Il y avait à l'origine un orgue de 1717, que Joseph WALTRIN avait construit pour l'église catholique de Saverne. Fortement remaniée à plusieurs reprise, la partie instrumentale fut une première fois remplacée en 1925 par un orgue post-romantique en 1925. Construit en 1993, le superbe instrument (neuf) actuel vient s'associer à celui de St-Grégoire-le-Grand en bonne place dans le patrimoine de Ribeauvillé.

Ribeauvillé, église protestante. Remerciements à Nicolas HASLÉ (photo été 2003).

     L'orgue commandé le 01/08/1716 avait à l'origine deux claviers, dont un Echo de 3 octaves (il n'y avait pas d'octave grave). Joseph WALTRIN compléta son orgue en 1723 en y ajoutant un Positif de dos et en remaniant la Pédale. L'orgue avait alors la composition suivante :

     L'instrument était complété par 2 Tremblants (un doux, un fort). La Composition était fort Classique, si l'on excepte l'absence de Trompette à l'Echo et la Cymbale au Grand-orgue, trace de son passé à "2 claviers".

(Quand on dit d'un Cornet classique qu'il ne fait que 4 rgs, ce n'est pas qu'il manque la Tierce, mais le 8'.) Cornet 4 rgs = { 4', Quinte 2'2/3, 2', Tierce 1'1/3 }.

     C'est Sébastien KRÄMER qui déménagea l'orgue à Ribeauvillé en 1784, car il avait posé un orgue neuf à Saverne. Il retoucha à cette occasion les sculptures du buffet.

En 1808, Joseph RABINY et François CALLINET ont du "reconstruire" l'instrument (dégâts dus à la Révolution ou exagération des travaux ?).
Pendant le 19 ème siècle, l'orgue perdit ses jeux aigus (Tierces, Larigot...), et en 1917 ses tuyaux de façade, réquisitionnés par les autorités allemandes.

     L'orgue fut reconstruit en 1925 par la Maison HAERPFER de Boulay, suivant les directives d'Albert SCHWEITZER.
Du buffet de Waltrin, on ne conserva que les façades. La Console était alors accolée au grand buffet et le Positif resta évidemment postiche. De nombreux tuyaux du 18 ème furent néanmoins conservés.

     Dans les années 1990, la paroisse protestante opta pour un orgue neuf, inspiré de Waltrin, et choisit Antoine BOIS d'Orbey pour mener à bien le projet. (Expert : Jean-Christophe TOSI.)

La composition avait été reconstituée grâce aux pièces d'archives, mais dans une telle opération, elle n'est pas tout : dans un instrument aussi profondément remanié, il faut retrouver non seulement la nature des jeux, mais aussi leur disposition : la structure interne de l'orgue. Les recherches nécessaires ont été effectuées soit directement sur place, dans les traces laissées sur les pièces de bois, soit dans les autres orgues Waltrin (dont le malheureux instrument d'Ottmarsheim, qui brûla le 28/02/1991).

La reconstruction dura de 1990 à 1993. Le matériel d'origine a été conservé et complété dans la tradition du 18 ème siècle (métal martelé). La Fourniture et la Cymbale qui n'avaient plus lieu d'être dissociées (puisqu'il y a un Positif), ont été réunies en un seul Plein-Jeu de 5 rangs. Il y a une Tirasse Grand-Orgue et un Accouplement à Tiroir du Positif avec le Grand-orgue.

L'orgue restauré a été inauguré le 17/10/1993 par Jean-Charles ABLITZER.

Tempérament : Rameau / Mercadier (4 Tierces majeures pures).
Pression : 80 mm.
Diapason : la 440 Hz.
Mécanique : Suspendue, Sommiers à Gravures.

(1) Composition de la Fourniture du Positif de dos :

(2) Composition du Plein-Jeu (=Fourniture 4 rgs + Cymbale 2 rgs) :

Webographie :

• le site Internet d'Antoine BOIS

Sources :

• "Connoissance de l'Orgue" 1986, article de J.C. TOSI.
• Plaquette éditée par le Conseil Presbytéral à l'occasion de l'inauguration du 17/10/1993.
• P. MEYER-SIAT "Historische Orgeln im Elsass"