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Les orgues de la région de Geispolsheim
Geispolsheim, Ste-Marguerite
vers 1730 deme > Démontage
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Geispolsheim, l'orgue Martin Rinckenbach.
Toutes les photos sont de Martin Foisset, 10/06/2019.Geispolsheim, l'orgue Martin Rinckenbach.
Toutes les photos sont de Martin Foisset, 10/06/2019.

Geispolsheim possède un instrument d'exception, construit par Martin Rinckenbach en 1888. L'histoire des orgues de cette localité a pourtant commencé de façon assez peu commune : au début du 18ème siècle, alors que toute l'Alsace rêvait d'orgues, et que même les plus petits villages pensaient à en acquérir un, Geispolsheim fit, au moins un temps, exception. Cet épisode est toutefois depuis longtemps oublié !

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L'orgue Georg Friederich Merckel,
vers 1730
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Historique

En effet, vers 1730 un petit orgue construit par Georg Friederich Merckel fut ici fort froidement accueilli par la population, constituant ainsi l' "exception culturelle Geispolsheimoise" (au moins en matière d'orgues...) [IHOA] [PMSWEG]

Le curé Rauch était arrivé à Geispolsheim en 1721. Croyant bien faire, il commanda un petit orgue à Merckel.

Composition, vers 1730
Manuel, 48 n. (CD-c''')
Bois
Bois
[PMSWEG]
[PMSWEG]

Le jour de l'inauguration, 300 paroissiens protestèrent : ils estimaient que cet instrument allait les empêcher de prier ! Les relations entre le curé et ses ouailles semblent avoir été très mauvaises. [PMSWEG]

...et tous les orgues du 18ème n'étaient pas des chef d'œuvres, loin s'en faut.

Le curé Rauch céda rapidement : il fit démonter et entreposer le petit orgue vers 1730. [PMSWEG]

L'homme d'église ne survécût d'ailleurs pas longtemps à cette situation conflictuelle : mourut en 1732. Le petit orgue Merckel fut cédé à un musicien de Mutzig, puis à Dürrbach, l'organiste de Barr en 1739. Ce dernier fit effectivement remonter le petit orgue, par Jean-André Silbermann (quand celui-ci travaillait à Barr). Un peu plus tard, le petit instrument fut revendu à un village du Brisgau, et disparut. [PMSWEG]

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L'orgue de facteur inconnu (1790)
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Historique

La situation avait radicalement changé après la construction de l'église neuve, en 1770. En 1790, donc au début de la Révolution, il y avait à Geispolsheim un grand 3-claviers de 37 registres. Sa provenance est inconnue. [IHOA]

Cet instrument reste un mystère : il a laissé fort peu de traces dans les archives ; or, faire construire un tel instrument était un projet conséquent, impliquant toujours de nombreuses discussions et tractations. Car cet orgue était neuf : la municipalité avait été autorisée à faire affaire le 31/12/1789 (!). Pie Meyer-Siat cite plusieurs facteurs qui auraient pu avoir construit ce grand orgue : (Michel) Stiehr, Sauer, Krämer et Geib. Malgré sa taille significative, l'instrument était muni d'une toute petite pédale (15 notes seulement). [PMSWEG]

L'organiste en 1825 s'appelait François-Joseph Schafner, et l'instrument a été réparé en 1837 par George Wegmann. [IHOA]

En 1861, le conseil de fabrique se déclare "préoccupé de la situation de notre orgue qui est vieux et délabré". [RPGeispolsheim1971]

Une réparation eut lieu en 1861, par Jacques Henn de Nancy (1796-1867). [IHOA] [RPGeispolsheim1971]

Et une dernière réparation eut lieu vers 1875, par Emile Wetzel. [IHOA]

Dix ans plus tard (1885), Charles Wetzel élabora deux projets pour un orgue neuf ; ils furent laissés sans suite. [IHOA]

Ce qui est assez extraordinaire, c'est que le second de ces projets concernait un 3-claviers (grand-orgue de 14 registres, récit expressif de 6 registres, pédale de 5 registres et positif de 8 registres), logé dans deux buffets : Wetzel comptait donc construire un positif de dos en 1885 ! [PMSRHW]

