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Les orgues de la région d'Illkirch-Graffenstaden
Ostwald, St-Oswald
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Ostwald, l'orgue Roethinger.Photo d'Ivan Bajcsa,
        06/10/2011, après rénovation de l'édifice.Ostwald, l'orgue Roethinger.
Photo d'Ivan Bajcsa, 06/10/2011, après rénovation de l'édifice.

L'histoire des orgues à Ostwald commence avant 1825, donc dans l'ancien édifice, dont le choeur est aujourd'hui la chapelle du cimetière. L'instrument actuel est déjà le cinquième du lieu.

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L'orgue de facteur inconnu (1825)
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Historique

Un orgue est attesté à Ostwald en 1825 par la présence d'un organiste : Materne Geistel. [IHOA]

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Historique

En 1833, toujours dans l'ancienne église, fut posé un orgue Martin Wetzel. [PMSWETZEL75]

L'orgue était "tout fait" (déjà achevé, et disponible en atelier). Cela ne signifie pas forcément qu'il ait été d'occasion. Wetzel avait peut-être construit cet instrument "en avance" avant même de savoir où il pourrait le vendre. La pratique était assez courante au cours de la première moitié du 19ème siècle.

La nouvelle église d'Ostwald a été achevée en 1848, et l'orgue Wetzel y a été déménagé en 1849 ; on ne sait pas par qui. [PMSWETZEL75]

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Historique

En 1878, Ostwald se dota d'un instrument "à la pointe du progrès", puisque construit par le très innovant Heinrich Koulen. [IHOA]

Koulen était en concurrence avec les frères Wetzel, qui proposèrent 3 instruments d'une vingtaine de jeux. [PMSWETZEL75]

Malheureusement l'orgue cessa de fonctionner vers 1911, probablement victime d'une transmission difficile à entretenir. [IHOA] [PMSWETZEL75]

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Historique

C'est l'ancien élève de Koulen, Edmond-Alexandre Roethinger, qui renouvela l'orgue, vers 1919. [IHOA] [PMSWETZEL75]

Malgré la guerre qui le priva d'une main d'oeuvre précieuse (ce qui explique que ce renouvellement de l'orgue Koulen ait pris pas mal de temps), Roethinger était alors dans sa phase ascendante qui allait faire de lui le facteur alsacien le plus en vue de l'époque néo-classique. L'orgue d'Ostwald était bien entendu à transmission pneumatique, mais on n'en sait malheureusement pas beaucoup plus.

Le premier orgue Roethinger d'Ostwald fut détruit par faits de guerre le 25/09/1944. [IHOA] [PMSWETZEL75]

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Historique

Pour remplacer l'orgue perdu, Max Roethinger posa en 1948 un orgue neuf, tout d'abord limité à un récit et une pédale. [ITOA] [PMSWETZEL75]

Le 11/12/1960, fut inauguré l'instrument complété par son grand-orgue, construit par Max Roethinger. [ITOA]

Evidemment, au cours de ces 12 ans, la facture d'orgues avait pris un virage déterminant : le passage de l'ère néo-classique (des orgues de conception et d'architecture romantiques, mais dotés de jeux plus classiques destinés à élargir le répertoire) à la pensée "néo-baroque" (où il s'agit de reprendre les techniques issues du 18ème siècle) (et d'envoyer à la chaudière tout ce qui fait de près ou de loin penser à l'esthétique romantique...).
Mais à Ostwald, puisqu'à ce moment on était "au milieu du gué" (avec le récit et la pédale posés), l'orgue a été achevé comme il a été commencé : néo-classique jusqu'au bout de sa Cymbale à 4 rangs. L'orgue d'Ostwald, avec ses célèbres contemporains de Rhinau et Strasbourg, St-Pierre-le-Vieux (et dans une moindre mesure celui de Munchhouse), comptent donc parmi les plus tardifs des orgues purement néo-classiques : les autres instruments des années 60 (marquées en Alsace par Curt Schwenkedel) seront radicalement différents. Cette évolution, la maison Roethinger aura de toutes façon du mal à l'assumer (Bourgheim, Ostheim, Ottrott) et, malgré de beaux succès et l'estime des grands de l'orgue alsacien, comme Michel Chapuis et Robert Pfrimmer (Strasbourg, Ste-Madeleine), l'aventure de la maison Roethinger s'achèvera le 24/11/1968, à Schiltigheim.
D'un point de vue historique, l'orgue d'Ostwald est donc particulièrement important.

