Comment présenter les orgues qui ont subi les plus radicales "baroquisations" ? Les étudier est déjà déprimant, et quand on en parle avec franchise, évidemment, ça ne plaît pas à tout le monde. Et, comme quand on raconte l'histoire du Titanic, les yeux brillent à l'évocation des splendeurs passées, mais tout le monde sait comment ça va finir. En préambule, il faut se souvenir qu'à l'époque des faits (1960-2000), le monde de l'orgue était totalement conditionné par des clichés imposés par une toute petite mais toute puissante minorité : "Le zinc ne vaut rien", "Le pneumatique n'est pas fiable", "Les combinaisons, c'est pour les organistes qui ne savent pas registrer", etc... Les autres, tous les autres, répétaient ces clichés avec une totale bonne foi. (Certains les répètent d'ailleurs toujours, mais à présent sans avoir l'excuse de l'information indisponible.) Pour d'éventuel "dissidents", c'est l'ostracisme immédiat.
Il ne s'agit donc pas ici de désigner des responsables, mais de comprendre comment on a pu en arriver là, pour faire en sorte que cela ne se reproduise plus. Ou moins souvent, car on sait qu'aujourd'hui, dans les années 2020, la destruction de notre patrimoine continue. Car les clichés ont la vie dure, et certains n'admettront jamais qu'ils ont eu tort.
L'église St-Aloyse a été construite sur les plans de Jean Geoffroy Conrath, et achevée en 1887. On y trouve des peintures de Carola Sorg et des sculptures de Théophile Klem (maître-autel, chœur). Il y a aussi une Piéta venant de l'ancienne église St-Louis à la Citadelle (dont la paroisse a été absorbée par celle de Neudrof). Saint-Aloyse est aussi appelé Saint-Louis de Gonzague, et l'église apparaît sous ce nom dans beaucoup de sources. Elle fut dotée d'un orgue dès 1888 : à l'époque, les choses ne traînaient pas !
Historique
Et quel orgue ! Il fut posé en 1888 par Heinrich Koulen, un facteur extrêmement doué, formé chez Merklin, et sincèrement motivé par l'innovation. [IHOA]
Le projet de Charles et Edgard Wetzel
Neudorf, c'est Strasbourg. Où, à l'époque, il était très rare qu'un orgue soit posé par un facteur ne résidant pas à Strasbourg. Il est donc logique qu'il y eut d'abord eu un projet de la maison Wetzel. Il date du 31/12/1886 (chacun son truc pour attendre minuit), donc d'avant l'achèvement de l'église. [PMSRHW]
Ce projet, dont on ignore la composition, vaut quand même la peine qu'on s'y attarde. Ce devait être un 3-claviers de 29 jeux (10+6+8+5), avec un récit expressif, des manuels de 56 notes et une pédale de 30. Il devait être réalisé "selon l'art de Cavaillé-Coll", ce qui était plutôt logique vu la formation d'Edgard : "nach Art von Cavaillé-Coll ; da mein Sohn seine Ausbildungszeit bei Cavaillé-Coll vollendet hat und wieder in mein Geschäft zurückgekehrt ist." (Charles était fier de son fils.) Nul doute que l'instrument aurait beaucoup ressemblé à celui qu'ils ont posé en 1895 à St-Louis ; mais en plus grand. (St-Louis : II/P 24j). [PMSRHW]
Mais la maison Wetzel, décidément, n'avait déjà plus le vent en poupe. Cela s'explique : après des décennies passées à bouturer, greffer et marcotter des Silbermann sous les applaudissements vigoureux de quelques locaux qui se réjouissaient qu'on améliore leurs chefs d'œuvres que-le-monde-entier-leur-envie, le bilan n'était pas très positif. La production de la maison Strasbourgeoise comptait des dizaines de superbes petits orgues de campagne, mais finalement aucun de marquant. (Si bien que l'orgue de St-Louis fut à la fois l'apothéose et le chant du cygne de la maison Wetzel.) Le protectionnisme, ça marche à court terme, mais à la longue, c'est totalement délétère. Du coup, pour un trois-claviers, faire confiance à la maison Wetzel était un pari risqué : elle n'avait pas de bonnes références.
La tradition ou l'innovation
Or, depuis 1873, il y avait un autre facteur d'orgues strasbourgeois : Heinrich Koulen (1845-1919). (Ok, quand même moins Strasbourgeois que les Wetzel, vu qu'il était originaire de Waldfeucht, près d'Heinsberg, au nord d'Aix-la-Chapelle.) Il s'était formé chez Joseph Merklin à Paris. (Ce qui n'empêcha pas les amateurs de contre-sens d'en faire le bras armé du soit-disant impérialisme culturel allemand d'après 1870 ; certains contre-sens se racontent bien, et rendent populaire.) Koulen commença à travailler à Strasbourg en 1871, et s'installa au 35, Faubourg de Pierre en 1873.
