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Les orgues de la région d'Ensisheim
Ensisheim, St-Martin
1917 degr > Dégâts
Orgue authentique ; Jalon majeur dans l'évolution de l'esthétique symphonique en Alsace
Ensisheim, l'orgue Rinckenbach dans son buffet Klem.
Les photos sont de Martin Foisset, 25/07/2019.Ensisheim, l'orgue Rinckenbach dans son buffet Klem.
Les photos sont de Martin Foisset, 25/07/2019.

Martin Rinckenbach, secondé par son fils Joseph, termina le magnifique orgue d'Ensisheim peu avant Noël 1897. C'est un buffet néo-gothique de Théophile Klem qui lui sert d'écrin. Cet instrument est resté le témoin pratiquement authentique de l'apogée de la facture d'orgues alsacienne.

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L'orgue Conrad Sittinger,
1482
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Historique

Le premier orgue d'Ensisheim datait de 1482 : il a été construit par Conrad Sittinger, et était placé en nid d'hirondelle, contre le mur nord de l'édifice (comme à la cathédrale de Strasbourg). [IHOA] [PMSSUND1986]

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L'orgue de facteur inconnu (1649)
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Historique

En 1649, on fit construire une régale (pour accompagner les processions). Il y avait donc a priori aussi un "vrai" orgue. Et comme ce ne pouvait pas être celui de 1482, un instrument (ou plutôt : plusieurs parties instrumentales) a dû être installé entre-temps. Il y eut des réparations en 1657, 1659 et 1681, par Hans Jacob Aebi. Puis en 1703, 1705, 1712 (au "grand" orgue"). [IHOA] [PMSSUND1986]

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L'orgue de facteur inconnu (1725)
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Historique

En 1725, le facteur Jean Gils répara "le grand et le petit orgue". Il y avait donc deux orgues à Ensisheim, mais le petit, à nouveau, a pu être une simple régale. En 1729, autre réparation, par un certain Joseph Schidt (ou Tschid). [IHOA]

Au moment de placer son nouvel orgue, Jean-André Silbermann nota quelques détails sur l'orgue "de 1482". Le clavier avait une octave courte :

Composition, 1741
Manuel, 45 n. (CFDGEABHc-c''')
Reprise sur g'
Positif, 38 n.
Pedal, 13 n. (C-c)
[ArchSilb]

Il y avait 6 jeux au positif. Les étiquettes n'étaient plus lisibles, et comme le positif était muet, Silbermann n'a pas pu relever la composition. (Ce n'est pas lui qui a racheté l'ancienne tuyauterie.) [ArchSilb]

Autre particularité : il y avait, sous la tourelle centrale, un portrait de l'empereur Ferdinand 1er (1503-1564). Une inscription disait : "Ferdinandus rex Ungariae et Bohemiae, archidux Austriae". Silbermann en conserva une copie dans ses archives. [Barth] [ArchSilb]

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Historique

En 1742, c'est Jean-André Silbermann qui posa un orgue à Ensisheim. [IHOA] [PMSSUND1986]

Dans ces compositions sans surprise, où le nombre de jeux par clavier détermine souvent à coup sûr leur liste, l'organologie de la fin du 20ème s'extasiait devant les rares exceptions. Ainsi, il est d'usage, au sujet de cette composition, de noter la présence d'un dessus de Carillon au positif (une "Cymbale-Tierce"). Il est aussi d'usage de "rappeler" que c'était la première fois que Jean-André Silbermann a posé un tel jeu.

On connaît le nom de l'organiste en 1825 : Augustin Kaufmann. Au milieu du 19ème siècle, le vénérable édifice (datant de 1520 environ) était dans un tel état qu'il devenait dangereux. Il fut interdit par le préfet le 11/09/1852, et s'effondra définitivement le 05/11/1854, écrasant au passage l'orgue qu'il contenait (et pour lequel, apparemment, aucune opération de sauvetage n'a été jugée utile).

L'organologie alsacienne de la fin du 20ème siècle frôla la pâmoison, quand une rumeur affirma qu'en 1926, il y avait encore, dans le grenier de la mairie d'Ensisheim, quelques précieuses reliques de l'orgue Silbermann ! [PMSSUND1986]

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L'orgue de facteur inconnu (1864)
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Historique

La nouvelle (et belle) église néo-gothique actuelle a été achevée en 1864. Entre temps, les offices avaient lieu dans la chapelle de la prison. Jusqu'en 1896, on utilisa un positif de 4 jeux (sans pédale). [IHOA] [PMSSUND1986]

C'est donc ce petit instrument (dont on ignore l'origine) que connut Léon Boëllmann dans sa jeunesse à Ensisheim. Il resta en effet à Ensisheim jusqu'en 1870 environ, c'est-à-dire la mort de son père, avant d'aller rejoindre l'école Niedermeyer à Paris. On ne sait pas qui a enseigné la musique à Boëllmann dans sa jeunesse.

