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An2000
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Photo
~ Les orgues de la région d'Ici ~

Irrenheim, St Thétique
VÖLLIG/DICPONY, 1515

Partie instrumentale classée Monument Historique le 30/02/1917
Buffet classé Monument Historique le 10/05/1981

     Orgue reconstruit par CAVAILLE-COLL, 06/06/1944.



 

Composition, 1004
Positif expressif
51 notes
Grand-orgue de dos
13 notes
Pédale
56 notes
Doublette 32' Sifflet harmonique 16' Piccolo 4 rgs
Cymbale 16' (Chamade) Régale harmonique 4' (B+D) Sousaphone 16'
Montre suisse Posaune 4' Sornette souffleur
Flûte 8' (Anches libres) Cornet 12 rgs (B) Déçu du Hautbois  
Tierce 8' Flûte de Rap 2'  
Regae 4' Bourbon 32°  
Trompette 5'1/3 Contre-bombarde 1/2'  
Clairon 2'2/3 Caisse claire 3 toms  
P/I    

     Il s'agit bien sûr ici de rassembler les erreurs les plus "communément admises" au sujet des orgues d'Alsace. L'information étant souvent répétée depuis des sources communes, certaines erreurs, loin de la faute de frappe, sont encore souvent répétées.

Irrenheim, le 31/02/2004

VÖLLIG et DICPONY

         La plus célèbre de ces "joyeusetés", c'est le facteur Völlig, qui aurait posé un orgue à Turckheim en 1671. Ce facteur apparaît dans l'ouvrage de l'historien Martin VOGELEIS ("Geschichte der Musik in Elsass 500-1800", Strasbourg, 1911, p. 542) :

    Orgelbauer Völlig baut eine Orgel in der Pfarrkirche zu Türkheim.
    Sie kostet 260 Gulden, zu welcher Summe die Bruderschaft 60 Gulden spendet. (Vgl. Beligiöses Leben in Türckheim, Masc. v. Pfarrer Sailer in Aubure; Stadt-Archiv Türckheim, Heiratsreg. 1671.)

    C'est AEBI qui a posé l'orgue du Turckheim à la fin du 17 ème siècle, et Völlig n'a jamais existé.

    Par contre, WILLIG a existé : six semaines après la mort de Johann Georg ROHRER, son gendre, Peter Lorenz WILLIG, qui avait certainement plus qu'aidé à la construction du premier orgue de Marlenheim, alla voir Jean-André SILBERMANN pour lui proposer de reprendre une partie du matériel et des outils de son beau-père. Il ne désirait pas continuer dans le métier, et ce fut ainsi la fin de l'entreprise de Rohrer, qui ne fit donc pas école.

    Un autre facteur fantôme est celui qui a sévi dans les environs de Wissembourg vers 1765, du nom très poétique de Dicpony. (Est-ce une déformation, au stade terminal, de "DUBOIS" ?).



Dans la Presse...

"L'orgue paroissial datait de 1920 et avait été construit par M. Haerplin, facteur d'orgues de Saint-Avold en Moselle". (Dernières Nouvelles d'Alsace du Jeudi 17 Mai 2001.)
L'article est à refaire, Erman.

"Le concert de samedi soir était destiné à soutenir la restauration de l'orgue de l'église Saint-Jean-Baptiste de Saasenheim.
Construite en 1777 par le facteur d'orgue Martin Bergantzec d'Ammerchwir, elle a été transformée une première fois en 1868."
(Dernières Nouvelles d'Alsace, Lundi 23 Décembre 2002.)

"...une première pour le groupe, mais aussi pour l'orgue G'stiehr qui assurait les intermèdes, après sa récente rénovation" (Dernières Nouvelles d'Alsace, Lundi 21 Janvier 2002.)
...pour les entremets, c'était du G'herbuté.

Signalons aussi l'excellent "Olivier Vernet, inaugure l'orgue Silbermann restauré de Shoultz" (http://www.francetv.fr/culturebox)... qui n'est pas une coquille puisque Papa y retourne deux fois. Ah, ces patelins de l'Est, terreur des journalistes parisiens, avec leur neige, leurs cigognes, et leur noms bizarres. Et pourtant, Soultz n'est pas Niederschaeffolsheim... Pas grave, j'ai jamais non plus su écrire "Boulevard St-Germin".


Vrais et faux CAVAILLE-COLL

         Une légende tenace attribue le bel orgue de Rosteig, N.-D. de la Nativité à Aristide Cavaillé-Coll. Il s'agit en fait de l'orgue que Jean-Frédéric VERSCHNEIDER, de Puttelange, avait construit en 1826 pour Oermingen. Franz KRIESS le déménagea à Rosteig en 1899, pour poser un orgue neuf à Oermingen. L'origine de la confusion provient peut-être du fait qu'à Oermingen, il reste encore un orgue Jean-Frédéric Verschneider de 1826 : celui de l'Eglise protestante.