Fin 1886, Koulen avait déjà construit 19 orgues pour l'Alsace, dont 2 à Strasbourg : à la chapelle protestante de l'hôpital civil vers 1881, et (plus en vue) à St-Pierre-le-Jeune cath., où il avait aussi piqué le marché à Wetzel. 19 orgues en 2 ans : il "délivrait" comme on dirait aujourd'hui. Et des instruments de taille respectable : Westhoffen (dont on ignore tout, mais vu le buffet, ce n'était pas un guide-chant), Mackenheim et Saales avaient tous les deux 26 jeux. Jusqu'en 1885, Koulen employa exclusivement des tractions mécaniques, mais il était très sensible aux évolutions de la facture. En 1887 - donc alors même qu'il construisait l'orgue de St-Aloyse - Koulen acheta la licence Schmoele-Mols (électro-pneumatique ; Merklin, la maison dont il était issu, en avait acquis la licence exclusive pour la France en 1884). Koulen se lança sur la voie de l'innovation. Et c'est à Neudorf qu'il le fit.
Le devis Wetzel pour Neudorf se montait à 12000 Marks. Koulen proposait 16000 Marks. Il était donc 33% plus cher, il est vrai pour un orgue plus ambitieux (7 jeux de plus). Et il fut retenu.
Il n'a malheureusement pas été possible de retrouver la composition de l'orgue Koulen. Dans sa "Geschichte der Orgel und der Orgelbaukunst", Otto Wangemann donne celle de l'orgue de Saales. L'edition 2 étant parue en 1881, celle de Neudorf ne peut pas y être. Celle de Saales nous confirme que - contrairement aux facteurs alsaciens historiques - Koulen n'hésitait pas à construire un orgue de 26 jeux sur 3 manuels. On peut difficilement s'en servir pour deviner une composition de 36 jeux. Enfin, la composition de l'orgue Koulen de Neuwiller-lès-Saverne (1888) est très spécifique, car elle avait pour objectif de conserver des tuyaux du 18ème.
C'est finalement tout le Neudorf "d'avant guerre(s)" que l'on convoque ici. Une banlieue vivant à l'ombre de la porte des Bouchers ? Non ! Une ville, certes proche de l'île sur l'Ill, mais autonome culturellement, et avec de grandes ambitions. Pour l'église entièrement neuve, on commandait un orgue dépassant de loin en taille ceux de certaines paroisses insulaires. On avait réussi à décrocher un financement de 15000 Marks !
Un article de presse, daté du 23/09/1888, relate la réception de l'orgue (le jeudi après midi, donc le 20/09). On y souligne que l'orgue a été construit par le facteur strasbourgeois Koulen et qu'il s'agit d'un instrument électro-pneumatique. (Emerveillement !) On décrit un grand instrument, doté de trois claviers, 36 jeux, 9 accouplements, 8 combinaisons, et deux rouleaux (expression et crescendo), avec des jeux commandés électriquement. L'article ne tarit pas d'éloges sur les bienfaits de l'électricité, par exemple la liberté de placer les éléments (donc la console) où on veut. Et - bien que destiné au grand public - il précise que le système électrique est dû à Schmoele-Moll, et qu'il est distribué par la maison Welte et fils. [GebweilerKreisblatt]
Welte & Sons, de Fribourg (et New York !) est l'entreprise qui construisit plus tard l'orgue prévu pour le sister-ship du Titanic, le HMHS Britannic.
La revue Caecilia, en 1888, publie une version traduite en français de cet article. [Caecilia]
Comme beaucoup d'orgues Koulen, l'instrument fut très bien reçu, et apprécié. Koulen était un harmoniste d'exception. Mais les solutions techniques à la pointe du progrès n'était pas conçues pour affronter les siècles. De fait, le manque d'expérience sur l'usage des composants électriques (contacts, bobines, redresseurs) était un gros problème, surtout dans un environnement aussi hostile qu'une église. Il aurait fallu procéder à un entretien fréquent, et même remplacer certains composants mal choisis par des nouveaux, grâce à l'expérience acquise. Mais l'engagement des clients au bénéfice des progrès de la facture a quand même une limite. Et surtout, l'auteur de l'innovation était indispensable à son entretien. Or, Koulen ne resta pas assez longtemps à Strasbourg : il partit vers 1896 pour Oppenau bâtir un bel avenir pour son fils Max, mais laissant ses clients alsaciens sous tension. Car, évidement, on n'allait pas demander à Wetzel de maintenir une transmission électro-pneumatique, même s'il avait arrêté de bouder.
A Neudorf, la transmission posa des problèmes à partir de 1897, c'est-à-dire dès le départ de Koulen, ce qui n'est guère surprenant.
Dans un article paru en 1924 (à l'occasion de la reconstruction de l'instrument), quelqu'un qui signe avec les initiales d'Emile Rupp indique que l'orgue Koulen était doté d'une transmission électro-pneumatique Schmoele-Mols : une "découverte américaine", adoptée par les plus grands facteurs parisiens. Les problèmes de fiabilité étaient attribués à la qualité de l'alimentation électrique et à des défauts d'isolation. Il précise que Walcker et Hope-Jones ont fait mieux depuis.
