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Les orgues de la région de Saales
Saales, St-Barthélémy (Tribune)
2003 degr > Dégâts
Saales, l'orgue Joseph Rinckenbach dans son buffet Klem.
Toutes les photos sont de Martin Foisset, 30/06/2019.Saales, l'orgue Joseph Rinckenbach dans son buffet Klem.
Toutes les photos sont de Martin Foisset, 30/06/2019.

L'édifice, en grès rose, est de style néo-roman (à triple nef) et a été dessiné par Alphonse Georges Bruyant. Il date du milieu du 19 ème, et abrite la Vierge du Spitzemberg (16 ème siècle), qu'un habitant de Saales nommé "Bailly" sauva de l'incendie du château du Spitzemberg (près de St-Dié) lors de la Révolution. L'orgue du lieu est un instrument magnifique, dont la spécificité ne "saute pas aux yeux", mais devient évidente une fois découverte. C'est en fait une "étoile filante" du romantisme alors que le monde de l'orgue se tournait déjà vers le néo-classique. Cela en dit long sur la culture de Joseph Rinckenbach, son constructeur, et de ses commanditaires, qui, au lieu de suivre les modes, développèrent un instrument original, et qui complète de façon exemplaire les trop rares instruments post-romantiques bien conservés.

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Historique

Le buffet que l'on peut contempler à Saales, parfaitement adapté au style de l'édifice, a été construit par Théophile Klem pour l'orgue précédent. Datant de 1879, c'était un instrument de Heinrich Koulen, comportant 26 jeux sur 3 claviers et pédale. [IHOA] [PMSAM85Saales]

La réception réunit Mr. Grosjean (St-Dié), Théophile Stern (Strasbourg, Temple-Neuf), mais aussi Friedrich Wilhelm Sering, professeur de musique à l'Ecole Normale de Strasbourg, et Marie-Joseph Erb. Ils trouvèrent l'ouvrage "Gelungen" ("Réussi." Un peu pâle, face aux louanges dithyrambiques qui avaient cours à cette époque. Qu'est-ce que cela pouvait bien vouloir dire ? Le même terme allemand peut aussi vouloir dire "amusant" ou même "bizarre".) [PMSAM85Saales]

Ce devait tout de même être un bien bel instrument, fort apprécié d'Otto Wangemann, auteur de la "Geschichte der Orgelbaukunst", puisqu'il le décrit dans son ouvrage : [Wangemann]

On retrouvait donc le Tuba 16', cher à Koulen, comme seule anche de pédale, et sa façon d'appeler "Grand-jeu" le Cornet (ici progressif ; certaines fois, il n'y avait pas de tierce du tout). Le positif est doté d'un jeu à anches libres (Euphone-Clarinette) en 16', et, toujours au sujet des jeux d'anches, on constate que le récit est muni d'un seul Basson/Hautbois, laissant la Trompette au grand-orgue. On était ici plus inspiré par Walcker que par le romantisme français. Il faut aussi noter l'appellation "Himmelstimme", traduction littérale de "Voix céleste", qui est très rare en Alsace, la version française étant adoptée presque systématiquement, même lors de la période allemande.

Les sommiers étaient à gravures, sauf à la pédale, où ils étaient à cônes (solution appréciée par Koulen ; il y a un autre exemple à Lampertheim). Les cônes n'étaient pas en bois, mais métalliques (étain), ce qui était présenté comme une invention de Koulen. Au grand-orgue, l'octave grave (C-H) était dotée de soupapes doubles. Le grand-orgue était diatonique. Le positif était chromatique et logé dans le soubassement. Le récit, chromatique, était disposé à l'étage du grand-orgue, entre les sommiers de ce dernier. La pédale, diatonique, était placée à l'arrière de l'instrument, dans la tour. [Wangemann]

La transmission était mécanique (à équerres), mais le tirage des jeux des manuels pneumatique, ce qui permit l'installation d'un rouleau de crescendo ("Rollschweller"). [Wangemann]

Seul le récit était expressif. La majorité des tuyaux métalliques étaient dotés d'encoches d'accord, les autres (dont le Salicional) ayant probablement des entailles de timbre. Il était précisé que les jeux harmoniques étaient dépourvus de trous d'octaviation. [Wangemann]