En 1985, l'orgue Roethinger fut relevé et légèrement transformé par la maison Muhleisen. C'est de cette époque que datent les originaux dominos noirs. [IBajcsa] [VWeller] [IHOA]

En 2000, l'orgue fut victime d'un orage violent, qui endommagea la partie électrique de la transmission et le moteur du ventilateur. [IBajcsa]

En 2003, la sécheresse provoqua des dégâts aux sommiers et à la partie pneumatique de la transmission. [IBajcsa]

En juin 2004 fut créée "Mikrokosmos", association des amis de l’orgue Roethinger d’Ostwald, avec pour but d'effectuer un relevage en profondeur.

En 2013-2014, l'orgue a été relevé par la maison Muhleisen. [IBajcsa]

Avec les conseils de Marc Schaefer, les travaux ont été les suivants (un peu moins de 2000 h):

[IBajcsa] [Ostwald2014]

Durant le week-end de l'inauguration
                    (08-09/03/2014), les anciens éléments ont été exposés :visibles ici, les
                    contacts du pédalier, ceux du grand-orgue, le relais primaire du récit
                    (supprimé).Durant le week-end de l'inauguration (08-09/03/2014), les anciens éléments ont été exposés :
visibles ici, les contacts du pédalier, ceux du grand-orgue, le relais primaire du récit (supprimé).

Le buffet

Photo d'Ivan Bajcsa, 06/10/2011.L'affleurement
                à la rambarde n'est pas l'arrière de la console.Photo d'Ivan Bajcsa, 06/10/2011.
L'affleurement à la rambarde n'est pas l'arrière de la console.

Comme la plupart des orgues néo-classiques construits après les années 1930 (les exceptions étant ceux qui onr été installés dans des buffets plus anciens, voir par exemple Mackenheim), l'orgue d'Ostwald est dépourvu de buffet : un simple soubassement supporte un alignement de tuyaux de façade. Le buffet de l'orgue Koulen ne devait probablement pas être récupérable après la guerre.

Les lignes dessinées par ces alignements "novateurs" (on parle à présent de "style palissade" sans que cela ne soit forcément péjoratif) semblent issues d'élans spontanés et rarement reliés à un fonds stylistique. Parfois, cela paraît juste être le fruit du hasard, et le résultat est plus que discutable (Pfettisheim). A Ostwald, toutefois, les trois arcs supérieurs semblent trouver leur origine dans les buffets "modern style" (Wasselonne, Gueberschwihr). Ces arcs avaient été abandonnés sur les premiers orgues "sans buffet" (Fellering, 1948), pour revenir en 1950 à Niederschaeffolsheim qui est un orgue très voisin de celui d'Ostwald. A de nombreuses reprises, Roethinger préférera une forme "en mitre" (Rossfeld, Diebolsheim, Ottrott).

Caractéristiques instrumentales

Composition, 2014
Grand-orgue, 56 n. (C-g''')
Ouvert (sic) ; double cônes dans les basses, dessus conique
2 rgs à l'origine (avec Cymbale), puis 4-5 jusqu'en 2013
1985 ? ; remplace une Cymbale 3 rgs ; dessus à bouches
Récit expressif, 56 n. (C-g''')
Cheminées entrantes ; basses bouchées
1985 ? ; remplace une Voix céleste
Calottes et opercules, embase du résonnateur en laiton dans les dessus
Pédale, 30 n. (C-f')
En partie en façade
I/P
[IBajcsa] [VWeller] [Visite]
Console:
La console Roethinger (09/2000). A droite,
                    le cadran linéaire du crescendo.La console Roethinger (09/2000).
A droite, le cadran linéaire du crescendo.