Une fois de plus - quand il ne fait pas usage de sa célèbre mauvaise foi - Rupp fait preuve d'une grande compétence technique. Bien sûr, la qualité de l'alimentation et les défauts d'isolation représentent l'essentiel des problèmes rencontrés dans TOUTE l'ingénierie électrique... Mais ces défis devaient être particulièrement ardus au début du 20ème siècle sur la tribune d'une église. Les électro-aimants d'une traction doivent être alimentés en courant continu. Et c'est l'affrontement célèbre entre Edison et Tesla qu'on retrouve ici : le courant continu est facile à utiliser, mais pratiquement impossible à transporter, car les hautes tensions nécessaires pour rendre les pertes en ligne acceptables ne sont pas compatibles avec l'usage. Le courant alternatif, lui, est facilement transportable, car on peut en changer la tension facilement : haute en ligne, basse en usage. Convertir l'alternatif en continu - c'est à dire construire un redresseur - n'est pas un problème simple. Ce qui explique qu'on ait utilisé des accumulateurs pour alimenter les électro-aimants de cet orgue. Une très mauvaise idée sur le plan pratique : le moindre défaut de charge ou d'entretien ne pardonne pas, comme l'illustre souvent la voiture de l'inspecteur Colombo, dont le manque de fiabilité légendaire s'explique toujours par "C'est la batterie !"
Ajoutons qu'avant la découverte des semi-conducteurs, réaliser une transmission avec des électro-aimants était une tâche pratiquement vouée à l'échec. Car ces électro-aimants ne sont jamais vraiment alimentés en continu, vu que les organistes ont l'habitude de changer de notes. A chaque fin de note (donc à l'ouverture d'un circuit portant une charge inductive), il faut se débarrasser du courant de décharge. Sinon, comme Zeus, il se venge en lançant un arc dans le contact. Ce n'est pas Koulen qui faisait des orgues fragiles, c'est juste que sans diode, il était entendu qu'il fallait remplacer les contacts très souvent.
Historique
L'orgue a été reconstruit en 1923 par Edmond-Alexandre Roethinger. [IHOA]
Rappelons que Roethinger avait travaillé chez Koulen, et en était en quelque sorte le successeur naturel. Il est fort probable, à l'étude des dates, que Roethinger ait travaillé sur l'orgue Koulen pour Neudorf. En 1910, Roethinger avait déjà agrandi avec succès l'orgue Koulen, 1894, de St-Pierre-le-Jeune cath..
Le 03/09/1923, le journal "Der Elsässer" consacre un premier article à son inauguration. Elle eut lieu le 02/09, avec au menu, bien sûr, le "Cantatibus organis" d'Althoffer. On apprend que l'orgue a été béni par Mgr Ruch, et que c'est Marie-Joseph Erb (Strasbourg, St-Jean) qui était aux claviers. On interpréta une des ses cantates, intitulée "Die Orgel mit festlichem Shallen". Au programme de l' "Audition religieuse" qui suivit, des œuvres de Liszt (Erb en était fan), Renner, Erb, Guilmant, Dubois, Bonnet, Callaerts et Widor, interprétées par les organistes Thomas (Strasbourg, St-Pierre-le-Jeune), Münck (Haguenau, St-Georges), Kuntz (Rosheim), Georger (Hoenheim), Louis (Obernai), Blondé (Shiltigheim) et Rupp (Strasbourg). Il y eut aussi des œuvres vocales, chantées par la chorale paroissiale et la "Schola Jeanne d'Arc". Le tout s'acheva avec la Marche Pontificale de Widor. L'article s'efforce surtout de placer un maximum de noms d'intervenants. ("T'as vu, y'a un article dans le journal - Ah ? J'y suis ?"). De l'orgue, par contre. On apprend seulement qu'il est considéré comme neuf. [NAlsacien]
C'est probablement ce qui poussa Rupp à publier lui aussi un article, le lendemain. Celui que nous avons déjà évoqué, car il commence par rappeler que Neudorf a participé à l'évolution de la facture d'orgues, grâce à l'instrument originel construit par Koulen en 1888. Rupp revient - comme on l'a vu - sur l'origine des problèmes de fiabilité. L'article explique qu'il fallait vraiment faire quelque chose, et donne tout crédit au curé Zimmermann et à l'organiste Oscar Schies. Il considère que l'orgue Roethinger constitue une étape déterminante ("Markstein") de l'évolution de la facture régionale : "[...] dass Neudorf heute aus den Ateliers der aufstrebenden Firma Roethinger ein fast neues Orgelwerk besitzt, das auf dem Wege zu einer regionalen Orgelbaukunst einen Markstein bezeichnet". Sûrement parce qu'il propose de belles pistes à explorer. [NAlsacien]
Le Markstein et la Presse
L'article donne ensuite des détails sur l'orgue : 29 jeux, magnifiés par l'harmonisation de Georges Schwenkedel. Voix céleste, Flûte harmonique et Gambe sont les jeux cités. La console est déclarée très pratique (ce qui sous-entend qu'elle a été remplacée, mais cela ne faisait aucun doute, vu qu'on est passé de 3 claviers à 2). Et le nouvel orgue est équipé de "Kegelladen" (sommiers à cônes) pneumatiques, donc neufs. L'article reprend ensuite les données sur l'inauguration, avec les différents intervenants, en essayant à nouveau de n'oublier personne. [NAlsacien]
Harmonisé par Schwenkedel
L'harmonisation était donc due à Georges Schwenkedel. Cela explique peut-être qu'on trouve dans ses archives deux documents concernant cet instrument, datés du 03/09/1923. Ce sont les tailles et les données de construction des deux Trompettes, du Basson-Hautbois et de la Bombarde 16'. A chaque fois, il note le "résultat", qu'il trouve très bon, à l'exception peut-être de la Trompette de grand-orgue, qu'il trouve un peu large. Celle du récit est qualifiée de très puissante, très bonne pour le tutti. (Ces données permettraient de restaurer le Basson-Hautbois et la Trompette du récit.) [ASchwenkedel]
En 1924, Marie-Joseph Erb a dédié "à la chorale St-Louis de Gonzague de Strasbourg-Neudorf et à son directeur Monsieur Oscar Schies" sa "Messe en l'honneur de Saint-Louis de Gonzague". (Elle n'a pas de numéro d'opus, mais a été publiée.)