Puis, en 1886 c'est la maison Louis Mockers de Seltz qui fit un projet. Mais, probablement, le style bien trop "conservateur" de la maison Stiehr alors agonisante ne convenait pas à Geispolsheim. Le projet était toutefois doté d'une séduisante composition presque post-romantique, avec Clarinette, Voix humaine, mais aussi une Fourniture 4 rangs au grand-orgue. En fait, ce n'était pas "avant-gardiste", mais dénotait plutôt d'un "tour complet de retard" : pour la maison Stiehr, et jusque à la fin, un orgue romantique était un orgue classique... muni en plus de jeux romantiques. [IHOA] [PMSSTIEHR]

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Historique

En 1888, c'est Martin Rinckenbach, d'Ammerschwihr, qui construisit un orgue symphonique pour Geispolsheim. [IHOA]

Achevé en novembre, l'orgue fut reçu avec éloges : "Das Gesamtspiel klingt majestätisch und wirkt angenehm aufs Ohr. Die meisten Solostimmen sind von feiner Klangfarbe.". [RPGeispolsheim1971]

L'instrument était presque aussi grand que celui de l'ancien régime : 34 jeux sur 3 manuels et pédale. Le tout logé dans un somptueux buffet construit par le plus "en vue" des créateurs de mobilier religieux de l'époque : Théophile Klem, de Colmar. La maison Klem travaillait souvent avec Rinckenbach, et l'orgue de Geispolsheim constitue un des sommets de leur collaboration : la partie instrumentale et le buffet sont parfaitement assortis, tant esthétiquement que techniquement. [IHOA] [ITOA] [Visite]

Ce fut l'Opus 18 de la Maison d'Ammerschwihr, et l'un des ses quatre 3-claviers. Il est pratiquement contemporain de deux orgues de légende construits par Martin Rinckenbach : Thann (qui fut victime de la 1ère guerre mondiale) et Mulhouse, St-Joseph (magnifiquement conservé). Avec son Principal 16' manuel et sa Machine Barker, c'est une des "star" de l'orgue alsacien !

Le récit est muni d'un Chalumeau, jeu que Rinckenbach n'a réalisé que deux fois. L'autre était à Thann, mais a disparu (probablement en 1955), et celui de Geispolsheim est donc unique. Du coup, le Hautbois est au positif. Le reste de la composition est clairement inscrit dans les canons des l'esthétique symphonique. En particulier, la grande Flûte harmonique 8' est au positif. Comme la Thann, il y a une Flûte "majeure" (i.e. 8' et toute ouverte) au grand-orgue. Elle est plutôt différente de son équivalent pré-romantique (où elle est généralement toute en bois) : à partir du deuxième mi, les tuyaux sont en métal (étoffe), de très grosse taille, et coupés au ton.

On trouvera sur la page consacrée aux compositions des orgues Martin Rinckenbach de 1874 à 1898 plus de détails sur les évolutions des parties instrumentales à l'époque.

Les tuyaux de façade ont été réquisitionnés par les autorités le 21/06/1917. C'est la maison Kriess qui fut chargée de ce travail. [IHOA] [RPGeispolsheim1971]

En 1925, la maison Kriess posa un ventilateur électrique (22m3/min), mais ne remplaça pas la façade réquisitionnée. [ITOA] [RPGeispolsheim1971]

On demanda à Edmond-Alexandre Roethinger d'effectuer un relevage et de remplacer les tuyaux de façade en 1933 (par des tuyaux en étain). [IHOA] [RPGeispolsheim1971] [ITOA]

Les travaux ont sûrement été plus importants que prévus, car la somme prévue au devis fut largement dépassée. Ils ont été reçus le 19/11/1933 par Martin Mathias (Strasbourg, cathédrale), Louis Ginter (Bischoffsheim), et messieurs Louis (école normale d'Obernai) et Weiss (Geispolsheim ?), en présence de Max Roethinger. [RPGeispolsheim1971]

Il y eut un entretien par la maison Muhleisen en 1959. [IHOA]

Ensuite, l'entretien passa à Jean-Georges Koenig en 1971. [IHOA] [ITOA] [RPGeispolsheim1971]

Avant ces travaux, une expertise détermina que la Mixture du grand-orgue avait été altérée par introduction d'un rang de Tierce, et que quelques pavillons d'anches n'étaient plus d'origine. La Mixture a donc été restituée. La mécanique du récit a été simplifiée (4 renvois d'équerres au lieu de 7). [RPGeispolsheim1971]

Il y eut un nettoyage, par Yves Koenig en 1994. [IHOA]