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Historique

C'est en décembre 1897 que fut posé l'orgue actuel, l'opus 56 de Martin Rinckenbach, logé dans un buffet néo-gothique signé par la maison Klem. [LR1907] [Barth] [IHOA] [ITOA]

1897 fut une année d'intense activité pour les ateliers d'Ammerschwihr : pas moins de 5 instruments ont été achevés en quelques mois : St-Amarin (l'opus 51), Bréchaumont (opus 53), Kindwiller (opus 54), Houssen (opus 55) et Ensisheim. (L'opus 52 avait été posé à Fouchy l'année précédente.) Ce fut aussi l'année où l'initiale de Joseph, le fils de Martin, fut ajoutée aux plaques d'adresse (la première fut celle de Bréchaumont).

La composition à 30 jeux comporte un Principal 16' manuel. C'est donc, surtout selon les critères alsaciens, un grand instrument. Ces compositions étoffées permettent de monter en harmoniques, en proposant un 2' et un Clairon au grand-orgue, jeux qui ne sont pas prioritaires dans cette esthétique : ils apparaissent seulement lorsque les fondamentales sont déjà bien fournies.

Il y a aussi un grand Cornet posté de 5 rangs, qui est vraiment un trait alsacien (et ne fait pas partie des canons de l'esthétique symphonique). Sur les 65 orgues Rinckenbach de la période 1874 à 1898, seulement 10 ont été dotés d'un Cornet. Le jeu reviendra en force plus tard, après la première Guerre mondiale : Joseph en fera même une des signatures de sa propre évolution esthétique, qu'il fit vivre jusqu'en 1932.

Esthétique symphonique oblige, le récit est fondé sur un Quintaton 16', doté d'une grande Flûte harmonique 8' de l'incontournable Basson/Hautbois et 4 jeux Gambés. Mais il y a aussi une Voix humaine : elle fait partie des jeux "évocateurs" dont l'époque post-romantique était friande. Il n'y a eu que trois Voix humaines dans la production de Martin Rinckenbach au 19ème (les autres à Thann et Sélestat), mais elles sont redevenues plus populaires début 20ème. La Flauto amabile 4' - ouverte et non harmonique - s'est déjà rencontrée à plusieurs reprises chez Martin Rinckenbach, mais avant 1896, elle était toujours au grand-orgue. C'est à Fouchy (pratiquement contemporain d'Ensisheim) qu'on la trouve pour la première fois au récit, et c'est donc une autre nouveauté de l'année 1897. On la reverra à Chavannes-sur-l'Etang, à Hipsheim, mais aussi au début du 20ème siècle.

Chez Martin Rinckenbach, à partir de 25 jeux, les compositions comportent une anche de 16' et une Trompette à la pédale. Mais la seule occurrence d'un Clairon de pédale aura été Ste-Marie-aux-Mines (1882) : avec l'usage des tirasses, ce jeu devint de moins en moins utile. D'ailleurs, de plus en plus, on trouvera l'anche de 16' seule à la pédale, puisque le grand-orgue est souvent déjà doté d'une Trompette : Sélestat, Blotzheim, Phalsbourg, St-Amarin... Un fois de plus, on constate qu'à l'époque, les évolutions de composition sont constantes, et procèdent par "petites touches" : entre 1880 et 1914, les nombreuses nouveautés sont introduites sur la durée, sans à-coup. Parallèlement à la partie "visible" (listes et nom des jeux) s'effectue aussi une recherche très élaborée sur les techniques d'accord et d'harmonisation. (Entailles, oreilles, freins...)

On trouvera sur la page consacrée aux compositions des orgues Martin Rinckenbach de 1874 à 1898 plus de détails sur ces évolutions.

Le 11/10/1897, s'éteignait (à Paris) Léon Boëllmann, né à Ensisheim et musicien d'exception. L'achèvement de ce grand instrument symphonique la même année est une coïncidence qui interpelle bien sûr l'âme romantique ! Elle y voit, inévitablement, un hommage du monde de l'orgue alsacien à son enfant du pays trop tôt disparu (35 ans). Boëllmann n'a jamais vu la merveille que Martin Rinckenbach a réalisé pour sa ville natale. Mais évidemment, sur cet orgue, la "Suite Gothique" sonne comme nulle part ailleurs !