L'église a été endommagée en 1914, Saales évacué, et dès la fin de 1916, une grande partie (sinon l'intégralité) de la tuyauterie métallique a été réquisitionnée par les autorités. [ITOA]

Saales pendant la première guerre mondiale (probablement entre 1914 et 1916).Image fournie par Christophe Zerbini et restaurée par Robert Cardo.C'est donc bien l'orgue Koulen que l'on voit ici.L'image donne donc la "ligne des bouches" originelle des buffets.Saales pendant la première guerre mondiale (probablement entre 1914 et 1916).
Image fournie par Christophe Zerbini et restaurée par Robert Cardo.
C'est donc bien l'orgue Koulen que l'on voit ici.
L'image donne donc la "ligne des bouches" originelle des buffets.

Vers 1920, la ville de Strasbourg offrit à Saales un orgue de choeur de 6 jeux. On en ignore la provenance antérieure, mais c'est l'un des plus fameux orgues "itinérants" d'Alsace : il a été offert en 1949 à Wittenheim, où il resta jusqu'en 1959, date à laquelle il fut déménagé à La Meinau, St-Vincent-de-Paul où il servit d'orgue provisoire. Il se trouve aujourd'hui, complété, à Illkirch-Graffenstaden, Notre-Dame de la Hollau. [IHOA]

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Historique

Avec un tel buffet, témoin du cœur de l'époque romantique, l'artiste qu'était Joseph Rinckenbach, qui avait été formé au son des orgues de son père Martin, ne pouvait se contenter d'une machine "moderne", déjà néo-classique. Pour son orgue neuf de 1923, il remonta le temps et retourna à l'âge d'or de la facture d'orgues alsacienne. Il parvint donc à promouvoir un projet que la plupart de ses contemporains ont du percevoir comme un atavisme. [ITOA]

Il est communément admis de situer le commencement de l'époque néo-classique, à l'orgue, en 1932. Cette année là, Victor Gonzalez achevait son 3 claviers pour l'église abbatiale de Solesmes. Car, bien entendu, les évolutions déterminantes ne sauraient sortir que d'un "vrai" atelier français... Parler de néo-classicisme en 1923 reste donc un anachronisme pour bon nombre de puristes, certainement à raison. Toutefois, l'Alsace, marquée par l'"Orgelbewegung" et surtout la Réforme alsacienne de l'orgue connut ces tendances dès les années 20. L'influence d'Albert Schweitzer était si forte (Dortmund, St-Reinoldi, 1909) que, d'une certaine façon, l'orgue alsacien quitta le romantisme dès que l'Alsace fut redevenue française. Le Bonhomme ou Cernay (tous deux de 1928, tous deux avec une Tierce 1'3/5) sont très différents des instruments romantiques d'avant la première guerre mondiale.

De fait, la superbe composition de cet instrument ne fait aucune concession à la Réforme alsacienne de l'orgue. L'instrument de Saales est fier de son esthétique sonore adaptée à son buffet. Un Cornet et un Plein-jeu à 5 rangs au récit lui donnent une personnalité bien alsacienne, mais cet orgue a donc été conçu en 1923 dans l'esprit de Cavaillé-Coll ou de Merklin : s'il est contemporain de ceux de Steinbourg ou d'Altkirch, cet opus 160 (161 selon la liste Rinckenbach, 162 selon d'autres sources) de la maison Rinckenbach est radicalement différent. Il est clairement apparenté aux orgues Martin Rinckenbach de Ballersdorf, ou sa déclinaison en 3 claviers (Mulhouse) ou même Ensisheim. Par rapport à ce dernier, de taille comparable (bien que la Montre d'Ensisheim soit en 16 pieds), l'orgue de Saales est encore plus "romantique français", avec son couple Trompette/Clairon au Récit. Et, dans son buffet de 1879, l'orgue de Saales semble être le grand frère de celui de Kingersheim.