En 2001, Yves Koenig fit un relevage. [IHOA]

En 2018, l'instrument a été confié à Hubert Brayé pour un relevage, sous la maîtrise d'œuvre de Marc Baumann. [Visite]

L'orgue est resté très authentique : à part la façade (l'actuelle est vraiment très belle !) on pourrait se poser des questions sur l'ordre des deux premiers claviers à la console (le grand-orgue est en ce au milieu, et le positif en bas), mais cette disposition est d'origine. De même, le 4' du récit (dont la porcelaine est récente) est un jeu (une Fugara) d'origine, non transformé. La Trompette du grand-orgue, ainsi que les anches de pédale ont dû être restaurées (par Koenig dans l'esprit Rinckenbach), ainsi que certains éléments de mécanique. Les travaux de 2018, exemplaires, ont conservé cette authenticité.

Le buffet

Le buffet, de style néo-classique, a été construit par la maison Klem de Colmar. Il a 5m de large et près de 7m de haut. Le grand corps, cintré, est constitué de trois tourelles, la plus grande au centre, plate, et dessinant un arc néo-roman, encadrant deux plates-faces. Les tourelles latérales sont de structure "classique" (rondes, à culot et entablement), mais présentent 7 tuyaux au lieu de 5. Les plates-faces, gémellées, sont aussi néo-romanes. Le grand-orgue est muni d'un plafond. Le positif de dos est bien-entendu uniquement décoratif. Il est constitué de deux tourelles encadrant une plate-face double, elle aussi néo-romane. [Palissy]

Les ornements du buffet sont d'une grande élégance,
comme ces deux têtes d'angelots, à la base des tourelles latérales.Les ornements du buffet sont d'une grande élégance,
comme ces deux têtes d'angelots, à la base des tourelles latérales.

L'ornementation est très riche : les claires-voies du grand corps sont constituées de guirlandes finement ciselées. Il y a des rinceaux en motifs de rocaille, des jouées et des couronnements très élaborés et ajourés. Les tourelles latérales (des deux corps) sont surmontées de vases à anses, et la centrale - jouxtée de deux pilastres un peu "empire" - d'un trophée contenant une lyre, puis d'une croix. La balustrade est ornée d'instruments de musique.

Caractéristiques instrumentales

Composition, 2019
Positif intérieur, 56 n. (C-g''')
Aplatissages en ogive ; bouches arquées
i.e. Rec/Pos ; II et I interchangés ?
Grand-orgue, 56 n. (C-g''')
(c-g''')
Aplatissages ovales ; entailles de timbre
c'-g''' métalliques
Aplatissages ovales ; entailles de timbre
e-g''' métalliques et au ton
Aplatissages ovales ; entailles en trou de serrure
Tout en étain
(g-g''')
C c'
2'2/3 4'
2' 2'2/3
1'1/3 2'
1' 1'1/3
c''-g''' harmoniques
Barker
Barker
Récit expressif, 56 n. (C-g''')
Porcelaine récente ; tuyaux Rinckenbach, de Gambe
Aplatissages en ogive ; au ton ; bouches arquées ; trou frontal
Pédale, 27 n. (C-d')
Bois ; entailles de timbre
Bois
Bois
Etain
Pieds et résonateurs en bois
Etain
I/P
Transitive : fait III/P quand on a III/II
[ITOA] [MFoisset]
Console:
La console indépendante, avec ses porte-bougies.La console indépendante, avec ses porte-bougies.

Console indépendante face à la nef (surélevée pour permettre de voir par-dessus le positif), fermée par un couvercle basculant. Tirants de jeux de section ronde à pommeaux tournés munis de porcelaines, disposés en trois gradins de part et d'autre des claviers. Le nom des jeux est écrit en noir pour le grand-orgue (gradin du milieu), rouge pour le positif intérieur (gradin inférieur), vert pour le récit (gradin supérieur droit, sauf le Prestant) expressif, et bleu pour la pédale (gradin supérieur gauche). Claviers blancs. Commande des accouplements par pédales-cuillers à accrocher, repérées par des porcelaines rectangulaires blanches. L'ordre des deux premiers claviers est surprenant : le grand-orgue est au milieu, mais il est quand même désigné par la lettre "I" à la console. Ordre des pédales, de gauche à droite : "Kopel III. an das Pédale." (partie gauche effacée), "Kopel II. an das III.M." (I/P, sic), "Pneumatique I.M." (II/II, sic). Puis vient la pédale d'expression, aujourd'hui à bascule, mais qui, à l'origine, devait être à cran. Sa porcelaine dit "Expression". Puis viennent les trois autres pédales, dont les porcelaines sont d'une autre facture : "Positif Grand Orgue", "Récit Grand Orgue" et "Tirasse Grand Orgue".

