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Les orgues de la région de Strasbourg
Strasbourg, grand séminaire
L'orgue du grand séminaire de Strasbourg.
Photo de Roland Lopes, 01/06/2006.L'orgue du grand séminaire de Strasbourg.
Photo de Roland Lopes, 01/06/2006.

L'histoire des orgues du Grand Séminaire de Strasbourg a été bien documentée. Sûrement parce que leur "portée" dépassait de loin le cadre de la chapelle. L'histoire des orgues du Séminaire restera à jamais marquée par l'extraordinaire instrument qu'Edmond-Alexandre Roethinger y posa en 1907. Placé dans un lieu d'enseignement, et un "lieu d'échange" très fréquenté, il avait une réelle mission culturelle, et grande importance dans le monde organistique alsacien. Il a contribué à son évolution.

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Historique

Un premier orgue est attesté en 1859 par sa "fin de carrière" au Séminaire : c'était sûrement un positif de Jean-André Silbermann. Il a été acquis cette année-là par l'abbé Simon-Ferdinand Mühe à l'occasion de son remplacement à la chapelle. [IHOA]

Le petit orgue a pu arriver n'importe quand entre 1823 (quand les activités du Séminaire reprirent, puisque qu'après la Révolution, le bâtiment servit successivement de prison (pour les prêtres réfractaires, cela ne s'invente pas...), d'Ecole de Santé (sûrement la suite logique de la Prison selon les autorités parisiennes), de musée d'histoire naturelle et d'anatomie (un sujet délicat à Strasbourg), puis d'école de médecine et de droit...) et 1858.

Dès 1861, l'abbé Mühe offrit le positif à St-André de Blancherupt (plus précisément à son organiste Joseph Vilmin). [IHOA]

Il s'agissait fort probablement du "2ème positif" de Jean-André Silbermann (1737). Comme la plupart des positifs Silbermann - qui ont fait l'objet d'un acharnement fébrile des historiens - celui-ci est connu sous plusieurs appellations : "Cabinet d'orgue de Barr" (il y était destiné à l'origine), "Positif du Séminaire" ou "Positif de la chapelle Ste-Odile du Mont Ste Odile" (où il se trouve actuellement). A l'époque, chacun y allait de sa découverte incontournable, en évitant soigneusement de citer ses sources. Il y eut donc beaucoup de confusions : un passage par le Mont Sainte-Odile (il y est effectivement allé, mais bien plus tard) ou par Mittelbergheim (il s'agissait d'un autre petit instrument).

En 1917 - alors qu'il était à Blancherupt - le positif perdit sa façade lors de la réquisition de l'étain par les autorités. En 1928, Léon Vilmin (fils de Joseph, et curé de St-Pierre-le-Jeune à Strasbourg) racheta ce qui en restait (qui était dans un triste état, et probablement complètement injouable depuis 1924), pour en faire cadeau à François-Xavier Mathias pour son institut Léon IX. Finalement, l'orgue, une fois reconstruit par Roethinger en 1931, alla à Ste-Madeleine de Strasbourg, où l'institut organisait des concerts. (Le frère de F.X. Mathias, Joseph, était organiste à Ste-Madeleine de 1925 à la guerre.)

Pour parachever l'aspect hermétique de ces ennuyeux historiques, il faut ajouter qu'un autre positif Silbermann est aujourd'hui installé dans le chœur gothique de l'église Ste-Madeleine... C'est quand même beaucoup d'encre pour un petit instrument de 4 jeux qui n'a eu qu'une portée insignifiante.

Il y a pourtant une anecdote un peu plus émouvante au sujet de cet orgue. En 1935, au moment d'éditer l' "Album photo" de la maison Roethinger, Edmond-Alexandre y plaça (page 44) une belle photo de ce positif, avec le titre "Orgue Silbermann reconstruit par les Ets. E. A. Roethinger". L'intérêt de Roethinger pour les orgues anciens n'était donc pas feint.

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Historique

En 1861, on dota la chapelle d'un instrument mieux adapté, fourni par la maison Stiehr de Seltz. [IHOA] [PMSSTIEHR]

C'était un orgue plus conséquent (12 jeux), mais clairement "utilitaire", puisque doté d'un seul clavier.

On ne sait pas à quoi ressemblait le buffet (qui est resté en place jusqu'en 1941). Il y a bien une photo ancienne de la chapelle, mais elle est prise... depuis la tribune vers l'autel.