De 1923 datent aussi les fresques de Louis-Philippe Kamm (1882-1959). Elles sont venues compléter le Couronnement de la Vierge, la Remise des clés à saint Pierre, et le Sermon sur la montagne de Wilhelm Dürr (1878-1879) ainsi que les peinture des autels latéraux, de Carola Sorg (1875). L'iconographie avait été conçue par le curé Modeste Schickelé (1836-1925) dans le cadre d'un projet global d'aménagement de l'église de Saales, dont l'orgue Koulen devait faire partie. Dans ce contexte, il était finalement logique de rester fidèle à l'esprit d'origine. [Palissy]

Après la fermeture de la maison Rinckenbach, l'entretien fut effectué par Georges Schwenkedel, qui intervint en 1932. [Palissy]

L'indicateur de crescendo actuellement à la console est du même type que ceux posés par Schwenkedel à cette époque (Spechbach-le-Bas, Luemschwiller, Reiningue). Il ne correspond pas du tout aux indicateurs de crescendo "à fenêtre ovale" installés par Joseph Rinckenbach (Scherwiller, Hindisheim, Wuenheim). [Visite]

En 1959, Curt Schwenkedel procéda à un démontage / remontage rendu nécessaire par des travaux à l'édifice. [Palissy]

A une date indéterminée, la console semble avoir été victime d'altérations graves. Les planches supérieures ont été remplacées, les dominos "couchés" et recoupés, et... la plaque d'adresse a disparu, ce qui est un coup grave porté à l'authenticité de l'instrument. [Visite]

En 1983, l'orgue a été confié à Michel Gaillard de la manufacture Aubertin, pour un relevage. [ITOA] [WebGaillard]

Une partie de la console semble avoir été refaite à l'occasion, ce qui laisse penser que les altérations citées plus haut ont été de grande envergure, et très dommageables. [Visite]

L'orgue souffrit beaucoup de la grande canicule de 2003. [WebGaillard]

Michel Gaillard revint réparer l'orgue de Saales en mars 2010 (relais de transmission, sommiers, nettoyage, égalisation et accord général). [WebGaillard]

Le buffet

Cette superbe boiserie éclectique a été construite par la maison Klem (à qui on doit toute la somptueuse tribune) pour l'orgue de 1879. Elle est constituée de 3 tourelles surmontées de clochetons, et 2 plates-faces en chevrons. Pinacles et frises crénelées font bien sûr partie du décor. Le positif est évidemment postiche. On pourra comparer ce buffet à celui de Buhl (version "à plates-faces doubles"). La façade (de Rinckenbach) est en étain. La disposition des tuyaux est plutôt originale, avec, dans les tourelles latérales, un tuyaux central à pied plus long venant interrompre la ligne des bouches.

Caractéristiques instrumentales

Composition, 2019
Grand-orgue, 56 n. (C-g''')
Poinçon 'B' ; C-f' bois, fis'-g''' métalliques à cheminées, calottes en spotted ; oreilles
Poinçon 'M' ; ais-g''' sur le vent ; oreilles
Poinçon 'B8' ; C-f en bois, puis métallique ; oreilles; calottes en spotted
c-g''' (tout en bois) ; C-H dans B8 ?
Poinçon 'S' ; C-H en bois, puis métallique ; oreilles, frein-rouleau sauf fis-g'''
Poinçon 'G' ; C-e en zinc ; freins Gavioli sauf dis''-g''' ; oreilles
Poinçon 'P' ; sur le vent ; C-F en zinc ; oreilles sauf gis''-g'''
Poinçon 'N' ; encoches d'accord sauf c'''-g''' au ton ; oreilles sauf c'-g'''
Poinçon 'D' ; oreilles sauf gis'-g''' ; entailles de timbre sauf gis''-g'''
(c'-g''')
Posté ; encoches d'accord sur rangs ouverts
Poinçon 'T8' ; C-f en zinc, puis spotted
(C-g'') Le récit a 68 notes, mais les tuyaux gis'''-g'''' ne sont pas posés
Récit expressif, 56 n. (C-g''')
Poinçon 'Q' ; C-H en bois, puis spotted ; freins bavette
Poinçon 'P' ; C-H en bois, c-f zinc, puis étain
Poinçon 'C' ; C-H en bois, puis étain avec oreilles
Poinçon 'FH' ; C-H dans B8 ; c-e' en zinc, f'-g''' harmoniques et en spotted ; oreilles
Poinçon 'V' ; C-H en zinc ; freins Gavioli sauf dis''-g''' ; oreilles
(c-g''')
Poinçon 'VC' ; étain ; freins Gavioli sauf dis''-g''' ; oreilles
Poinçon 'FO' ; C-e en zinc, puis harmoniques en étain avec oreilles
Poinçon 'OC' ; c-g''' harmoniques ; oreilles sauf gis''-g''' ; entailles de timbre sauf d'''-g'''
Poinçon 'PLEIN JEU' sur le C de chaque rang
C c c' c'' c'''
2'2/3 4' 5'1/3 8' 10'2/3
2' 2'2/3 4' 5'1/3 8'
1'1/3 2' 2'2/3 4' 5'1/3
1' 1'1/3 2' 2'2/3 4'
2/3' 1' 1'1/3 2' 2'2/3
Poinçon 'B' ; C-H acoustiques ; C-g' en zinc, puis spotted
Poinçon 'TS' ; C-f en zinc, reste spotted
Poinçon 'BH' ; C-h en zinc ; Hautbois à c' en étain
Poinçon 'VH' ; étain
Poinçon 'CL' ; C-F en zinc ; gis''-g''' à bouche avec entailles de timbre
Pédale, 30 n. (C-g')
Mêmes tuyaux que la Soubasse ; alimentés différemment
Bois
Bois ; freins-rouleaux
Zinc ; oreilles
Zinc
I/P
Piston 'C.' et taquets basculants
[MFoisset] [ITOA] [BIntartaglia] [Visite]
Console:
La console, malheureusement endommagée à une date indéterminée et...
dépourvue de plaque d'adresse !La console, malheureusement endommagée à une date indéterminée et...
dépourvue de plaque d'adresse !

