" jeux du grand-orgue.
La façade est à gauche, le fond de l'orgue à droite. La photo est prise au centre du buffet.
On voit les registres (deux par jeux), sortant sous les chapes (sauf celle du Bourdon 16').
De gauche à droite : la Montre, le Bourdon 16' (avec ses cheminées),
le Salicional, la Gambe, et la Flûte majeure.L'extrémité "aigus" d'un des sommiers des "grands" jeux du grand-orgue.
La façade est à gauche, le fond de l'orgue à droite. La photo est prise au centre du buffet.
On voit les registres (deux par jeux), sortant sous les chapes (sauf celle du Bourdon 16').
De gauche à droite : la Montre, le Bourdon 16' (avec ses cheminées),
le Salicional, la Gambe, et la Flûte majeure.
Les 8 tuyaux aigus (c'''-g''') de la Flûte majeure
ont une construction très singulière : ils sont métalliques, entièrement cylindriques
et reposent sur un pied en bois (dans lequel se trouve la vis de réglage du vent admis).
Ils ont des oreilles d'accord (alors qu'il y a une entaille d'accord),
et sont harmoniques (le trou d'octaviation est visible sur les deux de droite).Les 8 tuyaux aigus (c'''-g''') de la Flûte majeure
ont une construction très singulière : ils sont métalliques, entièrement cylindriques
et reposent sur un pied en bois (dans lequel se trouve la vis de réglage du vent admis).
Ils ont des oreilles d'accord (alors qu'il y a une entaille d'accord),
et sont harmoniques (le trou d'octaviation est visible sur les deux de droite).
Le sommier des "petits" jeux du grand-orgue.
Les jalousies de la boîte du récit sont à gauche, la façade est à droite
De gauche à droite : la Tierce, la Doublette, le Nazard,
la Flûte à cheminée 4', le Prestant et le Bourdon 8'.Le sommier des "petits" jeux du grand-orgue.
Les jalousies de la boîte du récit sont à gauche, la façade est à droite
De gauche à droite : la Tierce, la Doublette, le Nazard,
la Flûte à cheminée 4', le Prestant et le Bourdon 8'.

Le récit est également diatonique, et chaque moitié est constituée de deux sommiers.

Deux des sommiers du récit. A gauche :
De gauche (fond) à droite (passerelle) : le Quintaton 16', la Voix céleste,
le Principal 8', la Gambe, la Trompette et le Hautbois.
A droite, de la passerelle vers les jalousies :
le Clairon, le Plein-jeu, l'Octavin, la Flûte harmonique 4',
la Flûte harmonique 8', et le Bourdon 8'.Deux des sommiers du récit. A gauche :
De gauche (fond) à droite (passerelle) : le Quintaton 16', la Voix céleste,
le Principal 8', la Gambe, la Trompette et le Hautbois.
A droite, de la passerelle vers les jalousies :
le Clairon, le Plein-jeu, l'Octavin, la Flûte harmonique 4',
la Flûte harmonique 8', et le Bourdon 8'.

A la pédale, toute la tuyauterie est en bois, sauf le Basson. Ordre des chapes : Basson 16, Bourdon 8, Flûte 8, Soubasse 16, Contrebasse 16. Sur le sommier des "aigus", le Basson est derrière la Contrebasse.

La maison Rinckenbach d'Ammerschwihr a donc bien joliment fini. Avec un orgue sans plaque d'adresse, témoignant du fait que ce qui intéressait avant tout son créateur, c'était de doter l'Alsace d'instruments de musique d'exception, sans aucune considération commerciale, et même sans s'en attribuer le mérite. Mais avec un orgue conséquent et très abouti, resté fidèle à l'esprit Rinckenbach.

Il présente de nombreuses spécificités. Peut-être Joseph Rinckenbach a-t-il voulu laisser quelques "pistes" montrant comment on aurait encore pu faire évoluer le style. Si son entreprise avait perduré - ce qui terrifiait ses concurrents Lorrains -, nul doute qu'il aurait exploré ces pistes. Aujourd'hui, on pourrait s'en inspirer pour commencer à élaborer un vrai style d'orgues du 21ème siècle, afin d'échapper enfin aux "simili-quelquechoses" et aux pastiches d'orgues du 18ème. C'est dans les idées des années 1930 et ce post-symphonisme aujourd'hui méconnu qu'il faudra aller chercher pour l'avenir les ingrédients d'un orgue populaire et attachant, avant tout conçu pour charmer son auditoire.

Culture Activités culturelles :

Références Sources et bibliographie :

Carte Localisation :

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Immatriculation de l'orgue actuel : F680018001P03
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