Console accolée, frontale, fermée par un couvercle basculant, qui, une fois ouvert, fait porte-partitions. Heureusement, la console n'a pas été peinte en même temps que le buffet. Tirage des jeux par tirants de section ronde à pommeaux tournés noirs, munis de porcelaines blanches à liséré doré. Clavier blanc, mais dont le plaquage a jauni.

Sous le clavier, et à gauche de la serrure, il y a des tablettes à accrocher (mouvement en "L") : "Super-octav I" (I/I 4') et "I a. P." (I/P). A droite de la serrure, les deux pistons blancs pour l'appel du tutti (qui n'intègre pas l'Unda maris ni I/I 4') : "Tutti" et "0." (son retrait). L'ensemble est identifié par des porcelaines blanches rondes.

Ces petites tablettes à accrocher sont très pratiques et efficaces. La commande est certes manuelle, mais ne nécessite pas forcément qu'une main quitte le clavier : un doigt suffit. Le mouvement est beaucoup plus rapide que dans le cas d'une pédale à accrocher. La position est bien visible et vérifiable : on n'a pas à regarder le bas de la console pour vérifier la position des accouplements. Après la manœuvre, on ne fait pas le deuxième mouvement du pied correspondant à "c'est bien accroché, là ?". De plus, sur des orgues utilisés en concert, ce système est beaucoup plus accessible pour les assistants à la registration : manœuvrer une pédale accrocher située vers le centre de la console quand l'organiste est en train de jouer est quand même beaucoup plus délicat...

La pédale basculante de l'expression générale, située au-dessus du dis du pédalier, est la seule commande à pied.

Comme le reste de l'orgue, toute la console est absolument authentique. Cela ne se voit pas toujours sur les photos, mais une console authentique confère à un orgue une aura incomparable. Même s'il ne s'agit pas d'un élément sonore, la console définit l'ambiance du jeu, et donc évidemment la prestation de l'organiste.

Plaque d'adresse placée horizontalement sous les tirants de jeux, au centre, disant :

La plaque Rinckenbach à Wackenbach.

Ce modèle de plaque, faisant apparaître le numéro d'opus, a déjà été rencontré à Kiffis sur l'opus 118, mais avec une fonte de caractères un peu différente.

Ce modèle de console (avec tirants en ligne et taquets manuels à accrocher pour les accouplements) est apparu en 1912, et il semble que ce soit ici le premier orgue qui en ait été doté. (A moins que ce soit Ammerschwihr ; mais la console a disparu.) A Kiffis, ce sont encore des dominos et des pédales-cuillers. On retrouve des consoles analogues à Bootzheim, Oberlarg, Villé, Dieffenbach-lès-Woerth, Thannenkirch. Mais également à Muespach en 1914 (le dernier orgue Rinckenbach d'avant-guerre). Après-guerre, et pendant une dizaine d'années, on assiste au retour des consoles à dominos. Ce modèle semble avoir inspiré celui de la fin des années 20, décliné de façon différente (côtés des claviers, position de la plaque, commandes au pied), qui présente à nouveau des tirants (Vieux-Thann).

Pneumatique tubulaire. Elle est très précise et a - ici aussi - atteint un excellent niveau de fiabilité.

En 1986, l'inventaire technique a évalué l'état de l'instrument (sans intervention majeure depuis 74 ans) comme "très bon". Ces transmissions pneumatiques peuvent être plus robustes que de nombreuses mécaniques. [ITOA]

A membranes. L'orgue est entièrement en boîte expressive (y-compris la pédale). La Soubasse est au fond, sur un sommier chromatique. Le manuel est diatonique, en "M" (basses aux extrémités).

Le réservoir à plis parallèles est situé derrière l'orgue, au niveau du soubassement. Il y avait une pompe à pied, du côté droit du buffet. (Derrière l'emplacement actuel du caisson du ventilateur.) Les poignées pour le souffleur et l'indicateur de remplissage ont été conservés.

Une vue sur la tuyauterie. Le fond de l'orgue (et la Soubasse) est à gauche.
La façade est à droite, mais on ne la voit pas car elle est séparée de la tuyauterie
par la boîte expressive. En haut à droite, les jalousies en position ouverte.
(Les petits éléments blancs que l'on voit à travers l'ouverture sont
des touches du clavier.) De gauche (fond) à droite (avant de l'orgue ) :
la Soubasse, l'espace entre les sommiers, puis les jeux du manuel :
la somptueuse Flûte 4', le Bourdon 8', le Salicional,
l'Unda maris et le Principal 8'. La plupart des tuyaux sont en "Spotted".
C'est un alliage qui, décidément, mérite des lettres de noblesse.

La tuyauterie est dans un très bon état de conservation. Elle est très étoffée. Entailles de timbre et calottes mobiles. Les biseaux sont munis de dents.

Le Spotted (alliage étain / plomb à 50% d'étain, et non raboté) est décidément, et à l'usage, un excellent alliage pour la facture d'orgues. C'est lui qui donne aux tuyaux leur texture "en peau de léopard". Non seulement il permet les magnifiques harmonisations que l'on entend dans ces instruments post-romantiques, mais il est extrêmement stable dans le temps : il ne s'affaisse pas comme l'étain "riche" (qui est souvent beaucoup trop mou). Le prix de revient de la matière première étant raisonnable, on pouvait "étoffer" les tuyaux en prenant des feuilles plus épaisses, ce qui accroît encore la qualité et la longévité du tuyau. Après plus d'un siècle, cet alliage semble ne subir absolument aucune corrosion et être insensible à l'humidité. D'ailleurs, on en faisait des plombs de pêche, c'est dire... Aujourd'hui, on sait qu'il vaut mieux éviter d'envoyer du plomb dans les rivières. Raison de plus pour réserver le Spotted aux usages nobles, comme la construction de tuyaux d'orgues !