Les tuyaux de façade ont été réquisitionnés par les autorités le 26/03/1917 (c'est Alfred Berger qui fut chargé du travail). [IHOA] [PMSSUND1986]

En 1929, Alfred Berger fit une intervention (qui consista probablement à remplacer la façade). [Palissy] .

Il y eut une réparation, par la maison Muhleisen, en 1960. [IHOA]

Et un relevage par Christian Guerrier, en 1985. [IHOA] [ITOA]

A part la façade, cet orgue est entièrement authentique.

Le buffet

Le dessin de ce buffet néo-gothique n'est pas dû à l'architecte de l'église, Aristide Poisat (Belfort) (comme le buffet de Blotzheim, St-Léger), mais à Alexandre Louvat (Mulhouse). Plusieurs dessins de Louvat (il y eut 3 versions du projet) ont été conservés à la mairie d'Ensisheim. Les deux premiers projets prévoyaient des statues d'anges ailés, un peu comme à Mulhouse, St-Joseph, mais situées au-dessus des plates-faces. [Palissy]

Trois tourelles très élancées, la plus grande au centre, sont séparées par des plates-faces doubles. Les tourelles latérales sont en tiers-point, et la centrale est prismatique, sur base de demi-hexagone. (Les petits clochetons supérieurs obéissent à la même logique.) Une galerie longe la ceinture du buffet, au bas des plates-faces, et se fait interrompre par les culots de tourelles. Il y a aussi une galerie supérieure, derrière le sommet des plates-faces. Les couronnements sont particulièrement élaborés, et respectent les canons du style néo-gothique : pinacles, clochetons à arc-boutants, jouées fines et ajourées.

Une des spécificités de ce somptueux buffet est de comporter de tout petits tuyaux décoratifs, dans la frise de ceinture et dans les clochetons des tourelles.

Fait probablement unique dans la production de Théophile Klem, le buffet porte une "plaque d'adresse". Elle est située sur le flanc droit du buffet, a la forme d'un écusson, et dit :

Ausgeführt
von
TH.KLEM
in
COLMAR
1897
Le cartouche de Klem, à droite du buffet.Le cartouche de Klem, à droite du buffet.

Caractéristiques instrumentales

Console:
La console est entièrement d'origine.La console est entièrement d'origine.

Console indépendante face à la nef, fermée par un couvercle basculant. Tirants de jeux de section ronde à pommeaux munis de porcelaines. Le nom des jeux figure en noir pour le grand-orgue, en bleu pour la pédale, et en rouge pour le récit. Claviers blancs, joues rectangulaires.

Commande des tirasses, accouplements et accessoires de console par pédales-cuillers à accrocher, disposées de part et d'autre de la pédale basculante d'expression, qui est en position centrale. Elles sont repérées par 6 porcelaines rondes placées dans le même ordre au-dessus sur second clavier. De gauche à droite : "Pedale koppel à II.M." (II/P), "Pedale koppel à I.M." (I/P), "Pneumatique I." (I/I ; en fait, il s'agit de l'appel de la machine Barker ; la transmission est mécanique), à droite de la pédale d'expression : "Manual koppel" (II/I), "Combinaison I.M." (appel de la laye des anches du grand-orgue), et "Tremolo".

Plaque d'adresse disposée en haut et au centre, au-dessus du second clavier. Le bois y est teinté plus foncé, et les lettres incrustées disent :

M.&J. Rinckenbach
Orgelbauer in
Ammerschweier.
Ober-Elsass.

Le mot "Ammerschweier" ondule entre les deux lignes du bas. Les initiales de Martin et Joseph attestent de l'importance prise par Joseph, fils de Martin, dans l'entreprise.

La plaque d'adresse Rinckenbach à Ensisheim.La plaque d'adresse Rinckenbach à Ensisheim.

Depuis Phalsbourg (1896), Rinckenbach "personnalise" ses plaques d'adresses, en jouant sur le cadre : à Phalsbourg, Eichhoffen, Niedernai, Richwiller, ce sont des coins arrondis convexes, à Bréchaumont et St-Amarin ce sont de petits carrés débordants, centrés sur les angles, idem à Houssen, mais là ils sont accompagnés de motifs sur les côtés. Cette habitude disparaît en 1899 (Hipsheim).