La composition du Markstein de l'orgue, à 11+13+5 jeux, est connue :
C'était donc un superbe post-romantique alsacien, où on pense reconnaître l'influence conservée de Joseph Merklin (à travers Koulen), dans la dotation en anches ou dans la Quinte-flûte. Cinq fonds de 8' au grand-orgue, cinq au récit, en plus de la Voix céleste. Il est probable que les Flûtes en 8', 4' et 2' du récit étaient toutes harmoniques. Et il y avait bien sûr le Violoncelle de pédale, qui est décidément emblématique de la facture alsacienne.
Cet orgue était contemporain de la merveille de Morschwiller-le-Bas. Ce dernier est aujourd'hui abandonné et muet, suite à une altération catastrophique de sa transmission. Quand il était encore jouable, il était prodigieux.
En mars 1934, la presse locale relate un concert de la Passion. On avait invité Mr. Rich (St-Pierre-le-vieux ; il venait apparemment souvent), qui interpréta la fugue en Sim de J.S. Bach (sans son prélude), puis une sonate de Marie-Joseph Erb sur "O Crux, ave spes unica". (Elle ne semble pas référencée dans son catalogue d’œuvres). Puis l'incontournable "Sœur Monique" de François Couperin, qui suscita comme toujours l'émoi du critique. Oscar Schies (Strasbourg, St-Aloyse) dirigeait la chorale pour les œuvres vocales. Le concert fut conclu par le Finale de la 1ère sonate de Guilmant. (Quand on dit que ça fait briller les yeux...)
En 1939, le cinéma Scala (520 places !) ouvrit à deux pas de là. La "proposition culturelle" du Neudorf d'avant guerre était riche et vivante !
Mais les belles années allaient passer peu à peu. Pas à cause de la guerre, bien que celle-ci ait atrocement marqué Neudorf : le 06/09/1943, des avions revenant d'un raid sur les usines Bosch de Stuttgart y lâchèrent leurs bombes ; les habitants furent totalement surpris, car une pareille attaque était jugée inconcevable. Le bilan fut très lourd, mais l'église St-Aloyse échappa à la destruction.
Des dégâts "suite à des bombardements" sont toutefois signalés à l'orgue par l'inventaire de 1986. Pour Médard Barth, l'instrument a été détruit par les bombes... [ITOA] [Barth]
Retour du courant
En 1951 fut décidée une électrification de la traction, par Max Roethinger. A coup sûr, une des premières ré-électrifications. [IHOA]
Le devis est daté du 18/02/1950, et porte sur "la remise en état et l'électrification des Grandes Orgues de l'Eglise St.Louis de Gouzague de Strasbourg-Neudorf" (sic). Le document décrit d'abord un relevage, sans réparation notoire à la tuyauterie. (Les dégâts de 1943 semblent donc avoir été très limités, et correspondaient sûrement à des infiltrations d'eau.) Le meuble de la console devait être conservé, mais l'intérieur évidemment renouvelé. Les claviers devaient être remplacés, et la registration registration se faire par "touches à bascule" (dominos), disposées au-dessus du récit (ce qui est compatible avec l'hypothèse ci-dessus). Le pédalier devait être conservé (et donc l'étendue de pédale à 27 notes). Il y avait deux pédales à bascule (expression du récit et crescendo), qui semblent avoir été les seules commandes à pied : tutti et annulateur d'anches devaient être commandés par boutons. Puisque le trémolo devait être électrifié à l'occasion, on en déduit qu'il existait déjà. (Il n'avait pas été noté sur les compositions relevées.)
