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Bas-Rhin
  Marckolsheim
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Credits
An2000
An2001
Photo
~ Les orgues de la région de Marckolsheim ~

Schwobsheim, St Jacques Majeur
Louis DUBOIS, 1769

Partie instrumentale classée Monument Historique le 28/11/1989
Buffet classé Monument Historique le 28/11/1989


Avant... BESANCON Après...

Composition, 1995
Clavier manuel
51 notes
Pédale
13 notes
Bourdon 8' Flûte 8'
Montre 4' Flûte 4'
Flûte 4' Trompette 8'
Nasard 2'2/3  
Doublette 2'  
Tierce 1'3/5  
Sifflet 1'  
Cornet 5 rgs  
Fourniture 3 rgs (1)  
Cromorne/Trompette 8' (B+D)  
Voix humaine 8'  
     Cet orgue a été installé à Schwobsheim en 1845 par la Maison STIEHR-MOCKERS. Selon Pie MEYER-SIAT, il s'agissait de l'orgue Jaque BESANÇON, 1769, des Dominicains de Sélestat. Mais l'analyse de la facture, effectuée par Richard DOTT lors de la restauration de 1995, permet d'attribuer l'instrument à Louis DUBOIS, 1766. Il y a en effet de très nombreuses similitudes avec l'orgue de Bossendorf.


Schwobsheim, le 25/06/2000.

     Comment Stiehr serait-il venu en possession de cet orgue d'occasion en 1844, date à laquelle il signa le marché avec Schwobsheim ?

Après avoir probablement travaillé en 1768 à Ungersheim (un autre mystère), Jaque Besançon construisit en 1769 selon SILBERMANN un orgue de huit pieds avec écho et pédale (Supbass, Octavenbass, Bompart et Trompette), sans positif.
Qu'il y ait eu un Echo sur l'orgue actuellement à Schwobsheim serait vraiment étonnant.

Quoi qu'il en soit, l'orgue des Dominicains fut vendu aux enchères en 1792, et acquis par un spéculateur (Xavier DIRRINGER, qui a aussi vendu un orgue à Stotzheim) en 1800.

Si l'on regarde les travaux neufs de Stiehr entre 1843 et 1845, on trouve :

  • Littenheim, 1843, où il ne reprit pas d'orgue.
  • Neewiller, 1843. Mais Stiehr n'y a rien repris en 1843. Le Stieffell de 1767 a été installé en 1880 à Kauffenheim par Théodore Stiehr. Ce n'est donc pas de là que provient le Besançon.
  • Romanswiller, 1843. Stiehr y reprit en 1842 l'orgue "protestant" pour le mettre à Monswiller, d'où il repartit pour Gottenhouse en 1867, et on peut encore le voir aujourd'hui : ce n'est pas notre Besançon ; c'est un orgue Georg-Friedrich MERCKEL, 1747.
  • Geudertheim, 1844. L'orgue Silbermann, 1715 aurait été vendu à Weiterswiller où il disparut en 1903...
  • Marienthal, 1844. Stiehr transféra en 1851 l'orgue Louis GEIB, 1819, à Kaltenhouse, où il disparut en 1873.
  • Rossfeld, 1845. Le seul candidat sérieux.
  • Saessolsheim, 1845. Il n'y avait pas d'orgue à Saessolsheim avant cette date.

     Stiehr acquit donc vraisemblablement l'orgue de Rossfeld lorsqu'il y plaça en 1845 son orgue neuf.
C'est Antoine HERBUTE qu'il l'y avait posé en 1831 (un de ses premiers travaux). On ne sait hélas pas vraiment d'où il vient.. Mais comme Herbuté ne se déplaçait pas beaucoup à ses débuts, on peut se dire que ce n'était pas loin de Marckolsheim. Herbuté s'est lancé dans la facture d'orgues en 1829.

Il n'est pas exclu qu'Herbuté ait trouvé cet orgue à Kertzfeld (non loin de Benfeld). Parce qu'en 1832, Kertzfeld reçut un orgue de Joseph CALLINET. Mais là-bas, avant 1832, il y avait le Daniel CRÄNER, amené vers1748... La solution passait peut-être par Blaise CHAXEL qui fit un travail en 1801 à Kertzfeld.

Jaque BESANÇON ou Louis DUBOIS ? : les études historiques n'ont pas permis de lever le doute.
C'est l'analyse de la facture qui amena les arguments déterminants.

     L'histoire de cet orgue à Schwobsheim commence donc en 1845. Il fut modifié par Charles WETZEL en 1871. Wetzel rapporte que le clavier allait jusqu'au Ré 4 (donc 51 notes) et que le Diapason était "au ton de coral". Wetzel posa un Salicional 8' et une Voix céleste 4' (en fait un Gemshorn), en supprimant un Cromorne 8' et un autre Jeu.