Transmission:

mécanique à équerres. Grand-orgue assisté par Machine Barker.

La machine Barker. La vue est prise dans le soubassement.
A droite, le revers de la cloison frontale de l'orgue, juste derrière la console.La machine Barker. La vue est prise dans le soubassement.
A droite, le revers de la cloison frontale de l'orgue, juste derrière la console.
Sommiers:

à gravures, en chêne, d'origine. L'appel des jeux de combinaisons a été réalisé au moyen de sommiers à double-laye au grand-orgue.

Tuyauterie:

La tuyauterie est de très grande qualité, homogène et complète (seule la façade n'est pas d'origine). Elle est dans un bel état de conservation (malgré la poussière et quelques traces d'un accord malheureux, en particulier sur le Cornet, mais aussi au récit, et quelques réparations "de fortune"). On y retrouve les méthodes de facture chères à Martin Rinckenbach : Gambes avec entailles de timbre en forme de trou de serrure, aplatissages en ogive ou de plein-cintre (selon les jeux), poinçons disposés sur la face du corps et sur un côté du pied. La tuyauterie témoigne aussi d'une grande recherche sur les freins harmoniques et les systèmes d'accord : on trouve différentes entailles de timbre, des encoches d'accord, mais aussi des tuyaux coupés au ton. Tous les Bourdons (y-compris le 8' du Cornet) sont à calottes mobiles.

On note que la Flûte majeure 8' n'est pas toute en bois (selon les habitudes du pré-romantisme alsacien). Bien entendu, les petits tuyaux faisant partie de l'ornementation de la façade sont muets.

Une vue sur la tuyauterie du grand-orgue.
le revers de la façade est à gauche.
De gauche (façade) à droite (passerelle d'accord) :
la Montre 8', le Principal 16', le Bourdon 16', le Bourdon 8', le Dolce,
la Flûte majeure, le Principal 4', la Gambe, la Flûte octaviante 4',
puis les jeux de "laye des anches" (ou "de combinaison") :
l'Octave 2', le Cornet 5 rangs (celui de 8', à gauche, est bouché)
la Mixture à 4 rangs est masquée par le Cornet, et la Trompette
et le Clairon, sont hors champ, vers la droite, sauf quelques sommets
de tuyaux de la Trompette qui sont visibles.Une vue sur la tuyauterie du grand-orgue.
le revers de la façade est à gauche.
De gauche (façade) à droite (passerelle d'accord) :
la Montre 8', le Principal 16', le Bourdon 16', le Bourdon 8', le Dolce,
la Flûte majeure, le Principal 4', la Gambe, la Flûte octaviante 4',
puis les jeux de "laye des anches" (ou "de combinaison") :
l'Octave 2', le Cornet 5 rangs (celui de 8', à gauche, est bouché)
la Mixture à 4 rangs est masquée par le Cornet, et la Trompette
et le Clairon, sont hors champ, vers la droite, sauf quelques sommets
de tuyaux de la Trompette qui sont visibles.
L'accès au récit se fait normalement par le fond,
ce qui explique qu'on y trouve les anches. La vue est prise du côté jalousies.
De bas (avant) en haut (fond et accès) :
(hors champ) : la Flauto amabile 4', le Bourdon 8',
la Flûte harmonique 8', le Salicional, (seulement le sommet de quelques tuyaux),
le Quintaton 16' (bouché par calottes mobiles), la Voix céleste,
la Montre-Viole (avec ses entailles en forme de trou de serrure),
la Fugara, le Basson-Hautbois, et, tout au fond, la Voix humaine.L'accès au récit se fait normalement par le fond,
ce qui explique qu'on y trouve les anches. La vue est prise du côté jalousies.
De bas (avant) en haut (fond et accès) :
(hors champ) : la Flauto amabile 4', le Bourdon 8',
la Flûte harmonique 8', le Salicional, (seulement le sommet de quelques tuyaux),
le Quintaton 16' (bouché par calottes mobiles), la Voix céleste,
la Montre-Viole (avec ses entailles en forme de trou de serrure),
la Fugara, le Basson-Hautbois, et, tout au fond, la Voix humaine.

Le grand-orgue est fondé sur un 16 pieds ouvert, et la pédale sur une Gambe 16' (comme à St-Amarin) ; la seconde anche du récit (en plus du Hautbois) est une magnifique Voix humaine qui côtoie la fameuse Flauto amabile 4' : rien ne manque... C'est assurément l'un des plus beaux orgues d'Alsace !