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Historique

C'est en 1907 que le séminaire se dota de l'instrument le plus marquant de son histoire : un orgue assez extraordinaire construit par Edmond-Alexandre Roethinger. [IHOA]

La console de 1907, avec ses 5 combinaisons libres.La console de 1907, avec ses 5 combinaisons libres.

Place à l'innovation

Le buffet de 1861 fut conservé. (L'Alsace, alors vitrine de l'Europe progressiste en matière d'orgue, restait quand même très conservatrice quand il s'agissait de mobilier. On ne change pas les meubles comme ça...) Mais pour le reste, ce fut clairement un orgue novateur. [PMSSTIEHR]

La Réforme alsacienne de l'orgue

Il faut ici évoquer la fameuse Réforme alsacienne de l'orgue. Une réforme qui, on le sait, était bien plus qu'alsacienne, incarnée par Albert Schweitzer et surtout Emile Rupp, auteur d'une série d'articles homériques dans la revue instrumentale "Zeitschrift für Instrumentenbau". D'ailleurs, c'est en 1907, année de construction de l'orgue du Séminaire, que Rupp fit paraître son "acte fondateur", l'article intitulé "Die Orgel der Zukunft". Pour résumer simplement un sujet qui s'acharnait à ne pas l'être, on peut dire qu'on voulait disposer d'instruments mieux adaptés à l'exécution du répertoire "ancien" (classique) - qui était en pleine re-découverte - tout en conservant le fondement symphonique. C'est quand même un peu réducteur, et il faut souligner que l'ergonomie de la console était une préoccupation centrale. En effet, une prise de conscience s'était faite : l'élément le plus important d'un orgue est assis sur son banc. Un instrument doté de magnifiques performances sonores ne sert à rien s'il ne peut pas être utilisé correctement. Le premier message délivré par la Réforme alsacienne, c'est qu'il faut remettre l'organiste au centre de la conception des orgues. Donc oser échapper aux consoles rustiques avec des claviers placés un peu au hasard, et aux pédaliers inadaptés trop souvent produits en Alsace jusqu'à au moins 1870. [ZeitschriftInstrmentenbau]

Réforme romaine ?

L'orgue du Séminaire, c'était un peu la "réponse côté catholique" à cette re-définition de l'orgue dont les leaders, jusque là, fréquentaient surtout le Quai St-Thomas... Ce projet avait donc une grande importance, et devait représenter une contribution majeure, capable d'influer sur la suite. Une occasion unique de "reprendre la main", et sûrement de promouvoir Roethinger face à la maison Dalstein-Haerpfer, favorisée par Schweitzer, ou face à l'esthétique "parisienne" promue par Emile Rupp. On savait qu'il s'agissait d'un projet sur lequel on allait pouvoir "communiquer". C'est d'ailleurs ce qui s'est passé. [Caecilia]

Un projet méticuleusement élaboré

Cet instrument fut l'objet d'une conception particulièrement travaillée et imaginative. La composition, pour commencer, en restant délicieusement "post-romantique" était déjà clairement "néo-classique". Même si ces expressions n'avaient pas encore été inventées. Mutations avec une Tierce indépendante, Doublette au grand-orgue, le tout intégré dans une solide expression du savoir-faire alsacien. Ce savoir-faire qui atteint son apogée "pré-réforme" en 1902 à St-Jean (et en 1911 à Colmar). C'était clairement une vitrine de l'orgue alsacien, démontrant ses possibilités d'évolution. Il allie des fonds très riches - aux couleurs germaniques - avec des composantes symphoniques françaises (Voix céleste, Hautbois). Et le Violoncelle de pédale ! Il ne s'agit pas d'une "synthèse", mais bien d'un style spécifique, ici présenté dans une version adaptée, en démontrant donc qu'on peut le décliner dans le sens voulu par les évolutions du répertoire.

Ce n'est qu'un orgue de chapelle...