Console indépendante face à la nef, fermée par un rideau coulissant. Appel des jeux par dominos (plus horizontaux que d'habitude : inclinés de 20° environ par rapport à l'horizontale quand le jeu n'est pas appelé), disposés en ligne au-dessus du second clavier. De gauche à droite : le grand-orgue (avec des porcelaines à fond blanc), le récit (fond rose), et la pédale (fond bleu). Appel des aides à la registration par pistons disposés sous le premier clavier, et repérés par de petites porcelaines rondes et blanches : de gauche à droite : "Crescendo", "C." (combinaison libre), "P.", "MF.", "F.", "Tutti", puis l'annulateur "Register" (cette dernière porcelaine est fendue et à été recollée tournée de 170°). Commande des accouplements et tirasses par pédales-cuillers à accrocher, en fer forgé piqué. De gauche à droite : "II-I o.a." (II/I 4'), "II-I o.g." (II/I 16'), "II-I", "II-P", "I-P", "G.O." (I/I). Vient ensuite la pédale basculante de commande de la boîte du récit ("Expression"), celle du crescendo ("General crescendo"), puis la pédale-cuiller du trémolo (du même type que celles commandant les accouplements). Programmation de la combinaison libre par taquets basculants (et non à tirer) placés au-dessus des dominos. Le système est assez original, et les taquets sont finis par de petites boules ; ils sont du même style que celles d'Altkirch. Ils sont blancs pour le grand-orgue, rouges pour le récit et noirs pour la pédale.

Cette vue du haut de la console montre les dominos "couchés" et l'indicateur de crescendo.
Ce qui s'est passé est en grande partie encore un total mystère.Cette vue du haut de la console montre les dominos "couchés" et l'indicateur de crescendo.
Ce qui s'est passé est en grande partie encore un total mystère.

La console a visiblement été modifiée (altérée ou réparée sans souci d'authenticité) : les planches supérieures sont en bois clair, l'indicateur de crescendo n'est probablement pas d'origine, les dominos ont probablement été coupés (dans leur partie supérieure) et ré-orientés, et, plus grave, la plaque d'adresse a disparu. Des signes cabalistiques ont été inscrits au stylo bille directement sur le bois. Le bas de la console (à partir du bloc claviers) semble par contre entièrement d'origine, y-compris les porcelaines, pistons et pédales, caractéristiques de Joseph Rinckenbach. La localisation limitée des modifications au haut du meuble fait penser à une réparation (dans les années 30 ?) d'importants dégâts physiques accidentels. (Objet lourd tombé sur la console, infiltration d'eau ?) Mais le couvercle, la planche supérieure et surtout le rideau ont l'air intacts : l'accident est peut-être survenu lors de travaux à la console, qui était peut-être partiellement démontée. Cette hypothèse expliquerait aussi pourquoi, en 1983, certains éléments internes avaient disparu : quelqu'un a peut-être voulu faire une réparation "de fortune" des dégâts "internes" de ce même accident ? Ce qui est sûr, c'est que cette console mériterait - vu l'authenticité exceptionnelle du reste de l'instrument - une restauration en profondeur.