    L'orgue Mutin de Guebwiller, Notre Dame est souvent attribué à Cavaillé-Coll, mais ici avec raison, puisqu'il est réellement sorti des ateliers de la prestigieuse maison parisienne (bien qu'après le décès d'Aristide) et qu'il a été construit par le personnel de la Grande époque.

    Naturellement, bon nombre d'orgues MERKLIN (dont celui de Dambach-la-Ville) sont attribués à son concurrent direct.

    Toujours au chapitre Cavaillé-Coll, il y a la chapelle gothique de Logelbach (sur la commune de Wintzenheim, à côté de Colmar). Cet édifice en grès, construit par les Herzog au siècle dernier, contient en fait un harmonium "Parkard Organ" de Fort-Waye Ind. (USA). Il a 12 Jeux et un clavier de 5 octaves (commençant au Fa).

C'est écrit...

On peut lire "Ne pas mettre les chaises à l'intérieur de l'orgue."(1)

Sur les SILBERMANN

         Il y a évidemment autant de faux-Silbermann en Alsace que de Buffets 18 ème qui ne sont pas de Silbermann. En de nombreux endroits, il vaut même mieux renoncer à essayer de rétablir la vérité :

  • La façade d'Ebersmunster, fort longtemps attribuée à André Silbermann, est de Joseph Bergäntzel. (Il a fallu étudier la facture de la tuyauterie pour le savoir, puis aller confirmer aux archives : à l'oreille, personne n'a jamais rien remarqué, et ce n'est sûrement pas possible, cette façade étant de toutes façons parfaitement harmonisée).
  • L'orgue que posa Dubois à St-Amarin est très souvent attribué "à Silbermann" (le fait d'attribuer quelque chose "à Silbermann", comme s'il n'y en avait eu qu'un, est souvent révélateur de la fausse rumeur).
  • Le "Silbermann de Saulxures" n'a jamais existé. Jean-André avait placé un petit instrument à Offendorf en 1756. En 1810, cet instrument disparut, et fut remplacé par un orgue de Michel Stiehr. C'est ce dernier instrument qui fut posé à Saulxures, après être passé par Eckbolsheim.
  • Il en va de même pour le Joseph CALLINET de Hagenbach. Le plus surprenant est que l'erreur semble provenir de Georges SCHWENKEDEL, qui ne se trompait pourtant pas souvent...
  • Le déménagement du Silbermann des Catherinettes à Morschwiller-le-Bas est aussi une erreur, provenant de Vogleis.Une autre erreur célèbre, c'est le "Salicional de Silbermann", à Strasbourg, St-Thomas. Les Silbermann n'ont jamais construit un tel jeu. Il en va de même de la construction des Buffet : s'ils les ont conçus et dessinés, les Buffets étaient toujours sous-traités à des spécialistes.

Tout le monde suit ? (2)

Sur les RINCKENBACH

         La biographie de Xavier MATHIAS sur les Bergäntzle / Rinckenbach (Caecilia 1907) est tellement romancée que Médard BARTH la rejette pratiquement en bloc. Il est clair que suite à cela, une grande prudence s'impose.

    Les églises protestante et catholique de Rothau sont souvent confondues (M. Barth, Louis GINTER).

Sur les CALLINET

         Passés dans l'oubli de 1870 à 1964 environ, les Callinet d'Alsace n'ont que fort peu marqué l'inconscient collectif, et les données les concernant sont souvent justes.
    Lors de son étude sur les Callinet, publiée en 1964, Pie MEYER-SIAT se rend à Blotzheim,St-Léger et y trouve un magnifique... Rinckenbach. Ce grand admirateur des Callinet crut donc que leur orgue avait disparu pour toujours vers 1890. Cet instrument n'est donc pas décrit dans la source fondamentale sur les ouvrages Callinet. Nul doute que le plus grand historien des orgues alsaciens a eu beaucoup de plaisir à découvrir, plus tard, que le Callinet de Blotzheim se trouvait dans l'autre église : Notre-Dame du chêne

    Il est amusant de constater que Médard BARTH, en 1966, fait la même erreur, mais, c'est plus ennuyeux, accuse Hamel de s'être trompé, et le prouve en citant la date de construction de l'église (1847-1860). Ce n'était juste pas le bon édifice...

    Mais suite à l'engouement consécutif à la re-découverte de cette dynastie de facteurs d'orgues (après la parution de l'étude précédemment citée), quelques faux-Callinets furent découverts.
    La raison ? La présence de la lettre "C" majuscule (i.e. Do grave) sur les plus grands tuyaux de nombreux Jeux...

    Il y aurait un orgue Joseph Callinet, 1830, à Staffelfelden.