On ne peut qu'être surpris de l'ampleur de cet instrument destiné à... une chapelle. Qu'est-ce qui pouvait justifier une ambition pareille ? On n'était pas dans une salle de concert ! D'abord, cette chapelle était celle du Séminaire. Et il faut se souvenir à l'époque, l'enseignement était au centre des préoccupations de la Cité. Rien n'était trop beau pour un lieu d'étude. On l'observe aussi dans les écoles normales (où l'on recrutait les meilleurs professeurs pour donner aux futurs enseignants une formation de grande qualité). L'exception qui confirme la règle, fut la dotation en orgues du conservatoire de Strasbourg, qui était muni de "chaussures de cordonnier" jusqu'en 1922, année où il reçut - enfin - un orgue (Mutin) digne de l'édifice somptueux où il était hébergé. Même si cet orgue fut retardé par les contraintes qu'on imagine, il constitue avec celui du Séminaire un arc dans lequel s'inscrivent les premières étapes marquantes de la Réforme alsacienne de l'orgue : Cronenbourg (1907, qui lui est donc contemporain), le Palais des fêtes (1909, la grande affaire de Schweitzer), Erstein (1914), St-Joseph de Koenigshoffen (1915).

...un orgue de chapelle, oui, mais un Roethinger !

La Réforme alsacienne de l'orgue a trouvé en la personne d'Edmond-Alexandre Roethinger un facteur idéal pour donner corps aux idées des musiciens. Formé à l'école romantique allemande, c'était un esprit ouvert, qui a sérieusement fait évoluer son style instrumental depuis ses débuts (1893). Il avait voyagé, et maîtrisait de nombreuses techniques, et il était donc armé pour cela. Surtout, il appliquait les idées parfois peu décousues des théoriciens avec méthode et conviction. Lui aussi avait compris qu'il ne s'agissait d'ailleurs pas seulement d'un "retour" vers des sonorités plus anciennes (ou l'idée qu'on s'en faisait). L'ergonomie devait faire l'objet d'études sérieuses. Et c'est là, surtout, que l'orgue Roethinger du Séminaire proposa des innovations marquantes.

En 1907 Roethinger avait une cinquantaine d'instruments sur sa liste d'opus, dont le petit bijou de Woerth, mais pas grand-chose à Strasbourg, à part un instrument plutôt conséquent pour l'école normale protestante (1903, 23 jeux, confirmant l'accent particulier donné aux lieux d'enseignement ; cet orgue fut apprécié puisqu'on lui en commanda un deuxième en 1919). Après l'orgue du Séminaire, le succès fut fulgurant : St-Pierre-le-Jeune cath. (1910, dans ce qui restera le plus beau buffet de Strasbourg), St-Florent, et bien sûr Erstein (1914).

L'article dans 'Caecilia', 1907

Un article consacré à cet instrument a été publié par la revue Caecilia en 1907. Il semble faire partie du "plan de communication" du projet. Il est signé "M. M.", c'est à dire probablement Martin Mathias, qui succéda en 1908 à François-Xavier Mathias à la tribune de la Cathédrale. Dès l'introduction, Mr. M confirme que, même si le service divin conserve une importance primordiale, on a voulu faire une contribution marquante à la facture d'orgue. Il est précisé qu'il s'agit d'un instrument neuf. (La conservation du buffet et de quelques éléments de l'ancien orgue aurait pu laisser un doute.)

(On se trouve face à ces compositions d'orgues disparus comme devant le menu d'un trois-étoiles quand on a en poche juste de quoi se payer un kebab avec un supplément larigots.)

Il est précisé que la boîte expressive du récit pouvait rester dans les positions intermédiaires : ce n'était donc pas un modèle à deux positions (ouvert ou fermé) comme en on trouvait encore parfois. Il y avait - bien sûr - les très post-symphoniques accouplements à l'octave, dont les octaves aiguës (II/I 4') qui étaient "réelles", c'est-à-dire que le récit était muni de 68 notes rien que pour cela. (Ce qui confirme le caractère fondamental de ces accouplements dans cette esthétique.)

LA console

Mais le plus novateur, c'était la console. Elle était munie de cinq combinaisons fixes (P, MF, F, FF, Tutti). Evidemment pas "parce que les organistes de l'époque ne savaient pas registrer" (ils connaissaient leur métier au moins aussi bien que les prétentieux utilisant ce cliché condescendant), mais pour enrichir la dynamique, et pour que l'exécutant ait toujours à portée de doigt les registrations de base. Il y avait aussi un crescendo, inscrit dans la même logique, et dont l'importance est soulignée par les dimensions et la position de son cadran indicateur : un grand "rapporteur" demi-circulaire, en haut et au centre de la console.