Transmission:

Transmission pneumatique tubulaire (notes et jeux), très précise et réactive.

Sommiers:

Les sommiers sont à membranes. L'orgue est logé sous l'arc terminant la nef. Le buffet dépasse d'environ 1m sur la tribune, et l'instrument se prolonge de plusieurs mètres dans le clocher. Les sommiers, à membranes, sont diatoniques. Comme souvent chez Joseph Rinckenbach (St-Hippolyte), la pédale occupe le soubassement, à l'avant. Les sommiers sont orthogonaux à la façade, les basses étant en avant. Les deux sommiers du grand-orgue sont également transversaux, à mi-hauteur, et disposés à gauche et à droite du haut des tuyaux de pédale. Là aussi, les basses sont à l'avant. Il y a deux fois deux sommiers pour le récit (chacun de 7 chapes), disposés en mitre (basses au centre), en hauteur, juste sous l'arc ; les jalousies de la boîte sont visibles de puis la nef. Les sommiers du récit ont 68 notes, pour fournir des octaves aiguës réelles (II/I 4' fonctionnant même dans l'octave aiguë gis''-g'''). Les faux-sommiers sont même percés : il ne manque que les tuyaux (les 12 notes gis'''-g'''' de chaque jeu).

Un schéma de la disposition interne des plans sonores.
En rouge, le volume occupé par le grand-orgue, en marron, celui du récit,
et en bleu, la pédale. La soufflerie est en vert.Un schéma de la disposition interne des plans sonores.
En rouge, le volume occupé par le grand-orgue, en marron, celui du récit,
et en bleu, la pédale. La soufflerie est en vert.
Vue arrière, montrant l'emprise dans le clocher.
L'intégralité de l'instrument est logé dans une structure en bois,
ne laissant dépasser que le poste du souffleur.Vue arrière, montrant l'emprise dans le clocher.
L'intégralité de l'instrument est logé dans une structure en bois,
ne laissant dépasser que le poste du souffleur.
Tuyauterie:

La tuyauterie est remarquable, et semble être entièrement d'origine (y-compris la façade, évidemment, puisque celle-ci est postérieure à 1917). La partie sonore n'a probablement souffert d'aucune altération.

Sauf exception (Cornet), les tuyaux ouverts ont des entailles de timbre. Les bourdons sont à calottes mobiles, et les biseaux sont munis de belles dents.

Une vue sur la tuyauterie du grand-orgue. (Sommier gauche.)
Le sommier est transversal. La façade se situe vers le haut de l'image (basses).
Dans le coin supérieur droit se trouve le Cornet.
De gauche (flanc intérieur de ce sommier, et donc accès) à droite (côté latéral de l'orgue) :
la Trompette, la Doublette, le Nazard, le Principal 4',
le Bourdon 8' (avec ses calottes en spotted),
la grande Flûte "majeure" 8' en bois, le Salicional,
la Gambe est à peine visible car masquée par le Cornet posté.
Au-delà du Cornet (hors champ) se trouvent le Bourdon 16',
et les aigus (ais-g’’’) du Principal 8'.Une vue sur la tuyauterie du grand-orgue. (Sommier gauche.)
Le sommier est transversal. La façade se situe vers le haut de l'image (basses).
Dans le coin supérieur droit se trouve le Cornet.
De gauche (flanc intérieur de ce sommier, et donc accès) à droite (côté latéral de l'orgue) :
la Trompette, la Doublette, le Nazard, le Principal 4', le Bourdon 8' (avec ses calottes en spotted),
la grande Flûte "majeure" 8' en bois, le Salicional,
la Gambe est à peine visible car masquée par le Cornet posté.
Au-delà du Cornet (hors champ) se trouvent le Bourdon 16',
et les aigus (ais-g’’’) du Principal 8'.