En 1933, Franz KRIESS ajouta un Récit (par division du Sommier manuel : installation d'une seconde Laye), pneumatisa la Pédale (en n'y laissant qu'une Soubasse). Les claviers furent complétés à 54 notes. La Composition fut bien sûr remaniée et le Diapason changé.

En 1975, Robert KRIESS changea la soufflerie.

     C'est à Richard DOTT, de Munster, que l'on confia la Restauration complète de l'instrument. Le démontage a eu lieu en Février 1994, puis les travaux suivants ont été menés :

  • Buffet :
    Il fut établi que le Buffet avait été abaissé lors de son transfert à Schwobsheim, et que le soubassement avait été reconstruit. Il y avait 7 couches de peinture sur le bois de la partie haute, et le Buffet avait été conçu pour être peint, puisqu'il est constitué de plusieurs essences différentes. Le faux-marbre et les dorures sont apparues nettement sur les parties de 1766.
    Les peintures anciennes ont donc été restaurées.
    Les plafonds et les sculptures ont été reconstitués, une clôture de Pédale a été réalisée.
  • Sommiers : le Sommier de Pédale a été reconstruit sur le modèle de Bossendorf. Le Sommier du Manuel a été restauré (Laye unique).
  • Mécanique : reconstruite à la façon de Dubois, mais il n'a pas été possible d'installer des Balanciers en éventail pour la Pédale (des parties Stiehr auraient été mutilées) : la traction se fait donc par Equerres.
  • Console : dans le style de Bossendorf. Les touches de Stiehr ont été conservées.
  • Soufflerie : réparée et replacée sur la tribune. Pression : 75 mm.
  • Tuyauterie : Le Bourdon 8' et la Flûte 4' ont pu être reconstitués. Certains de leurs tuyaux avaient été intégrés au Nasard ou à la Doublette.
    La Composition d'origine a été recherchée par Christian LUTZ, et corroborée par l'analyse du Sommier. Il n'y a jamais eu d'Echo. La Composition probable de l'orgue Dubois a été restituée en 1995 : c'est très exactement la Composition actuelle.
    Les tuyaux métalliques de Dubois avaient été réalisés avec des alliages surprenants : 40% d'étain pour les Flûtes (feuilles très minces) et presque 100% pour les Principaux, qui ont souffert de ce fait d'une oxydation assez poussée.
    Façade en étain, neuve, en copie de celle d'Oberentzen (Louis Dubois, 1759).
    Le Cromorne / Trompette et la Trompette de Pédale ont été réalisés en copie de ceux de l'orgue de Bossendorf. La Voix humaine a trouvé son modèle dans l'orgue Dubois de Wissembourg.
  • Diapason : le Diapason d'origine a été redécouvert : au cours de l'une des transformations, des calottes mobiles ont été réalisées par coupure et décalage. En remettant les calottes sur les bons tuyaux (diamètre exact) et en ressoudant, il a été possible de restituer les Bourdons dans leur longueur originelle, avec les calottes soudées. Le Diapason résultant est : La 382 Hz à 15° (Donc très bas : le Do "joué" se situe entre le La et le Sib "habituels").

Photos Roland LOPES, du 12/03/2004 (tuyauterie) et 27/02/20204 (Console).

Diapason : La 382 Hz à 15°.
Mécanique : Suspendue (Manuel) et à Equerres (Pédale), Sommiers à Gravures, d'origine pour le Manuel, neuf pour la Pédale.
Il y a un Tremblant doux.

L'orgue a été inauguré le 05/11/1995 par Marc SCHAEFER.

(1) Composition de la Fourniture :

Do1Do2Do3Do4
1'1/32'2'2/34'
1'1'1/32'2'2/3
2/3'1'1'1/32'

La lecture des Tableaux de Compositions

Sources :

  • "Rapport de Restauration de l'orgue de l'église St Jacques de Schwobsheim", par Richard DOTT.
  • Caecilia 1996-2
  • P. MEYER-SIAT, "Stiehr-Mockers", AEA XX (1972-73)
  • P. MEYER-SIAT, "Jaque Besançon", AEA XLII (1983)
  • P. MEYER-SIAT, "Les orgues d'Antoine Herbuté", AEA XVIII (1969)
Activités culturelles :
  • 09/01/2000 : concert de Jean-Pierre BOHN (Strasbourg-Cronenbourg, St-Florent) et la chorale paroissiale sous la direction de Jean-Jacques SIMMLER (organiste de Schwobsheim).

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Dernière mise à jour : 28/02/2013 11:28:50

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