Il s'agissait donc d'une simple électrification, sans aucun autre changement. Il est tout de même curieux d'avoir procédé à une pareille opération sans en avoir tiré les avantages. De fait, une composition manuscrite décrit l'orgue avec deux accouplements à l'octave (II/I 16' et II/I 4), 4 combinaisons fixes (P, MF, F, Grand-jeu), une combinaison libre et une "A.T. Pedal" (a priori une pédale piano automatique, ôtant des jeux à la pédale quand on joue au récit). Il était aussi question d'ajouter un registre "Bourdon doux 16'", réalisé par alimentation spécifique de la Soubasse.
Icebergs dans la nuit sans lune
A partir du 19/11/1963 commencent à s'accumuler, dans le dossier des archives Roethinger, des projets d'altération de plus en plus délétères. Cela commence par un courrier à Mr. Zinck, huissier à Schiltigheim (dont on cerne mal de rôle dans cette affaire, mais certaines professions sont décidément associées aux mauvaises nouvelles). Il propose rien moins que de remplacer la Gambe 8' par une Cymbale, la Dulciane 8' par une Flûte à cheminée 4', le Bourdon 16' (il faut espérer celui du grand-orgue) par une Tierce, le Violoncelle 8' par un Quintaton 4', et l' "adoucissement" de la Soubasse. En clair, priver l'orgue de fondamentales pour rajouter pléthore de sons aigus. Pire : il est indiqué que "tous ces travaux pourraient déjà former une première tranche du projet de restauration".
Noter l'usage du mot "restauration". Ce qui est édifiant, c'est que ce courrier de 1963 est signé "E.A. Roethinger"... lequel est décédé le 20/02/1953. C'est pas bien d'imiter la Signature des Parents ; et on finit toujours par se faire prendre.
Rückpositif ?!
Pourquoi voulait-on modifier un aussi bel orgue ? Tout s'éclaire à la lecture d'un autre courrier, daté du 13/01/1964 (à nouveau signé E.A. Roethinger, qui décidément a une considérable correspondance posthume). Le destinataire, cette fois, est le curé Lehrmann, et on y relate un entretien avec l'abbé Gérédis... En deux mois, une des pires "fausses bonnes idées" dont le monde de l'orgue est friand avait été inoculée : un très classique-parisien positif de dos, ici re-baptisé "Rückpositif" (sic), sûrement pour faire plus "Nordeutsch". Le même courrier nous révèle que cette idée saugrenue a été lancée de façon totalement théorique, sans en étudier la faisabilité et l'impact. Et même sans savoir ce qu'était réellement un positif de dos. Max se permet d'expliquer : "En effet, la construction d'un Rückpositif me paraît guère possible aussi longtemps que le buffet actuel ne sera pas reculé. Ce Rückpositif dépasse en partie la balustrade mais une grande partie du buffet se trouve sur la tribune même, ceci nous obligerait de reculer la console de claviers et on aurait plus d'espace libre entre buffet principal et console." Le courrier s'achève sur la conclusion qu'il faudrait amener tout ce beau monde sur place.
En clair, le promoteur de ce "Rückpositif" (on suçotait ce mot comme un bonbon) en voulait un, mais ne savait pas vraiment ce que c'était. Il voyait la chose comme une rangée de tuyaux accrochée en porte-à-faux - sûrement avec du Velcro - à la balustrade, rendant l'orgue idéal pour Couperin, et qu'on pouvait installer depuis son bureau, ou en télétravail.
La Trompette-Régale !
D'autres compositions, datées du début des années 60, déclinent toutes les façons possibles de défigurer ce pauvre instrument, en particulier en massacrant le beau récit pour en faire un positif inférieur (c'est exprès), avec Jeu de tierce, Larigot et Cymbale. A un moment, il devait même être doté d'un Cromorne, commenté par "ou, parce que défavorable en boîte, Trompette-Régale 8'".
Une Trompette-Régale ? On devine que Max Roethinger, totalement soumis aux experts, savait aussi qu'il pouvait leur raconter n'importe quoi. Est-ce que cela signifiait "basse de Régale, dessus de Trompette" ? Ou un jeu avec des résonateurs à la fois courts et longs ? On finit par se dire que le positif de dos n'était pas une si mauvaise idée que ça, s'il avait pu attirer à lui toutes les trouvailles géniales, marottes, Larigots, Cymbales et Trompette-régales... Peut-être qu'on allait laisser le reste tranquille. Une sorte de paratonnerre de dos. Que nenni : on allait chambouler la tribune, installer un encorbellement (avec l'argent des dons et des subventions), rien que pour greffer cette verrue, ET supprimer les jeux romantiques !
Entre temps - sûrement suite à l'écoute par un expert-en-chef d'un 45 tours d'André Raison - avait surgi l'idée d'un rang de Bombarde 16' avec extensions en 8' et 4', tant qu'à faire jouable sur chacun des claviers et pédalier (!). ("Ah, enfin ! Des Anches à la Française !")
Max Roethinger, on le sait, n'eut pas le marché, soit parce qu'il n'avait pas accompagné ce déballage d'absurdités avec assez de zèle, soit parce qu'il n'avait vraiment pas envie de participer au Concours Lépine.