Comme on le voit aussi à Heiteren, dans l'esprit de Martin Rinckenbach, "I" semble désigner le grand-orgue - indépendamment de la position du clavier à la console - et "II" le positif.

Plaque d'adresse incrustée directement dans la console, sur un fond présentant des veines un peu différentes du reste, avec des lettres en laiton, tout en Français :

Martin Rinckenbach
Facteur d'Orgues
AMMERSCHWIHR.
La plaque d'adresse est du même modèle que celle de , .La plaque d'adresse est du même modèle que celle de Mulhouse, St-Joseph.

Il y a des porte-bougies en fer forgé, fixés au revers des joues du deuxième clavier. La porcelaine "Prestant 4'" n'est pas de même facture que les autres.

Transmission:
L'impressionnante machine Barker qui facilite les accouplements au grand-orgue.L'impressionnante machine Barker qui facilite les accouplements au grand-orgue.

Mécanique à équerres. Grand-orgue assisté par Machine Barker. Cette dernière est logée dans le soubassement, en avant. La mécanique des accouplements est placée plus au fond.

Les layes du grand-orgue et du positif (placé juste au-dessus) ont leurs soupapes au fond. La mécanique remonte donc sur la face arrière du grand buffet. L'abrégé de positif, vertical, est juste au-dessus du cornet du grand-orgue.

Pour le récit, les soupapes sont, de façon plus conventionnelle, à l'avant.

Sommiers:

A gravures, d'origine.

Le grand-orgue occupe le grand buffet, les sommiers, diatoniques étant logés derrière la ceinture du buffet (à la place habituelle), en "M". Le positif est placé au-dessus (en "Oberwerk") ; il est diatonique, en mitre (avec des postages transversaux au centre). La pédale se situe à l'arrière du grand buffet, anches vers l'avant.

Le récit est placé en position centrale, tout à l'arrière, mais pas plaqué contre le mur postérieur (il y a un espace de presque 1 mètre). La pédale est donc entre le récit et le grand orgue.

Soufflerie:

Système d'alimentation par les pieds conservé, situé sur le flanc gauche de l'orgue au niveau du récit. Les réservoirs principaux (deux, superposés) sont logés à l'arrière, sous le récit.

Tuyauterie:
Le Chalumeau du récit, une des spécificités de l'instrument.Le Chalumeau du récit, une des spécificités de l'instrument.

La tuyauterie est de très grande qualité (étain, sapin...), et munie (pour les Gambes) des entailles en forme de trou de serrure caractéristiques de Martin Rinckenbach.

A la lecture des inventaires, on peut croire que la Mixture et les anches ont été retouchés. Mais, si des travaux ont effectivement eu lieu (ainsi qu'à la mécanique), ils ont été menés dans un grand respect de l'instrument.

Une porcelaine récente attire l'attention, à la console, sur le Prestant du récit. On pourrait croire qu'il s'agit de l'une de ces "baroquisations" dont les années 1960-1970 étaient coutumières. Mais en fait, l'examen de la tuyauterie montre qu'il s'agit bien de tuyaux (Martin) Rinckenbach. Ce sont plutôt des tuyaux de Gambe, étroits, et avec des entailles de timbre en forme de trous de serrure. Rinckenbach réservant ces entailles spécifiques aux jeux gambés, il s'agit donc probablement des tuyaux d'une Fugara 4 (Ensisheim) ou une Viola 4' (Husseren-les-Châteaux). [MFoisset]