En 1909, donc 2 ans plus tard, le congrès d'orgue de Vienne élabora un ensemble de recommandations visant à une conception rationnelle d'une console d'orgue. En aucun cas une tentative de "normalisation", mais un effort pour éviter les erreurs d'ergonomie, et rappeler tout ce qui peut simplifier la vie de l'organiste, et donc lui permettre de consacrer une plus grande partie de son cerveau à la musique.

Par exemple, la "pédale piano automatique", un accessoire pratiquement oublié de nos jours, et pourtant très pratique : il retire des jeux de pédale (rendant cette dernière "piano") quand on joue sur le récit, et les remet quand on passe sur le grand-orgue.

La registration principale se faisait au moyen de 27 dominos placés en ligne au-dessus du second clavier, les accouplements étant aussi commandés par dominos. Mais le plus marquant était la solution technique retenue pour les 5 combinaisons libres : il y avait, disposés sur des gradins de part et d'autre des claviers, 5 fois 27 boutons (13 à droite, 14 à gauche), correspondant aux jeux et accouplements. Evidemment, le tout prenait une place folle à la console (et lui donnait un aspect Jules Verne sûrement complètement assumé), mais le capitaine Nemo disposait de 6 registrations ajustables à volonté, en plus des combinaisons fixes et du crescendo !

L'inauguration

Le journal "Der Elsässer" consacra deux articles à l'inauguration. Ils sont datés des 7 et 11 mai 1907. L'instrument a été présenté le 06/05/1907 par Emile Rupp (le leader de la Réforme alsacienne de l'orgue, et titulaire de l'église protestante de garnison), et les abbés Martin Vogeleis et Lutz. L'orgue a été joué par le "Herr Dr. Mathias", organiste à la cathédrale (donc a priori François-Xavier, Martin Mathias ne lui ayant succédé que l'année suivante ; et l'article ne paraît pas se soucier d'éliminer une possible confusion). L'orgue a été apprécié pour sa finesse et sa douceur : "klingt, namentlich in den mitteren Registren, angenehm weich" : il est clair que ce n'était pas un orgue de garnison ! C'est l'abbé Joseph Victori (Maître de chapelle à la cathédrale) qui prononça l'homélie, et il fut particulièrement clair : c'était à la fois un orgue culturel ("Kunstinstrument") et cultuel ("Kultinstrument"). Il laissa ensuite la place au chant choral : O sacrum convivium (Da Viadana), l'Ave Maria de Wiltberger, Cantatibus (Mathias), Confitebuntur (Engel), Oremus pro Pontifice nostro (Singenberger), Tantum Ergo (Steiner) et "Cäcilia, wie liblich" (Hamm).

La réception de l'orgue eut lieu après le concert, évidemment en comité restreint. Mais l'article rapporte qu'Emile Rupp ne cachait pas son enthousiasme pour le nouvel instrument : "Nach der Feier wurde die Expertise im engern Kreise fortgesetzt ; wir hörten u. a., wie sich Herr Musikdirector günstig über das Werk aussprach".

Le second article est signé par Emile Rupp "himself". Il n'a pas pu résister longtemps au plaisir de prendre la plume - son second instrument favori - pour donner "quelques détails". Ceux-ci concernent d'abord - évidemment - l'extraordinaire console : il en donne une description très technique, alors que l'article est destiné à la presse "généraliste" : octaves aiguës, pédale piano automatique. Au sujet du programme du concert, il ajoute deux éléments qui avaient été oubliés dans le premier article : une improvisation de Mathias sur "O filii et filiae", et son interprétation du "Thème et Variations en La bémol majeur" de Louis Thiele. Surtout, Rupp rendit un hommage appuyé à l'orgue Roethinger et à l'interprète. Les objectifs du projet ambitieux pour l'orgue du Séminaire étaient atteints au-delà de toute espérance !

