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Les orgues de la région de Rosheim
Ottrott, chapelle Ste-Odile du Mont Ste Odile
Le positif du Mont Sainte-Odile.
Toutes les photos de la page sont de Roland Lopes, 11/11/2005 et 23/06/2013.Le positif du Mont Sainte-Odile.
Toutes les photos de la page sont de Roland Lopes, 11/11/2005 et 23/06/2013.

Il s'agit probablement de l'un des deux positifs que Jean-André Silbermann construisit entre 1934 et 1737 : le "Cabinet d'orgue de Barr". Il a longtemps été attribué par erreur à André Silbermann, parce que confondu avec le "Positif Vigera" (1720) lorsqu'il réapparut en 1858 au Séminaire de Strasbourg, acquis par l'abbé Simon Ferdinand Mühe. Ce dernier l'offrit en 1861 à la paroisse de Blancherupt (...ou plutôt à son organiste, son ami Joseph Vilmin).

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Historique

C'est en 1950 que cet orgue Jean-André Silbermann, 1737, a été installé au mont Sainte-Odile après un relevage par la maison Edmond-Alexandre Roethinger. Il venait de Strasbourg, Ste-Madeleine. [IHOA] [ITOA]

L'instrument originel avait été construit après 1734 et avant juin 1737. Jean-André Silbermann l'avait placé à Barr comme orgue de prêt, en attendant la livraison son orgue du lieu, alors en construction. Le marché pour ce dernier avait été signé le 30/08/1737. Quand son instrument de 1739 fut achevé, Silbermann reprit son positif. [ArchSilb]

On le retrouve ensuite à Strasbourg, d'abord dans l'auditorium de l'Université, puis entreposé au Grand Séminaire. En 1861, l'abbé Simon-Ferdinand Mühe l'offrit à Blancherupt, et plus précisément à son organiste Joseph Vilmin. Le fils de ce dernier offrit à son tour (ce qui restait de) l'instrument à François-Xavier Mathias en 1931 : il était destiné à son institut St-Léon IX. Mais il était alors quasiment à l'état de ruine. En fait, il fut placé (après une reconstruction par Edmond-Alexandre Roethinger) dans le chœur de l'église Ste-Madeleine. Joseph Mathias (le frère du précédent), y officiait, et l'institut y organisait des concerts. Joseph a été organiste à Ste-Madeleine de 1925 à la guerre.

Une icône néo-classique

Le petit instrument a une place particulière dans l'histoire... de la maison Roethinger. En effet, il figure dans l'Album de 1935 destiné à présenter l'entreprise, comme gage (sincère) de l'intérêt porté par Edmond-Alexandre aux instruments "historiques".

La page 44 de l'Album Roethinger de 1935,
montrant le positif dans l'ancien chœur gothique de l'église Ste-Madeleine.
Aujourd'hui, on y trouve un *autre* positif Silbermann, de Jean-André, le "neuvième".
La même photo se trouve page 207 du "Compte-rendu" de F.X. Mathis.La page 44 de l'Album Roethinger de 1935,
montrant le positif dans l'ancien chœur gothique de l'église Ste-Madeleine.
Aujourd'hui, on y trouve un *autre* positif Silbermann, de Jean-André, le "neuvième".
La même photo se trouve page 207 du "Compte-rendu" de F.X. Mathis. [Mathias]

La légende de l'illustration confirme que l'instrument a été reconstruit ; il était d'ailleurs présenté avec les autres orgues Roethinger. Mais Edmond-Alexandre se plaisait à l'attribuer à Silbermann. Ce n'est pas le seul élément "historique" dans l'album, puisqu'on y trouve aussi le buffet de l'orgue de Wehrden et celui de Reichshoffen.

Le buffet de Johann Michael Stumm, 1728, qui a abrité l'orgue Roethinger de 1930 de Wehrden (Völkdingen, Sarre, juste au nord de Freyming-Merlebach) venait d'un couvent de Trier, puis a été placé comme orgue de chœur dans la cathédrale. Il avait été amené à Wehrden en 1905. L'orgue Roethiner a malheureusement été détruit (remplacé) en 1995. La photo de Reichshoffen montre le buffet, attribué à Franz Schädel (1777).

Le 07/07/1928, le journal "Der Elsässer" publia un article de François-Xavier Mathias au sujet de ce positif. Comme il y avait à l'époque confusion sur la provenance de l'instrument, l'article retrace l'histoire du positif Vigera, le 6ème positif d'André Silbermann jusqu'à la Révolution. La "redécouverte" par l'abbé Mühe, et l'épisode de Blancherupt concernent bien le positif de Jean-André. [NAlsacien]

C'est pourquoi, quand le "positif du Séminaire" fut finalement amené au Mont Sainte-Odile, sur l'initiative de Louis Henri Mathias (neveu de F.X. Mathias), on crut qu'il avait retrouvé sa place d'origine. Mais ce positif du Mont Sainte-Odile n'est pas le "sechste Positive", 1720, d'André Silbermann : non seulement les registres de l'actuel orgue ne peuvent pas être manœuvrés depuis le coté, mais son quatrième jeu est un Nasard, et non une Fourniture. Et la chape (clouée) de ce Nasard est d'origine. Notons qu'il ne reste pas un seul tuyau métallique d'origine. Les seuls tuyaux Silbermann de l'orgue actuel sont les basses en bois du Bourdon et du Prestant. [ITOA]

Dans l'inventaire historique paru en 1986, le jugement de Pie Meyer-Sait au sujet du petit orgue est le suivant : "Après les restaurations de Roethinger en 1931 et 1950, ce positif fonctionne aujourd'hui de façon impeccable, certes, mais les respectables vieilleries qui s'y trouvent proviennent, à notre avis, plutôt des "vieux stocks" de Roethinger (récupérés) que de Silbermann." [IHOA]

L'orgue a été relevé et muni de tuyaux de façade neufs en 1984 par Jean-Georges Koenig. (Il passait souvent ses vacances au Mont Sainte-Odile.) [YKoenig] [ITOA]

Caractéristiques instrumentales

Composition, 2013
Clavier, 48 n. (CD-c''')
Basses en bois d'origine
Basses en bois d'origine
Roethinger ?
C en montre, 1984
[RLopes] [ITOA]
Console:

Console frontale. Tirants de jeux de section carrée à pommeaux tournés en ivoire, placés en deux colonnes, de part et d'autre du clavier. Clavier noir, sans Cis, pouvant être recouvert d'une tablette à deux poignées. Le pupitre est une petite console à rebords, placée sous l'ouverture de la façade, le haut de la partition s'appuyant sur la base de la plate-face centrale.

Soufflerie:
Les soufflets cunéiformes, placés dans le soubassement.
L'un sert à pomper (en tirant un anneau sur le flanc droit du buffet),
et l'autre de réservoir.Les soufflets cunéiformes, placés dans le soubassement.
L'un sert à pomper (en tirant un anneau sur le flanc droit du buffet),
et l'autre de réservoir.

Références Sources et bibliographie :

Carte Localisation :

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Immatriculation de l'orgue actuel : F670368004P01
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