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Haut-Rhin
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Credits
An2000
An2001
Photo
~ Les orgues de la région de Huningue ~

Blotzheim, Notre-Dame du Chêne
CALLINET Frères, 1843


Avant... CALLINET Après...

Composition, 1986
Positif de dos
54 notes
Grand-orgue
54 notes
Pédale
18 notes
Flûte traversière 4'8' (1) Montre 8' Bourdon 16'
Bourdon 8' Bourdon 8' Flûte 8'
Salicional 8' Salicional 8' Flûte 4'
Montre 4' Prestant 4' Trompette 8'
Cromorne/Hautbois 8' Flûte 4' Clairon 4'
  Doublette 2'  
  Cornet 5 rgs (D)  
  Fourniture 3 rgs (2)  
  Trompette 8' (B+D)  
  Clairon 4'  
  I/II (Tiroir)  

     Cet instrument ressemble beaucoup à celui de Lutter, dont il est presque contemporain. En 1843, les Frères CALLINET sont au sommet de leur art. Ils construisent vite et bien, avec une éblouissante réussite.

Dans son ouvrage presque contemporain de cet instrument, HAMEL rapporte que les Frères CALLINET ont construit, avant 1843, un orgue à 2 claviers et 20 registres pour 6000 Frs.

Orgue de Blotzheim, Notre-Dame du Chêne

Blotzheim, le 02/09/2007, photo d'Emmanuel MAISONNET.

Lors de son étude sur les Callinet, publiée en 1964, P. MEYER-SIAT se rend à St-Léger et y trouve un magnifique... Rinckenbach. Ce grand admirateur des Callinet crut donc que leur orgue avait disparu pour toujours vers 1890. Cet instrument n'est donc pas décrit dans la source fondamentale sur les ouvrages Callinet. Nul doute que le plus grand historien des orgues alsaciens a eu beaucoup de plaisir à découvrir, plus tard, que le Callinet de Blotzheim existait toujours !
Il est amusant de constater que Médard BARTH, en 1966, fait la même erreur, en accusant Hamel de s'être trompé, et le prouve en citant la date de construction de l'église (1847-1860). Ce n'était juste pas le bon édifice.

Les Callinet construisient ici un instrument assez petit, en remplacement d'un orgue de Johann TSCHÜDY qui datait de 1722. Il n'a pas de Récit, mais un Positif de dos, qui, pour les Callinet passe bien sûr avant.
Du coup, le Hautbois se retrouve, en Dessus, dans ce Positif, le Cormorne étant réduit à la Basse (ceci est sagement dicté par le Répertoire classique). Les Callinet renoncent aussi à leur Sifflet 1' et limitent la Fourniture à 3 rangs.
Pas de concession, en revanche, sur les Anches "à la Française", dans lesquelles ces facteurs excellent (2 Trompettes, dont une décomposable pour enrichir encore les possibilités, 2 Clairons). Le Cornet et la Doublette ne manquent pas non plus.
Pas de Tirasse, mais les trois Flûtes de Pédale.

Cet instrument n'est donc pas très éloigné de la structure de l'orgue "classique français", mais se voit juste ajouter des possibilités supplémentaires grâce aux jeux gambés et un Hautbois.
Ces Gambes ne sont d'ailleurs pas du tout solistes comme à l'époque romantique : elles servent à enrichir l'attaque des Principaux en donnant un effet de type "coup d'archet", comme le décrivait lui-même Joseph Callinet.

Cet idéal (orgue "classique" enrichi) cractéristique de la grande époque des Callinet, n'est vraiment pas éloigné de ce à quoi aspiraient les tenants de la Réforme alsacienne de l'Orgue... environ 80 ans plus tard, à une époque où les Callinet étaient parfaitement méconnus et méprisés.

Il y eut une réparation, en 1871, par François BERGER.

En 1890, Martin RINCKENBACH élargit la Pédale et recula le grand Buffet.

Il y eut encore des travaux quelque peu malheureux en 1945, par SCHWENKEDEL, puis en 1950, où le facteur ROTH décomposa le pauvre Cornet.

L'orgue Callinet de Blotzheim fut confié pour restauration complète à Gaston KERN en 1981. Kern dut reconstituer la Fourniture, les Anches du Positif et la Flûte traverse. Mais il supprima aussi le complément de Pédale.

Mécanique : Suspendue (foulante au Positif), Sommiers à Gravures, d'origine, sauf à la Pédale.
Il y a un Tremblant doux.
Comme il est au Grand-orgue et pas au Récit, le Salicional ne prend pas son nom de "Jeu céleste" cher aux Callinets.

(1) C'est-à-dire avec une "reprise" comme les Mixtures : 4' dans la basse (où c'est un Bourdon), puis chute d'une octave, ce qui fait que le jeu se retrouve en 8' dans les aigus (où c'est une Flûte ouverte de taille étroite, en étain).
C'est en quelque sorte la "signature" des Callinet. On retrouve cette Flûte traverse dans la plupart des orgues de Frères Callinet, qui l'ont probablement héritée de RIEPP à travers leur père François (qui l'a placée trois fois à Auxonne dès 1788). Cette Flûte traverse est conçue comme un dessus de Principal solo, complété par la basse d'un jeu doux (Bourdon à Oltingue ou à Mollau, Salicional à Turckheim en 1840).

(2) Composition de la Fourniture :
Do1Fa2Fa3
1'1'1/32'
2/3'1'1'1/3
1/2'2/3'1'

La lecture des Tableaux de Compositions


Sources :
  • M. BARTH, "Elsass, 'Das Land der Orgeln' im 19. Jahrhundert", AEA XV (1965-66)
  • P. MEYER-SIAT "Les Callinet, facteurs d'orgues à Rouffach, et leur oeuvre en Alsace" ISTRA, 1965
  • Remerciements à Cyril PALLAUD

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Dernière mise à jour : 27/12/2011 15:19:35

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