Cela illustre, de façon crue et implacable, le niveau du monde de l'orgue dans les années 1960. C'était vraiment la période noire. Pas tout à fait achevée d'ailleurs, puisque le massacre continue, certes à un rythme moins soutenu grâce à la raréfaction des subventions. L'ère du "Mais puisque je suis l'expert et que vous dis que votre orgue ne vaut RIEN, et qu'il FAUT le refaire en mécanique, sinon vous ne serez jamais tranquilles !" n'est pas totalement révolue. Une fois de plus, cela montre que ce ne sont pas les facteurs d'orgues qui sont à blâmer : ils ont des employés à payer, et, quand ce n'est pas eux qui exécutent un orgue, un autre s'empare de la hache.
Positif de dos et orgue romantique
En Alsace, l'intégralité des greffes de positifs de dos sur des orgues romantiques peuvent être considérés comme des échecs, si ce n'est des catastrophes. Les seuls exemples réussis - ailleurs - concernaient de très grands instruments, avec des positifs de dos en 8'. (i.e. contenant des 8' ouverts.) Mais un positif de dos "classique parisien", chargé de petits jeux, si proche de l'auditoire, écrase complètement l'édifice sonore d'un orgue romantique. Au mieux, c'est une extension séparée, non intégrée à l'instrument. Plus souvent, son arrivée entraîne une ré-harmonisation (dés-harmonisation) du reste, sans compter de lourds changements d'architecture. Placer un positif de dos nécessite généralement de réorganiser complètement la tribune, et aussi la console. Ajoutons que le positif de dos a deux inconvénients : 1) acoustique : l'organiste ne perçoit pas le son comme le public, et a du mal à en évaluer l'intensité 2) pratique : il nuit à la visibilité, et participe à l'isolement de l'organiste, et même son enfermement, la tête dans une armoire, quand le positif de dos s'associe avec une console en fenêtre. Autant on peut accepter ça d'un instrument ancien, autant lors d'une rénovation, si on met le snobisme de côté, c'est une grave régression.
Positifs de dos post-symphoniques
Il existe des orgues post-symphoniques qui ont été conçus avec un positif de dos. (i.e. à la conception, il ne s'agit pas d'extensions.) On les trouve sur une petite série d'instruments dus à Georges Schwenkedel, et qui constituent un trésor de l'orgue alsacien : Bisel, Seppois-le-Bas, Durlinsdorf, Spechbach-le-Bas et Reiningue. Ils datent tous d'entre 1930 et 1932. Il faut absolument en avoir joué au moins un. Ces positif de dos n'ont rien à voir avec les positifs classiques français : leur composition et leur harmonisation sont spécifiques. Le résultat est enthousiasmant. Il serait grand temps que la facture "moderne" s'inspire un peu des vraies belles réussites de l'histoire.
Et d'abord, si la traction est électrique, pourquoi ne pas franchir le pas, et installer des jeux dans le chœur ? (Eventuellement avec une petite console supplémentaire.) Au moins la chose aurait un grand intérêt pratique. C'est exactement la solution qu'avait retenue Georges Schwenkedel au couvent des Dominicains de Strasbourg en 1934. Ce "positif de chœur" a été démonté en 1962, au début des années noires. Qui ne sont pas finies : le monde de l'orgue, plutôt que d'écouter les orgues, et d'étudier leur histoire pleine d'enseignements, préfère ressasser ses clichés. Il est tellement persuadé qu'il a raison qu'il se permet d'anéantir les plus belles choses du passé : le bel orgue Schwenkedel des Dominicains a été démoli en 2021, pour laisser la place à un compatible Couperin. "Sous les applaudissements", comme disait Padmé Amidala. Si on supprime de notre patrimoine ses repères les plus importants, qui permettent au public de l'interpréter, qui peut croire que l'orgue a encore un avenir ?