Console indépendante dos à la nef, fermée par un couvercle incliné. Tirage des jeux par dominos noirs (1985). Expression et crescendo par pédales basculantes. Tirasses et accouplements par cuillers à accrocher. Commande des combinaisons par 5 pistons blancs situés sous le premier clavier, et un annulateur noir. Voltmètre à gauche, flanqué des boutons marche et arrêt. Cadran linéaire du crescendo à droite.

Un éclairage neuf, à led et à 3 positions, a été installé à l'occasion du relevage.

L'équipement réalisant le crescendo (ancien
                    modèle, aujourd'hui déposé).Une barrette mobile en laiton, équipée de tiges
                    conductrices dont chacune correspond à un jeu ou un accouplement, est commandée
                    mécaniquement par la pédale.Elle peut coulisser, mettant en contact les
                    tiges avec contacts électriques, selon leur longueur et sa position.Selon
                    la longueur "utile" (celle du bas) de chaque tige, le jeu correspondant "entre"
                    plus ou moins tôt dans le crescendo.L'équipement réalisant le crescendo (ancien modèle, aujourd'hui déposé).
Une barrette mobile en laiton, équipée de tiges conductrices dont chacune correspond à un jeu ou un accouplement, est commandée mécaniquement par la pédale.
Elle peut coulisser, mettant en contact les tiges avec contacts électriques, selon leur longueur et sa position.
Selon la longueur "utile" (celle du bas) de chaque tige, le jeu correspondant "entre" plus ou moins tôt dans le crescendo.
Transmission: électro-pneumatique.
Sommiers: à membranes, chromatiques.
Vue sur la
                    tuyauterie du grand-orgue (sauf le Clairon, non encore posé).Au second
                    plan, des tuyaux aigus de la montre de pédale, dont une partie se trouve en
                    façade.Photo de Victor Weller, 02/12/2013, pendant le remontage.Vue sur la tuyauterie du grand-orgue (sauf le Clairon, non encore posé).
Au second plan, des tuyaux aigus de la montre de pédale, dont une partie se trouve en façade.
Photo de Victor Weller, 02/12/2013, pendant le remontage.

Le grand-orgue est disposé derrière la façade, sur le côté gauche. La boîte expressive du récit (chromatique, basses à droite) est à droite. La pédale est en deux parties : les fonds se trouvent du coté gauche et les anches sur le flanc droit, le long du clocher.

Autre vue sur (le dessus de) la tuyauterie du
                    grand-orgue (08/03/2014),avec le Cor de nuit très particulier (on n'en voit
                    ici que 4 tuyaux graves), et l'impressionnant Plein-jeu à 7 rangs.Autre vue sur (le dessus de) la tuyauterie du grand-orgue (08/03/2014),
avec le Cor de nuit très particulier (on n'en voit ici que 4 tuyaux graves), et l'impressionnant Plein-jeu à 7 rangs.

Ordre des chapes du grand-orgue, du fond (accès) vers la façade : Clairon, Trompette, Doublette, Plein-jeu 7 rgs, Cor de nuit, Bourdon 8, Prestant 4, Montre 8.

Vue sur la tuyauterie du récit
                    (08/03/2014).La forme du Hautbois est bien connue chez Roethinger.Vue sur la tuyauterie du récit (08/03/2014).
La forme du Hautbois est bien connue chez Roethinger.

Ordre des chapes du récit (nom du jeu tamponné les chapes d'origine, en acajou), de gauche (fond) à droite (façade) : Principal 8', Flûte conique 4' (chape plus récente), Salicional 8' (idem), Principal 4, Nasard, Bourdon, Doublette, Cymbale, Tierce, Hautbois, Cromorne.

Tuyauterie: bois et spotted. Bourdons à calottes mobiles, mais tuyaux ouverts coupés au ton.

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Culture Activités culturelles :

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Immatriculation de l'orgue actuel : F670365001P05
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