Une vue sur la tuyauterie di grand-orgue.
De gauche (accès) à droite (vers la façade) :  la Trompette,
la Mixture à 4 rangs, le Cornet (posté en hauteur), le Piccolo harmonique 2',
la Flûte harmonique 4', la Gambe 8', la Flûte majeure 8', le Bourdon 8',
l'Octave 4', le Bourdon 16', le Principal 16', et la Montre 8'.Une vue sur la tuyauterie di grand-orgue.
De gauche (accès) à droite (vers la façade) : la Trompette,
la Mixture à 4 rangs, le Cornet (posté en hauteur), le Piccolo harmonique 2',
la Flûte harmonique 4', la Gambe 8', la Flûte majeure 8', le Bourdon 8',
l'Octave 4', le Bourdon 16', le Principal 16', et la Montre 8'.
Le positif est logé tout en haut du buffet, à l'avant.
(On en distingue le toit en triangle sur la photo du buffet.)
Au premier plan, le Basson/Hautbois, et, juste derrière,
la grande Flûte harmonique 8' et ses bouches très arquées.Le positif est logé tout en haut du buffet, à l'avant.
(On en distingue le toit en triangle sur la photo du buffet.)
Au premier plan, le Basson/Hautbois, et, juste derrière,
la grande Flûte harmonique 8' et ses bouches très arquées.
La tuyauterie du récit. De haut en bas.
(L'accord se fait par l'autre côté.)
le Chalumeau 8', le Prestant 4' (les tuyaux sont de Rinckenbach),
la Flûte harmonique 4', Voix céleste et la Gambe,
la Rohrfloete 8' (et ses cheminées), et le Dolce 8'.La tuyauterie du récit. De haut en bas.
(L'accord se fait par l'autre côté.)
le Chalumeau 8', le Prestant 4' (les tuyaux sont de Rinckenbach),
la Flûte harmonique 4', Voix céleste et la Gambe,
la Rohrfloete 8' (et ses cheminées), et le Dolce 8'.
Une vue plongeante sur la tuyauterie de pédale. (Entre le récit et le grand-orgue.)
Le grand-orgue est ici vers le bas, le récit vers le haut.
De bas (accès) en haut : la Trompette, la Bombarde, le Violoncelle (métallique et étroit),
la Flûte 8' (ouverte), le Bourdon 16', et la grande Flûte 16' ouverte.Une vue plongeante sur la tuyauterie de pédale. (Entre le récit et le grand-orgue.)
Le grand-orgue est ici vers le bas, le récit vers le haut.
De bas (accès) en haut : la Trompette, la Bombarde, le Violoncelle (métallique et étroit),
la Flûte 8' (ouverte), le Bourdon 16', et la grande Flûte 16' ouverte.

A Geispolsheim, on est tout d'abord très bien accueilli. Et l'orgue, suite à son dernier relevage, tient totalement les promesses de sa prestigieuse plaque d'adresse. Alors, on ne va pas bouder son plaisir : cet instrument se place clairement dans le "Top 5" des orgues bas-rhinois. Et même sûrement dans la première moitié...

L'enthousiasme que l'on ressent à la console vient sûrement d'une subtile alchimie entre l'édifice, le buffet, l'ergonomie de jeu et le résultat sonore. L'ensemble est le fruit d'un engagement plus que séculaire d'une collectivité dans une certaine façon de pratiquer la musique et de partager la culture. Sur place, on se rend compte que l'instrument est bien plus authentique que ce que l'on pourrait croire à la lecture des inventaires : il a visiblement toujours été entretenu avec respect et soin.

Si l'ensemble reste très fidèle à l'esthétique romantique et symphonique, cet instrument possède pas mal de spécificités. Son répertoire de prédilection peut donc être abordé avec des approches originales, tandis que la composition et l'harmonisation le rendent extrêmement "inspirant" pour l'improvisation. C'est un instrument à découvrir absolument, et même à étudier, pour y trouver les pistes qui pourront enfin doter la facture d'orgues d'un réel avenir pour le 21 siècle.

Sites La peinture mystère

Sous le buffet positif, il y a un cartouche, où une peinture à l'huile figure deux vues d'un château ruiné. Il y a une tour ronde à créneaux et deux bâtiments.

Le monument représenté n'a pas été identifié (ni même la raison de placer un cartouche à cet endroit).

Le buffet de positif a été utilisé, dans la tradition, pour identifier l'origine de l'instrument : par exemple à Barr (un médaillon constitue une sorte de "plaque d'adresse"), ou à St-Hippolyte (un monogramme de Jean André Silbermann est placé sur le cartouche surmontant la tourelle centrale). Cette tradition a d'ailleurs été perpétuée jusque dans les années 1930 (Bisel ; à Bisel, le cartouche donne l'année de construction).

Références Sources et bibliographie :

Carte Localisation :

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Immatriculation de l'orgue actuel : F670152001P03
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