L'orgue de St-Aloyse a été transformé et doté de chamades et d'un positif de dos en 1966 par Jean-Georges Koenig. L'inauguration eut lieu le 30/11/1966. [APlatz] [StrasbourgAloyse1966] [IHOA] [ITOA]
La plaquette de 1966 ; le Nombre 137.438.953.471
Une plaquette a été éditée à l'occasion des travaux de 1966. Elle en dit long sur le monde de l'orgue des années 1960. Trois pages seulement (sur 22) concernent l'orgue. Il faut enlever une photo pleine-page et une demi-page de résumé en Allemand. On pourrait penser qu'avec une place aussi limitée, on irait droit au but. Mais cela commence par "L'orgue était dans l'antiquité un petit instrument portatif qui servait à la musique profane." Puis : "Quand l'auditeur se met devant les orgues rénovées et agrandies de l'église paroissiale Saint-Aloyse de Strasbourg-Neudorf, il y a ce qu'il voit, et c'est peu, mais il y a ce qu'il ne voit pas et c'est beaucoup". C'est plein de sagesse : le pilote du Titanic avait aussi devant lui un gros beaucoup qu'il ne voyait pas. Puis la philosophie cède la place aux mathématiques : "Puisqu'il n'est pas possible d'entrer dans les détails par une notice comme celle-ci, il est tout de même intéressant de savoir qu'il y a (sans compter les emprunts et les appels en 4') 137.438.953.471 possibilités de combinaisons. Pour les épuiser, les organistes qui se servent de cet instrument pourront donc avoir une très longue vie !" [StrasbourgAloyse1966]
Numérologie
Mais où l'auteur est-il allé chercher ce Nombre Utile Aux Sages, censé faire tomber d'admiration la mâchoire des Béotiens, et épuiser les organistes ? On observe que 137.438.953.472, c'est 2 à la puissance 37, c'est à dire toutes les façons de sélectionner - ou pas - 37 registres. Parmi elles se trouve donc "Seulement Sesquialtera 2 rgs et Cymbale 4 rgs" - confirmant en les dépassant nos pires appréhensions sur l'état du monde de l'orgue en 1966. Mais ce n'est pas exactement le Nombre de la plaquette, qui est est impair, et qui est en fait 2^37 - 1. Quelqu'un a donc enlevé une combinaison ! Et là, une hypothèse angoissante nous étreint : la combinaison retirée ne serait-elle pas "Aucun jeu" ? Si c'est le cas, l'orgue décrit par la plaquette ne peut pas se taire ! Pour notre santé mentale, admettons plutôt que ce soit "Seulement Sesquialtera 2 rgs et Cymbale 4 rgs" qui a été viré de l'Univers des Combinaisons Possibles. [StrasbourgAloyse1966]
Il faut aussi noter que, si les 37 jeux réels ont bien été pris en compte, les accouplements n'ont pas été inclus dans le décompte des choses qui modifient le son d'un orgue. (Et l'auteur confond allégrement "emprunt", "appel" et "accouplement", tous synonymes de "Les trucs idiots de l'époque romantique".) C'est parce que dans les années 60, un Vrai Organiste ne devait jamais s'en servir, comme il n'aurait jamais osé utiliser une pédale d'expression.
Reste que le dénombrement rigoureux des registrations utilisables d'un orgue de N jeux serait un sujet intéressant, du point de vue mathématique. Mais il faudrait d'abord définir "utilisable", vu que, par exemple, des choses comme "Bourdon 8' + Doublette" étaient pratiquées, il y a longtemps, dans certaines cultures.
La plaquette livre ensuite sa première information de valeur : on apprend qu'Oscar Schies (qu'on a déjà rencontré en 1923 et 1934), a tenu cet instrument pendant 62 ans. Pour conclure (avant de donner la composition), l'auteur de la plaquette regrette que "Vu la situation financière, il fallait pour la rénovation et la restauration maintenir ce qu'on pouvait, comme la traction électrique p. ex. et une grande partie de la tuyauterie." [StrasbourgAloyse1966]
Autrement dit, on s'excuse de ne pas avoir totalement réduit à néant le bel orgue Koulen/Roethinger, tout en osant parler de "restauration" ! Si beaucoup de plaquettes publiées à l'occasion d'inaugurations d'orgues sont très réussies, celle-ci est parfaitement à l'image du microcosme incompétent, condescendant et prétentieux qui a commandité le massacre nos plus beaux orgues.
Jeans et Sesquialteras
En 1975, le cinéma Scala a été transformé en magasin de vêtements. Une "restauration", probablement.
En 1986, l'ambiance était de nouveau nettement meilleure, avec les festivités du centenaire de la pose de la première pierre de l'église, du 12 au 14 septembre. La paroisse avait convié ses fidèles à un week-end de festivités. Le vendredi soir s’est tenu un grand concert spirituel. Environ 300 personnes ont pu apprécier les prestations de plusieurs chorales locales (dont la chorale protestante), et un répertoire d'œuvres anciennes et contemporaines. Avec la participation de la Musique Municipale, et des pièces d'orgues interprétés par Mr Klein. [APlatz]
Il y eut un relevage, mené en 1995 par Yves Koenig. La transmission a de nouveau été changée, cette fois pour un système conçu par Joël Pétrique (Lyon). La façade a été remplacée par une façade à 80% d’étain, parce qu'elle était en zinc. [IHOA] [APlatz] [StrasbourgAloyse1995]
Mais, la façade de l'orgue de 1923... n'a pas pu être réquisitionnée en 1917 ! Elle était donc conçue comme telle, et donc authentique...
Par contre rien n'a été fait pour rendre à cet orgue ses belles couleurs d'origine, alors qu'un simple coup d'œil à la composition montre de façon criante qu'il manque avant tout un Hautbois au récit, une Gambe au grand-orgue, et des Flûtes ouvertes !
