Ce petit orgue Stiehr-Mockers de 1849 a été fort bien entretenu et conservé à Handschuheim : sa composition dite "de transition", mêlant un dessus de Flûte 8' et une Doublette, est entièrement d'origine.
Historique
Malgré son âge déjà respectable, le Stiehr n'est pas le premier orgue de Handschuheim (village n'ayant pourtant qu'environ 250 habitants). Un premier orgue a été placé ici en 1792. Son auteur reste inconnu. [IHOA] [PMSSTIEHR]
Il s'agissait, sûrement, d'un des nombreux instruments confisqués à une institution religieuse par la Révolution.
Son usage est attesté par le payement d'un souffleur, et il était joué par l'instituteur Meyer. [PMSSTIEHR]
Historique
L'orgue actuel date de 1849 et a été construit par la maison Stiehr de Seltz. C'est suite à la nomination de Charles Wickersheimer au poste de sacristain-organiste (1843) que le projet d'un orgue neuf vit le jour. En 1848, le vieil orgue avait été déclaré irréparable, mais la maison Stiehr le reprit finalement pour deux fois sa valeur estimée, tant le financement du nouvel instrument était difficile. [IHOA] [PMSSTIEHR]
Les maisons Stiehr et Wetzel (Strasbourg) s'étaient fait une spécialité de ces petits instruments (ici 6 jeux), sur un seul manuel, sans pédale indépendante (ou limitée à 1 ou 2 jeux) et avec une console latérale pour limiter leur encombrement sur les tribunes. Mais aucune concession - au contraire - n'affectait les matériaux employés ou la qualité de l'harmonisation.
Les tuyaux de façade ont été réquisitionnés par les autorités en 1917. [ABerron]
En 1962, la maison Muhleisen fit un entretien. [IHOA]
En 1989, c'est Alfred et Daniel Kern qui firent un relevage, et remplacèrent les tuyaux de façade. [IHOA] [ABerron]
Un concert a été donné le 10/12/1989 à l'occasion de la rénovation, avec Etienne Jacquot en organiste invité. A cette occasion, il a été rappelé que l'instrument est parvenu quasiment intact jusqu'à nous. [ABerron]
Le buffet
L'orgue est disposé "à la lorraine", à fleur de tribune avec une console latérale. Le buffet-caisse (entièrement rectangulaire), en chêne, est constitué de deux tourelles plates encadrant une plate-face carrée. L'espace compris entre cette plate-face et la corniche supérieure est ici pourvu d'un panneau ornemental.
La même disposition avait déjà été retenue pour Thanvillé (1833), Forstfeld (1839), Climbach (1840), Rumersheim (1842, orné en style "empire"), Hoffen (1846), Krautwiller (1846 aussi, sans le panneau au-dessus de la plate-face), et sera reprise à Bernardvillé (1852), Weinbourg (1857), Durningen (vers 1860), Schaffhouse-près-Seltz (après 1860), Neugartheim (vers 1866), Kienheim (1868). On la retrouvera encore plus tard à Allenwiller (1876) dans une déclinaison plus néo-classique, où l'élément central est dédoublé. Il existe bien sûr des versions "en plus grand", avec un buffet à 5 éléments, tout comme le buffet-caisse à 3 éléments est parfois décliné avec un soubassement intégrant une console en fenêtre frontale.
Notons que la maison Wetzel a réalisé plusieurs instruments analogues du point de vue de l'architecture : Traenheim (1838), Quatzenheim (1838), Behlenheim (1840), Klingenthal (1844), Biblisheim (1857), Bietlenheim (1860), Siewiller (1862), Herbitzheim (1863), Asswiller (1864), (Scherlenheim, 1866, est très voisin, mais pas disposé à fleur de tribune), Zehnacker (1867), Grandfontaine (1868), Landersheim (1870, dans une version "low-profile"), Rauwiller (1876), Irmstett (1887), synagogue de Benfeld (1895), Dalhunden (1895), Goerlingen (1895).
Le succès de la solution technique (petit buffet-caisse placé à fleur de tribune, console mécanique latérale) fut tel qu'on la retrouve jusqu'en 1901, quand Martin et Joseph Rinckenbach construisirent leur petit orgue d'Uhrwiller. Cet instrument a malheureusement été détérioré en 1982.
La maison Verschneider, depuis la Lorraine, a bien sûr aussi fourni à l'Alsace des instruments suivant la même logique : La Vancelle, par exemple (1887).
Caractéristiques instrumentales
Console latérale, fermée par un panneau basculant. Tirants de jeux de section carrée, à pommeaux tournés noirs, disposés en une ligne horizontale au-dessus du clavier. Etiquettes d'origine. Clavier noir.
Sources et bibliographie :
Données historiques
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