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| Ribeauvillé |
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Ribeauvillé, Couvent de la Providence
Curt SCHWENKEDEL, 1966
SCHWENKEDEL
| Composition, 2011 | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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La ville de Ribeauvillé compte assurément beaucoup d'orgues présentant un très grand intérêt.
En plus du célèbre grand orgue Claude LEGROS / Alfred KERN de St-Grégoire et du Joseph WALTRIN / Antoine BOIS de l'église protestante, il y a un Martin RINCKENBACH au Pensionnat Ste-Marie.
Dans le couvent, où les Soeurs de la Providence se sont installées en 1819 (après son abandon par les Augustins à la Révolution) on trouve un orgue contemporain splendide, l'un des chefs d'oeuvre du talentueux Curt SCHWENKEDEL. Il date de 1966. |
Ribeauvillé, l'orgue Schwenkedel du Couvent de la Providence.
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L'église actuelle remonte en partie au 14 ème siècle.
Avant 1663, on y installa un orgue probablement construit par Hans Jacob AEBI.
En 1728, cet instrument fut remplacé par le facteur Franz Joseph BEYER de Turckheim.
Jean-André SILBERMANN raconte que Daniel CRÄNER (de Ribeauvillé) y travailla en 1739.
Cette année-là, sa Composition était la suivante : Principal 8', Bourdon (8'), Salicional, Flûte (4'), Prestant, Quinte (2'2/3), Doublette, Cornet, Fourniture, Cymbale au clavier (48 notes sans Do# grave) ; Soubasse (16') et Octavebasse (8') à la Pédale (étendue : du Do au deuxième Fa sans Do# grave).
En 1819, les Soeurs de la Providence remplacèrent donc les Augustins à Ribeauvillé. L'orgue Beyer / Cräner avait peut-être été vendu à la Révolution, car elles firent construire un instrument neuf par Joseph CALLINET en 1846. Il ne reste rien de cet orgue (qu'on ne connaît qu'à travers une créance, et le récit du Chanoine A. BERNARD) sauf... son Bourdon 8', que l'on retrouve dans le Positif de l'orgue actuel.
Ce Callinet fut en effet remplacé par un orgue pneumatique de Martin et Joseph RINCKENBACH, dont c'était l'Opus 100 (commandé en 1905, reçu le 02/05/1907, et qualifié de "Jubiläumsorgel der Firma").
Ce devait être un instrument magnifique : la Console en bois sculpté était tournée vers la nef, et le Buffet Néo-gothique avait été fourni par le célèbre Théophile KLEM de Colmar.
Quant à la Composition, elle est évocatrice :
| Composition, 1907 | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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Schwenkedel reprit l'orgue, et en particulier le magnifique Buffet, pour le mettre au goût du jour.
(Rappelons qu'à l'époque, les instruments romantiques étaient considérés comme n'ayant aucune valeur historique).
Le Buffet a été modifié sur des dessins de Georges LHÔTE (à qui ont doit, entre autres, les plans de l'orgue de choeur de la Collégiale St-Martin à Colmar), et complété par un Positif de dos.
La Console est restée indépendante mais cette fois dos à la nef, avec une disposition "façon Notre-Dame" (tirants placés sur des tableaux carrés faisant un angle de 45 degrés avec les claviers). Il fallut faire usage d'Equerres dans la transmission. Le tirage des Jeux, lui, est électrique, ce qui permet un grand confort de registration.
Il y a jusqu'à 25 rangs de Principaux dans le Plein-jeu de cet instrument.
Cet orgue est bien sûr le précurseur du grand 4-claviers de Strasbourg, St-Jean (1967), auquel il ressemble beaucoup.
On retrouvera une Rauschpfeife (Mixture d'origine nordique) de Schwenkedel à St-Jean, mais aussi à Artzenheim (1968) et Herrlisheim, St-Arbogast (1972).
 La Console, typiquement "années 60". |
Mécanique : à Equerres.
Sommiers à Gravures.
Console indépendante accolée frontalement au Buffet.
Il y a, comme à St-Jean, une Combinaison libre, que l'on programme en faisant pivoter les tirants, et cinq Combinaisons libres réglées par table de combinaisons.
Il y a aussi des Annulateurs d'Anches (Grand-orgue, Récit et général), et des Mixtures du Grand-orgue.
Bourdons à Calottes mobiles, Flûtes coniques.
L'orgue a été harmonisé à Plein-vent.
 La tuyauterie du Positif. |
| Tout aussi caractéristique de ces années 1960, si fécondes pour le monde de l'orgue, sont ces tuyaux d'excellente facture, et tenus par des faux-sommiers ...en contreplaqué.
En fait, techniquement, c'est une solution élégante, ce matériaux ne se déformant pas.
De nos jours, les faux-sommiers seraient réalisés en bois massif.
De gauche (façade du Positif de dos) à droite (accès) : le Prestant, le Bourdon 8', la Flûte à cheminée 4', le Nasard 2'2/3, la Quarte de nasard 2' (cônique), la minuscule Tierce 1'3/5 (cônique), le Cromorne 8' avec ses résonateurs en laiton, et la Cymbale 3 rgs. Normalement, c'est le Cromorne qui est face à l'accès (place à laquelle l'accord est le plus facile). La disposition d'une Mixture en avant est assez inhabituelle. |
Sources :