Démontage et oubli

Malheureusement, cet orgue passionant et chargé d'histoire fut démonté pendant la Seconde Guerre mondiale, en 1941. [PMSSTIEHR]

On en ignore la raison exacte. Le buffet de 1861 disparut, et la partie instrumentale fut utilisée dans le cadre de réparations "de fortune" menées à Schiltigheim, sur l'ancien orgue Stiehr (1865) qui venait de Strasbourg, St-Pierre-le-Jeune cath. (Plus précisément du chœur - alors utilisé par les catholiques - de l'actuelle église protestante Saint-Pierre-le-Jeune.) [PMSSTIEHR]

On ne connaît pas bien l'étendue de ces travaux - ce qui n'étonnera personne. Il est probable que l'ancien orgue de Schiltigheim avait été vandalisé pendant l'évacuation de la ville, mais il était déjà dans un "état lamentable" en 1938. Il ne devait donc plus rester grand chose d'utilisable, et de nombreux composants de l'orgue du Séminaire ont donc été utilisés. Cet orgue de Schiltigheim a été vendu en 1968 à une paroisse de la région de Caen. [PMSSTIEHR]

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Historique

En 1949, Max et André Roethinger construisirent un instrument neuf de 18 jeux. [IHOA]

L'instrument a été reçu le 28/02/1949. Il était placé en tribune. A nouveau, une forte ambition était officiellement affichée : "Caecilia", en 1948, proclamait que sa "disposition est appelée à faire école en Alsace". Mais cette fois, ce ne fut clairement pas le cas.

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L'orgue Yves Koenig,
1985 (instrument actuel)
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Historique

En 1985, Yves Koenig construisit un orgue neuf. [IHOA]

L'orgue néo-classique tardif de 1949, qui s'est avéré très décevant, a été remplacé par "un nouvel instrument, plus petit, mais plus fiable et plus fonctionnel", comme l'indique un séminariste qui publia un article dans "Caecilia" au début de 1986. [Caecilia]

L'instrument n'a pas été placé en tribune, mais dans une niche résultant de l'occultation d'une fenêtre, sur le mur droit. Cette niche a permis de loger la pédale, le reste étant saillant. Un premier article dans "Caecilia", rédigé par Robert Pfrimmer, nous indique que le projet comportait une composition légèrement différente que celle qui a été réalisée : le grand-orgue était fondé sur une Flûte 8' (c'était pourtant une excellente idée !), et le 2' du second clavier était indiqué comme une Doublette. [Caecilia]

L'orgue a été inauguré le 08/12/1985 (le jour de la fête de l'Immaculée Conception), par Robert Pfrimmer (J.S. Bach et J. Pachebel), avec une présentation de François Wernert. L'article de Caecilia rappelle également que l'orgue a été financé en très grande partie par le clergé d'Alsace. [Caecilia]

C'est sûr, c'est fonctionnel. Bien que fortement limité au répertoire des 17ème et 18ème siècles, et tournant radicalement le dos à la tradition alsacienne d'avant-guerre. La voix de la raison a ainsi prévalu (comme en 1861), en des temps où, bien sûr, on avait bien moins de moyens qu'en 1907. Et de toutes façons, la merveille de 1907 avait déjà été irrémédiablement perdue. C'était donc une décision de pur bon sens, même si, in fine, le contraste entre 1907 et 1985 est saisissant, et quelque part désespérant. Ici aussi, on mesure tout ce que le patrimoine alsacien a perdu depuis la Seconde Guerre mondiale.

Qu'il soit quand même permis de rêver, et d'imaginer un jour goûter à nouveau à la poésie des années post-romantiques : Gambes, Quintaton, Voix céleste, Bourdons à bouches doubles... En tous cas, il faut au moins se souvenir de l'orgue de 1907, flamboyant, innovant, passionnant, et, à travers lui, du temps où le Séminaire tenait une place de choix dans la vie musicale locale.

Le buffet

Le buffet, en pin, est peint en blanc. Mais il cadre finalement mal avec le décor néo-classique de la chapelle, surtout à cause de ses tuyaux de façade qui ne remplissent pas l'espace. (C'était pour "faire à l'italienne" ?)

Caractéristiques instrumentales

Composition, 2002
Grand-orgue, 56 n. (C-g''')
6' en façade, C-E dans le Bourdon
Positif intérieur, 56 n. (C-g''')
Pédale, 30 n. (C-f')
Extension de la Soubasse
I/P
[IHOA]
Console:

Console frontale, claviers saillants. Tirants de jeux de section carrée à pommeaux tournés foncés, dépourvus de porcelaines, placés en colonnes de part et d'autre des claviers. Les jeux du positif (et le 8' en extension de la pédale) sont à droite. Claviers noirs.

Transmission:

Mécanique suspendue.

Sommiers:

Sommiers à gravures. Les manuels partagent un sommier unique, les chapes étant intercalées.

Références Sources et bibliographie :

Carte Localisation :

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Immatriculation de l'orgue actuel : F670482086P05
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