Cet orgue STIEHR FRERES a été reçu le 07/07/1870, soit 12 jours avant la déclaration de guerre. L'instrument est caractéristique de son époque, influencé par l'esthétique romantique, mais fruit d'une Maison Stiehr très attachée aux traditions.

Mollkirch, le 12/03/2004.

     L'orgue a un Récit expressif (quoique à deux niveaux seulement : Boîte ouverte ou Fermée). Il est riche en Jeux gambés et colorés, et possède même un système d'Appel/Retrait de Jeux, inspiré par les grandes Consoles symphoniques. Mais ici, la Console est en fenêtre, l'étagement des Principaux reste la base du Grand-orgue, et la Pédale, quoique riche de 5 Jeux, encore limitée à 18 notes.

Xavier et Ferdinand Stiehr proposèrent donc un orgue "de tradition", mais rendant possible, même loin des centres urbains, l'exécution de la musique de son temps. L'instrument fut reçu par MEYER (Mutzig) et Martin HELMER (Rosheim).

     Il y eut des travaux de Franz KRIESS de Molsheim en 1888.

Les tuyaux de façade ont été réquisitionnés par les autorités allemandes en 1917, et remplacés par des tuyaux en zinc. C'est peut-être à cette occasion que la Montre fut décalée en 16 pieds (le Tirant indique d'ailleurs toujours "Montre 16"). Le Jeu céleste a aussi été décalé en 8 pieds.

En 1961 et 1985, l'orgue fut réparé par Robert KRIESS. Au cours de ces interventions, le Diapason a été haussé, et des entailles ont été faites. Après 1985, la Montre avait repris son diapason normal en 8 pieds.

En 1998, l'instrument devait être restauré. La tuyauterie avait été malmenée, mais, a part la façade, le matériel Stiehr était là. La restauration a été confiée à Georges WALTHER de la Manufacture d'Orgues MUHLEISEN. Une façade neuve a été posée, et l'instrument a été réharmonisé par André SCHAERER.

L'orgue a été inauguré le 15/03/1998 par Yvonne MONCEAU et Romain BOXBERGER.

Mécanique : Suspendue, Sommiers à Gravures, d'origine.

Il est possible de tirer ou de renvoyer par pédale le Cornet, la Fourniture, et la Trompette du Grand-orgue, ainsi que la Trompette de Pédale. La vue ci-contre montre la pédale Forte enfoncée, et les quatre Tirants correspondants sortis. On trouve le même système sur de nombreux orgues Stiehr, par exemple à Barr (1852), Wahlenheim (1861), Avolsheim (1865), Bischwiller (1867), Nothalten (1871), et sur le dernier orgue des frères Stiehr, Uhlwiller (1878).

Le petit pédalier, avec les pédales-accessoires (nous sommes en 1870).

La Pédale (Soubasse, Flûte 8', Trompette, Violoncelle - on ne voit pas le 4 pieds), et le Récit. A droite, "Boîte fermée", à gauche "Boîte ouverte". Ce sont des volets placés dans le plafond de la Boîte (seulement deux se soulèvent), et commandés par une tringlerie reliée à la pédale de commande, qui rendent le Récit expressif.

(1) Composition de la Fourniture :

Sources :

• Remerciements à Marie WURMSER.
• P. MEYER-SIAT, "Stiehr-Mockers", AEA XX (1972-73)
• Caecilia 1998-4