Le programme du concert inaugural rapporte que les quatre chorales paroissiales de Neudorf ont participé à l'inauguration, avec l'ensemble à vent du Coin de Barr, et Marc Baumann (Strasbourg, Cathédrale) à l'orgue. Au programme, Paul Boistelle, solo de trompette, chants liturgiques, et le final de la 2ème symphonie de Widor. [StrasbourgAloyse1995]
Ce programme donne aussi la composition, ainsi qu'un résumé assez saisissant de l'histoire de l'orgue : "- Construction de l'ancien orgue par la Maison KOULEN : 1890 - Transformations diverses par la Maison ROETHINGER : 1910-1958 - restauration des orgues par la Maison KOENIG : 1966 - Relevage par la Maison KOENIG avec mise en place de la transmission électronique (J. PETRIQUE) : 1995". [StrasbourgAloyse1995]
"Transformations diverses"... on peut difficilement faire plus péjoratif ; l'orgue de 1923 a été complètement effacé de l'historique. Voilà encore une part du passé d'avant-guerre de Neudorf jetée aux oubliettes. Et en 1966, rien n'a été restauré du tout : restaurer consiste à remettre une œuvre altérée ou abîmée dans un état (connu) antérieur. Pourquoi le monde de l'orgue alsacien a-t-il tant méprisé son passé ? Peut-on croire que c'est comme ça qu'on "vend" du neuf ?
Restauration ?
Peu après, le "Scala" a été reconverti en salle de théâtre, avec bar et micro-brasserie. Ok, ça, c'est de la restauration.
Le buffet
Le beau buffet de 1888 est aujourd'hui à peine visible. L'orgue est logé sur la tribune du transept droit. Il y a trois éléments dotés d'arcs plein-cintre, portés par de grandes colonnes torsadées. Les chevrons sont ornés, pour les latéraux, de statues d'anges ailés, debout sur la clé de voûte, et, pour le central, d'une étoile à 7 branches ajourée. On dirait qu'il manque un ornement supérieur central. Ce ne sont plus les tuyaux de façade d'origine, mais ils n'ont pas été réquisitionnés, ils ont été remplacés.
Le positif de dos a été ajouté sans se préoccuper d'une quelconque adéquation de style, ni avec celui du grand buffet, ni avec celui du reste de l'édifice.
Caractéristiques instrumentales
La console est placée transversalement, tournée vers le portail. Son flanc droit est presque contre la balustrade, et il y a un mur juste derrière. Le buffet de l'orgue est donc vers la gauche quand on joue, et la nef à droite ; on arrive à en voir le fond, là où les gens s'assoient.
Que dire ce cet orgue attachant, passionnant, tellement important du point de vue historique ? Que c'est un témoin clé du Neudorf d'avant-guerre. Et qu'il mérite mieux que son désolant état "baroquisé" actuel. Mais autant c'est facile de découper des tuyaux pour les rendre plus aigus, autant les remettre dans leur état d'origine est beaucoup plus compliqué et coûteux.
Au tout début des années 1990, quand on allait officier à St-Aloyse en tant qu'organiste, on recevait le conseil suivant : "Ne vous servez que des tuyaux de devant ; ceux de derrière sont faits en descente de gouttière." Puis, en se faufilant à la console, on se rendait compte qu'on ne voyait ni l'autel, ni l'ambon. Rien, en fait. (A l'époque, une caméra et un écran étaient inconcevables, à moins d'avoir les moyens d'Antenne 2.) C'est finalement très formateur, car ça apprend à se servir uniquement de ses oreilles. Du coup, comme on écoutait, on ne jouait qu'avec les descentes de gouttière. Elles sont tellement belles ! (Sans qu'il ne soit possible de savoir si ces sonorités sont dues à Koulen, Roethinger ou Jean-Georges Koenig.)
Sources et bibliographie :
Photos, et historique jusqu'en 1995.
Photo du 01/06/2006.
173 Z 264 ; le dépot ne contient que des documents d'après 1937, donc pas grand chose sur l'orgue de 1923, sauf des relevés avant travaux, et rien sur l'orgue Koulen.
Remerciements au secrétariat de la rédaction de la revue Caecilia.
On y lit que le positif de dos n'a été ajouté qu'en 1980.
La photo montre l'orgue sans ses chamades, mais avec un positif de dos.
11. Neudorf, Saint-Louis-de-Gonzague 1890 Koulen, Roethinger, 1910, 30 Jeux, 2 Clav. Péd., à piston, tubulaire, électr.
Strasbourg-Neudorf. - Neue kathol. Ki. St. Aloysius, konsekr. 1887. Im Herbst 1888 lieferte Koulen eine völlig mangelhafte O., mit 36 Reg., 3 Clav., Ped. Caecilia 1888, 78. - Diese O. war die erste elektro-pneum. O. des Elsass nach dem System Schmoele-Mols, einer amerikan. Erfindung. Caecilia 1923, 115 f. Siehe auch Vfr. 30 (1887) 343 f., u. 31 (1888) 77. - Umbau der O. durch Roethinger 1923. Nun O. mit 29 Reg., 2 Clav., Ped. Deren Weihe am 2. IX. 1923 durch Bischof Ruch. Caecilia 1923, 115 f., 140 ff. - In MATHIAS 34 sind die Daten für Koulen u. Roethinger unrichtig. - 1943 durch Bomben zerstört.
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