         Une autre erreur croustillante au sujet des Callinet nous vient du Rhône. On a longtemps admis que l'instrument du sanctuaire St-Bonaventure de Lyon a été construit par un certain "Rousseau" (cela apparaît dans les historiques). Il a été construit en 1845 par Joseph Callinet... de Rouffach. Et c'est notre bonne ville de Haute-Alsace qui, devenue "Rousseau" par faute de calligraphie des "f", fut promue, en entier, facteur d'orgues. L'instrument, exceptionnel, est logé dans un Buffet d'Anthelme BENOIT. Il a été déplace en 1855 au fond du choeur par son constructeur et il est resté, malgré plusieurs modifications, plutôt authentique.

Symbolique, crypto-organologie et herbes diverses.

         Les amateurs de Danbrowneries (le sympathique néologisme est à présent d'usage presque courant), feront un détour par Krautwiller en revenant déçus de Saint-Sulpice. A Krautwiller, l'orgue est plus petit. (Si.) Mais il y a, outre la symbolique forte de la clé de voûte trinitaire, et le fait que l'édifice soit situé exactement à 2,618 km à vol d'oiseau du fameux Gnomon de l'établissement de Stephansfeld (*), une mystérieuse inscription au crayon dans l'orgue. Elle est située sur un tuyau de la Flûte 4' de Pédale (j'ai malheureusment oublié de noter lequel, et pourtant nul doute que sa Lettre - forcément Majuscule : il n'y a qu'une octave grave - avait une Importance Cryptographique Fondamentale ; mais tout le monde n'a pas une formation de crypto-historien) :

    Baques 21/7 90 Louis Wetzel

    La preuve est ainsi faite que Krautwiller se trouve sur le Chemin du Graal (puisque 21 est un nombre de Fibonacci).

         Je précise bien sûr, mais ce n'est jamais inutile sur ces terrains minés par l'obscurantisme, qu'il s'agit d'humour (un truc inventé, dit-on, par les Grecs, oublié au Moyen-âge, Pneumatisé par les Chansonniers dans les années 30 et Restauré vers 1980-1985 par John Cleese à l'occasion de sa thèse).

    Mais l'inscription est authentique. Et pour les rares lecteurs dudit best-seller ayant quelques connaissances historiques qui n'ont pas succombé à une rupture de zygomatiques, il faut souligner qu'il s'agit peut-être d'une des seules traces d'Emile Louis Wetzel, né le 26/08/1866 à Strasbourg, et mort à Bergheim le 15/10/1891 à l'âge de 25 ans. Il n'est pas du tout exclu qu'il soit l'auteur de cette inscription, en 1890. La perte de Louis plongea son père Emile (l'un des Frères Wetzel) dans le découragement, et causa la fin de la Maison Wetzel de Bergheim.

    Reste à savoir ce que Louis avait voulu dire par "Baques 21/7". (A moins que, dans un Manuscrit oublié d'une mer morte, on ne retrouve un jour un Verset apocryphe disant : "Pâques en Juillet, Graal en Décembre".)

    (*) 2,618 = le carré du Nombre d'Or. Vérifiez. Sur une carte aussi. Ces choses-là ne mentent jamais. Les Mathématiques n'ont jusqu'ici été mises en échec que par deux choses : un théorème de Kurt GÖDEL et le décompte des tuyaux des orgues (aussi appelé "Principe d'Heisenberg appliqué aux Sommiers").

Divers

         Lors de la parution de l'ouvrage fondamental de Pie Meyer-Siat sur les Callinet, l'orgue de St-Amarin n'était pas encore attribué à Dubois (et Dubois à peu près inconnu). Du coup, le Positif y est attribué à Joseph RABINY.

    L'orgue de Berentzwiller n'est pas l'ancien orgue d'Altkirch.

Transmission : électro-acoustique. Sommiers à bielles (système Schmoll-Marconi).
Il y a deux Combinaisons Fixes ("Débutant" et "Confirmé"), un Tremblant Fort (seulement pour la Pédale), ainsi qu'une guitare acoustique de 12 cordes, que l'on sort souvent lors des visites de l'Evêque.
L'orgue peut se visiter sur place uniquement, tous les mardis soirs, après le film, sauf les veilles de mercredis. S'adresser à Monsieur le Titulaire, qui est heureusement le seul à avoir les clés de la Console, surtout lorsqu'il part en vacances.

(1) Authentique. En fait, cette porte appartient à l'imposante clôture de Pédale de l'orgue de Dangolsheim. On imagine bien l'organiste, ouvrant pour réparer quelque cornement, et se trouvant face à un tas de chaises à déménager. Cela dit, l'endroit est charmant, accueillant, l'orgue est entretenu et il faut en visiter l'église, en évitant l'hiver, car la pente qui y conduit doit bien faire 25% à certains endroits... De là haut, très belles vues sur le Kochersberg.
(2) Il s'agit d'un montage. Les tirants appartiennent au superbe orgue d'Uffholtz.

Sources :

  • Terry PRATCHETT "Les Annales du Disque-Monde", Editions l'ATALANTE.

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Dernière mise à jour : 24/04/2005 00:39:01

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