Un des plus importants, aussi, du point de vue historique, puisque c'est un jalon majeur et remarquablement bien conservé du symphonisme "à l'alsacienne", caractérisé par un Cornet, une Trompette un et Clairon au grand-orgue et un étagement de Gambes très spécifique.

Aujourd'hui (2019), l'instrument souffre d'un empoussièrement (qui nuit à son accord), d'un manque de vent, et de quelques problèmes liés à la transmission mécanique. Rien de bien méchant, donc, pour une machine qui fêtera bientôt ses 125 ans de bons et loyaux services sans intervention majeure ! Reste à espérer qu'un scrupuleux relevage lui redonne (comme ce fut récemment le cas à Lauw, Hoenheim ou Geispolsheim) l'exceptionnel éclat qui caractérise ces instruments d'exception.

Sites La Machine Barker

Une Machine Barker est un ensemble de leviers pneumatiques insérés entre les touches et l'abrégé commandant les soupapes dans le sommier. Ils sont destinés à limiter l'effort nécessaire à l'enfoncement : la touche n'arrache plus directement la soupape plaquée par un ressort (et la pression de l'air dans le sommier) sous les tuyaux, mais agit sur deux soupapes intermédiaires, qui gonflent ou dégonflent un petit soufflet. Celui-ci va alors actionner le reste de la mécanique de l'orgue. La pièce de commande, ci-dessous en vert clair, a donné son nom au "levier" Barker. Il est possible de commander l'alimentation en vent des petits soufflets : c'est ce qu'on appelle généralement "Appel grand-orgue", ou "Appel pneumatique". Sans pression à destination des soufflets, le grand-orgue ne parle pas : seuls les petits leviers bougent, entraînant les soupapes "à vide".

Un poids aide le soufflet supérieur à se décharger. L'ensemble se présente sous la forme d'une matrice de leviers - par exemple 10 étages de 6 placés côte-à-côte - pour que sa largeur totale soit comparable à celle d'un clavier. Ce dispositif, lorsqu'il est bien calculé (bras de leviers et angles) et bien réglé, est extrêmement efficace.

Lorsque le grand-orgue est "appelé", le caisson de gauche, contenant la soupape "de charge" est mise sous pression par la soufflerie principale de l'orgue.

- Au repos, la touche est levée, la soupape de charge est fermée. La soupape de décharge est ouverte à l'air ambiant. Le soufflet est donc dégonflé. Lorsque la touche s'enfonce, la soupape de charge s'ouvre en même temps que celle de décharge se ferme. Le soufflet se gonfle, actionnant le reste de la mécanique.

- Lorsque la touche est relâchée, tout doit aller très vite : c'est ici que la soupape de décharge intervient. Elle s'ouvre pour que le soufflet se dégonfle, alors que l'alimentation fournie par la soupape de charge est fermée. Le Soufflet, en retombant, entraîne cette fois la mécanique vers sa position de repos.

Sites Léon Boëllmann (1862-1897)

Léon BoëllmannLéon Boëllmann

L'auteur de la "Suite Gothique" est né à Ensisheim le 25/09/1862. Elève d'Eugène Gigout à l'école Niedermeyer à Paris, il fut lauréat du "Grand prix d'orgue" et devint en 1881 titulaire de l'orgue de chœur (Cavaillé-Coll) de St-Vincent-de-Paul. En 1887, il devint titulaire de l'orgue de tribune.
Il enseigna à son tour à l'école Niedermeyer et composa une conséquente œuvre vocale (chants profanes à une et deux voix, chants religieux), instrumentale (orgue, piano) et orchestrale.
Léon Boëllmann a été emporté par la tuberculose, le 11/10/1897, à 35 ans seulement, et donc sans connaître l'instrument actuel de sa ville natale, qui est pourtant particulièrement adapté à l'exécution de ses pièces pour orgue. Son épouse mourut peu après, et ses trois enfants furent recueillis par Eugène Gigout. L'aînée était Marie-Louise Gigout-Boëllmann, qui devint organiste et professeur d'orgue.

Culture Activités culturelles :

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    : Le 1er volume de l'intégrale de l'œuvre d'orgue de Léon Boëllmann (1862-1897) à été enregistré à Ensisheim par Marie Bernadette Dufourcet-Hakim et Marie Faucqueur. Le 2ème volume a été enregistré à Mulhouse, St-Joseph.

Références Sources et bibliographie :

Carte Localisation :