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~ Les orgues de la région de Hochfelden ~

Minversheim, St Hilaire
STIEHR-MOCKERS, 1877

STIEHR
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Cet orgue construit par la Maison STIEHR-MOCKERS en 1877 ne ressemble pas aux autres ! C'est parce que son buffet a été modifié en 1935 lors de la surélévation de la Tribune. Du point de vue instrumental, l'orgue est plutôt bien conservé, avec seulement trois Jeux d'origine perdus, altérés probablement en 1979.
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Minversheim, le Stiehr "Modern-style".
Photo de Franck LECHENE, 01/05/2012. |
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Le premier orgue de Minversheim était dû à Georges HLADKY, de Baden-Baden (dont on peut voir un orgue à Olwisheim).
L'instrument datait de 1787 ; en 1876, suite à l'agrandissement de l'église, il a probablement été jugé "insatisfaisant".
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C'est à la Maison STIEHR-MOCKERS que le confia la réalisation d'un "grand et bel orgue" (comme le qualifie le journal "L'Ami du peuple").
L'instrument fut livré le 28/03/1877.
La Maison de Seltz avait encore posé un Positif de dos à Leutenheim en 1877, et en "commit" encore un dernier à Uhlwiller en 1878 (bien que cela était complètement "passé de mode").
A Minversheim comme à l'église protestante de Lampertheim, le second Manuel fut donc intégré au Buffet, et rendu Expressif.
A Minversheim, il manque à l'évidence la Flûte 4' du grand-orgue (le Nasard est récent, la Chape est longtemps restée vide).
Au Récit, il y avait un "Jeu céleste" (Salicet, ou Salicional 4'), et bien sûr pas de 2 pieds.
L'étendue de la Pédale à 27 notes est d'origine, tout comme la Console indépendante.
Quant au Buffet, très réussi, il ressemblait à celui de l'église protestante de la Robertsau (1866).
L'ensemble était constitué de quatre Tourelles rondes, les deux les plus élevées se trouvant au centre, et séparées de trois Plates faces en arcs.
L'orgue fut réparé en 1889 par Louis MOCKERS.
Les tuyaux de façade ont été réquisitionnés par les autorités allemandes en Mai 1917.
On peut imaginer l'état d'esprit du pauvre Louis Mockers, lorsqu'il se retrouva en 1919 devant la façade béante de son orgue.
Lui qui ne construisait plus d'orgues neufs, en était réduit à faire de "petites réparations" (ici la Soufflerie) sur des orgues dégradés.
En 1935, il fut décidé de surélever la Tribune. La Maison ROETHINGER restructura le Buffet pour lui faire prendre moins de place en hauteur. Ceci explique son "look" 1930.
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Si on le regarde sans préjugé, il faut bien reconnaître que, dans sa configuration actuelle, il ne manque pas d'allure. Il est original, et le nouveau dessin, inspiré du "modern-style" est à la fois réussi et en phase avec les buffets des années 30. Pourquoi parler de "décapitation", alors que le terme évoque forcément la peine "capitale" ? (Ce qui n'est vraiment pas le cas.) Du coup, on en a oublié l'essentiel, c'est-à-dire la qualité de ce "grand et bel orgue" et le fait qu'il ait été doté - enfin ! - d'une vraie pédale de 25 notes et d'une console indépendante. Avec ses deux Flûtes harmoniques, son Hautbois et son récit expressif, la maison Stiehr-Mockers eut ici un sursaut qui lui permit enfin de rattraper son retrard. Construit en 1877, c'était réellement un orgue des années 1870. | C'est probablement aussi en 1935 que les 3 Jeux furent modifiés.
L'orgue a été réparé en 1979 par Gaston KERN.
Un Nasard fut posé sur la Chape libre du grand-orgue (sûrement celle de la Flûte 4').
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C'est probablement en 1979 qu'on modifia des Jeux (Nasard au grand-orgue, Flageolet au récit) pour en refaire un Stiehr des années 40... Ce qui était un total contresens, et qui est extrêmement nusible d'un point de vue historique, puisque cela va à l'encontre de la démarche adoptée par son constructeur. C'est probablement aussi en 1979 que sa boîte expressive fut décapitée. |
Mécanique : à Equerres (Console indépendante d'origine, face à la nef), Sommiers à Gravures d'origine.
Comme sur de nombreux orgues Stiehr (par exemple à Barr dès 1852), un système mécanique appelé "Forte / Piano", tire ou renvoie la Fourniture, le Cornet et les deux Trompettes.
Le Bourdon 16' commence sur le premier Sol.
Le Diapason d'origine a été conservé.
Le Positif était expressif à l'origine, mais le dispositif d'expression, sûrement peu performant, a été déposé.
Sources :
- P.
MEYER-SIAT, "Stiehr-Mockers", AEA XX (1972-73)
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