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An2000
An2001
Photo
~ Les orgues de la région de Mulhouse ~

Mulhouse, St Jean-Bosco
Curt SCHWENKEDEL, 1961


Avant... SCHWENKEDEL Après...

Composition, 1986
Grand-orgue
56 notes
Récit expressif
56 notes
Pédale
32 notes
Bourdon 16' Flûte conique 8' Soubasse 16'
Montre 8' Unda maris 8' Principal 8'
Bourdon à cheminée 8' Principal 4' Flûte 4'
Prestant 4' Nasard 2'2/3 Fourniture 3 rgs
Flûte 4' Quarte 2' Bombarde 16'
Doublette 2' Tierce 1'3/5 I/P
Sesquialtera 2-3 rgs Cymbale 4 rgs II/P
Fourniture 4 rgs Cromorne 8'  
Cymbale 3 rgs    
Trompette 8'    
Clairon 4'    
II/I    

     Plus l'Histoire nous donnera du recul, plus on se rendra compte à quel point Curt SCHWENKEDEL était un facteur d'exception. A la lecture de la composition et des caractéristiques de cet orgue, il faut se souvenir qu'il a été conçu au tout début des années 1960, à une époque on on construisait couramment des orgues à traction électrique, sans réels plans sonores distincts, et sans Buffet.

     L'histoire avait commencé bien avant, lorsque, en 1948, Ernest MUHLEISEN et Alfred KERN, chargés de la reconstruction de l'orgue de Strasbourg, St-Pierre-le-Jeune, décidèrent de l'accorder à son prestigieux environnement, et donc de refaire un instrument "à la Silbermann".

     Toute la facture d'orgues en fut révolutionnée, et beaucoup de chef-d'oeuvres contemporains en sont la conséquence directe. Mais cela ne se fit pas tout seul : les années 50 ont été fertiles en expérimentations et en imagination, car il fallait tout redécouvrir !

     L'ère "Néo-classique" (1900-1950) prétendait rendre possible l'exécution du répertoire classique sur des instruments capables de "tout jouer". Des jeux issus de compositions classiques étaient introduits dans les instruments, mais pas les véritables techniques (transmission mécanique) ni les architectures adaptées (plans sonores séparés).

     Tout ce qui avait été oublié entre 1880 et 1910, par la "rupture" d'une seule génération de facteurs d'orgues, au cours de laquelle ceux qui ne voulaient pas se plier aux modes étaient impitoyablement écartés des marchés par les tout-puissants experts, était à ré-inventer, ou à observer sur des orgues "survivants".

     Les facteurs redécouvraient par exemple l'économie de moyens qui avait fait les caractéristiques de l'Orgue classique (il y a un bon exemple à Scheibenhardt), en se détournant des "systèmes" qui avaient émaillé la facture de 1870 à 1950. Curt Schwenkedel était sur le chemin qui le mènera à Marienthal et Seltz, ou encore au Conservatoire de Strasbourg.

     Mais, de 1950 à 1960, tout cela eut à "mûrir", peu à peu, et porta ses fruits à partir de 1961, comme ici, à Mulhouse.

Un peu plus tard, Alfred Kern était à Mittelwihr, puis il retourna en 1966 à St-Pierre-le-Jeune pour remettre en pratique ces principes là où ils avaient été initiés.
Curt Schwenkedel construira en 1967 le magnifique quatre-claviers de Strasbourg, St-Jean.
Quant à Ernest Muhleisen, il fonda l'extraordinaire maison que l'on connaît.
On imagine l'émulation entre ces artistes.

Schwenkedel avait ses idées, et excellait dans les instruments neufs aux architectures "fortes" redécouvertes. A Mulhouse, St Jean-Bosco, les nouveautés touchaient toutes les parties de l'orgue :

  • l'Architecture, donc, avec un retour aux plans sonores bien dissociés, étagés soit verticalement, soit en profondeur.
    Elle est ici de style "Nordique" : le "Récit" est en fait un Brustwerk.
  • Le Buffet. L'idéal du Buffet était resté pendant longtemps ...l'absence de Buffet. Les architectes des églises modernes étaient grandement responsables de cela.
    Voici ici le retour des Buffets. Celui-ci est cloisonné et porte les tuyaux de la Pédale dans les tourelles latérales.
  • les Jeux (italiens, coniques, Anches cylindriques...)
    On redécouvrait les Cymbales et les jeux brillants, qui sont ici nombreux. Noter la Flûte conique qui "fonde" le Récit.
  • Les Compositions : on retrouvait les principes sains d'une synthèse sonore équilibrée, après des décennies de plâtras de 8 pieds.
    On retrouve ici un Cornet décomposé au "Récit", 10 rangs de Principaux au Grand-orgue (avec un Cornet décomposé en Sesquialtera, Bourdon à cheminée et Flûte 4), une Batterie d'Anches "à la Française" complète, accompagnée par son Cromorne. On trouve une Mixture de Pédale, destinée à en rendre l'attaque plus rapide : les principes élémentaires des Compositions étaient redécouverts après des années d'ignorance, réelle ou feinte.
  • La transmission : il a fallu ré-apprendre à construire des mécaniques aptes à articuler les phrasés redécouverts par des musiciens tels que Michel CHAPUIS. C'est le retour des Consoles en fenêtre.
    Ici, le pas de la Mécanique Suspendue n'a pas encore été franchi. Mais les Sommiers sont à Gravures.
  • Les matériaux : abandon du zinc. Retour à l'étain, au sapin. Introduction du cuivre, intéressant sur le plan sonore, mais aussi du point de vue esthétique.
    La tuyauterie de cet orgue est en étain, cuivre, spotted et sapin.
  • L'harmonisation.
    Cet orgue est un des premiers harmonisés "à Plein-vent", technique dans laquelle on laisse le pied du tuyau prendre tout l'air qu'il veut, sans recourir au bouchage du de l'orifice inférieur pour contrôler le vent admis.
    L'harmonisation est ici signée Georges LHOTE et Philippe HARTMANN.

     En 1960, toute la facture d'orgues était donc repensée. L'orgue de Mulhouse, St-Jean Bosco en est un témoin marquant.

     En 1981 et 1982, l'instrument fut relevé par Alfred Kern.

Mécanique : à Equerres. Sommiers à Gravures.
Il y a 4 Combinaisons fixes et 2 Combinaisons libres (tirage des Registres électrique).
Le réservoir / régulateur de pression est placé verticalement dernière l'orgue et lesté par ressorts.


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Dernière mise à jour : 28/03/2012 22:10:49

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