Les 7 jeux de récit disposés sur les sommiers "avant" (derrière les jalousies) sont : la Flûte harmonique 8', le Cor de nuit, la Flûte octaviante 4', l'Octavin, le Plein-jeu, le Clairon et la Voix humaine.
Sur les sommiers "arrière" (derrière la passerelle d'accord) on trouve : le Basson/Hautbois, la Trompette, le Basson 16', la Gambe, le Principal 8', la Voix céleste et le Quintaton 16'.

Le sommier avant droit du récit.
D'avant (passerelle) en arrière (jalousies) :
la Voix humaine, le Clairon, le Plein-jeu, l'Octavin,
la Flûte octaviante 4', le Bourdon 8', et la Flûte harmonique 8'.
On constate que ces sommiers sont prévus pour des octaves aiguës réelles
(68 notes) : les faux-sommiers sont même pré-percés.Le sommier avant droit du récit.
D'avant (passerelle) en arrière (jalousies) :
la Voix humaine, le Clairon, le Plein-jeu, l'Octavin,
la Flûte octaviante 4', le Bourdon 8', et la Flûte harmonique 8'.
On constate que ces sommiers sont prévus pour des octaves aiguës réelles
(68 notes) : les faux-sommiers sont même pré-percés.
La vue est pivotée de 90° vers la droite par rapport
à la précédente. C'est le sommier arrière correspondant.
D'en bas à gauche (passerelle) vers en haut à droite (fond) :
le Basson-Hautbois, la Trompette, le Basson 16', la Gambe,
le Principal 8', la Voix céleste, et, au fond, le Quintaton 16'.La vue est pivotée de 90° vers la droite par rapport
à la précédente. C'est le sommier arrière correspondant.
D'en bas à gauche (passerelle) vers en haut à droite (fond) :
le Basson-Hautbois, la Trompette, le Basson 16', la Gambe,
le Principal 8', la Voix céleste, et, au fond, le Quintaton 16'.
La façade, à écussons rapportés de plein cintre, est d'origine.
Le tuyau central est "surélevé", ce qui constitue une spécificité de l'instrument.La façade, à écussons rapportés de plein cintre, est d'origine.
Le tuyau central est "surélevé", ce qui constitue une spécificité de l'instrument.

Si l'on en juge par le nombre de contributions et commentaires positifs reçus, cet instrument est l'un des plus "populaires" d'Alsace. C'est sûrement dû à la fois à la qualité de l'accueil et à celle de l'orgue lui-même. Et pourtant, entres les dégâts dûs aux sécheresses, aux chutes de plâtre et à quelques années d'abandon, cet instrument, au cours de son histoire, n'a vraiment pas eu de chance ! Il semble être resté relativement fragile, peut-être à cause de l'événement inexpliqué qui a dégradé sa console. Ce type d'orgue, en effet, doit être joué très régulièrement : les petits soucis liés à un engourdissement disparaissent généralement d'eux-mêmes. D'ailleurs, l'esprit de partage a l'air de fonctionner avec grand succès à Saales.

Une fois sur place, on comprend la raison de sa popularité parmi les organistes : le rendu sonore est exceptionnel. La tuyauterie, toute authentique et magnifiquement harmonisée, est un témoin incontournable des évolutions prises par la facture d'orgues alsaciennes après l'âge romantique. L'instrument de Saales est l'un des derniers "vrais" romantiques, même s'il porte - comme beaucoup d'autres instruments d' "après-guerre" de Joseph Rinckenbach - une Doublette et un Cornet au grand-orgue et un Plein-jeu au récit. Il permet de confirmer le fait que l'Alsace a développé un style d'orgues spécifique, dans les années 1920-1930, avec Joseph Rinckenbach (la "référence" en matière d'harmonie), Edmond-Alexandre Roethinger (le "manager" doué) et Georges Schwenkedel (le "jeune progressiste").

En fait, pour chaque jeu de cet orgue, on peut trouver une histoire à raconter. Ce qui est caractéristique des instruments qui ont une réelle importance patrimoniale.

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Immatriculation de l'orgue actuel : F670421001P02
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