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Irrenheim, St Thétique
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VÖLLIG et DICPONY La plus célèbre de ces "joyeusetés", c'est le facteur Völlig, qui aurait posé un orgue à Turckheim en 1671.
Ce facteur apparaît dans l'ouvrage de l'historien Martin VOGELEIS ("Geschichte der Musik in Elsass 500-1800", Strasbourg, 1911, p.
542) :
C'est AEBI qui a posé l'orgue du Turckheim à la fin du 17 ème siècle, et Völlig n'a jamais existé. Par contre, WILLIG a existé : six semaines après la mort de Johann Georg ROHRER, son gendre, Peter Lorenz WILLIG, qui avait certainement plus qu'aidé à la construction du premier orgue de Marlenheim, alla voir Jean-André SILBERMANN pour lui proposer de reprendre une partie du matériel et des outils de son beau-père. Il ne désirait pas continuer dans le métier, et ce fut ainsi la fin de l'entreprise de Rohrer, qui ne fit donc pas école. Un autre facteur fantôme est celui qui a sévi dans les environs de Wissembourg vers 1765, du nom très poétique de Dicpony.
(Est-ce une déformation, au stade terminal, de "DUBOIS" ?).
Vrais et faux CAVAILLE-COLL Une légende tenace attribue le bel orgue de Rosteig, N.-D. de la Nativité à Aristide Cavaillé-Coll. Il s'agit en fait de l'orgue que Jean-Frédéric VERSCHNEIDER, de Puttelange, avait construit en 1826 pour Oermingen. Franz KRIESS le déménagea à Rosteig en 1899, pour poser un orgue neuf à Oermingen. L'origine de la confusion provient peut-être du fait qu'à Oermingen, il reste encore un orgue Jean-Frédéric Verschneider de 1826 : celui de l'Eglise protestante. L'orgue Mutin de Guebwiller, Notre Dame est souvent attribué à Cavaillé-Coll, mais ici avec raison, puisqu'il est réellement sorti des ateliers de la prestigieuse maison parisienne (bien qu'après le décès d'Aristide) et qu'il a été construit par le personnel de la Grande époque. Naturellement, bon nombre d'orgues MERKLIN (dont celui de Dambach-la-Ville) sont attribués à son concurrent direct. Toujours au chapitre Cavaillé-Coll, il y a la chapelle gothique de Logelbach (sur la commune de Wintzenheim, à côté de Colmar).
Cet édifice en grès, construit par les Herzog au siècle dernier, contient en fait un harmonium "Parkard Organ" de Fort-Waye Ind.
(USA).
Il a 12 Jeux et un clavier de 5 octaves (commençant au Fa).
Sur les SILBERMANN
Il y a évidemment autant de faux-Silbermann en Alsace que de Buffets 18 ème qui ne sont pas de Silbermann. En de nombreux endroits, il vaut même mieux renoncer à essayer de rétablir la vérité :
Sur les RINCKENBACH La biographie de Xavier MATHIAS sur les Bergäntzle / Rinckenbach (Caecilia 1907) est tellement romancée que Médard BARTH la rejette pratiquement en bloc. Il est clair que suite à cela, une grande prudence s'impose. Les églises protestante et catholique de Rothau sont souvent confondues (M.
Barth, Louis GINTER).
Sur les CALLINET Passés dans l'oubli de 1870 à 1964 environ, les Callinet d'Alsace n'ont que fort peu marqué l'inconscient collectif, et les données les concernant sont souvent justes.
Il est amusant de constater que Médard BARTH, en 1966, fait la même erreur, mais, c'est plus ennuyeux, accuse Hamel de s'être trompé, et le prouve en citant la date de construction de l'église (1847-1860). Ce n'était juste pas le bon édifice... Mais suite à l'engouement consécutif à la re-découverte de cette dynastie de facteurs d'orgues (après la parution de l'étude précédemment citée), quelques faux-Callinets furent découverts.
Il y aurait un orgue Joseph Callinet, 1830, à Staffelfelden. Une autre erreur croustillante au sujet des Callinet nous vient du Rhône. On a longtemps admis que l'instrument du sanctuaire St-Bonaventure de Lyon a été construit par un certain "Rousseau" (cela apparaît dans les historiques). Il a été construit en 1845 par Joseph Callinet... de Rouffach. Et c'est notre bonne ville de Haute-Alsace qui, devenue "Rousseau" par faute de calligraphie des "f", fut promue, en entier, facteur d'orgues. L'instrument, exceptionnel, est logé dans un Buffet d'Anthelme BENOIT. Il a été déplace en 1855 au fond du choeur par son constructeur et il est resté, malgré plusieurs modifications, plutôt authentique. Symbolique, crypto-organologie et herbes diverses. Les amateurs de Danbrowneries (le sympathique néologisme est à présent d'usage presque courant), feront un détour par Krautwiller en revenant déçus de Saint-Sulpice. A Krautwiller, l'orgue est plus petit. (Si.) Mais il y a, outre la symbolique forte de la clé de voûte trinitaire, et le fait que l'édifice soit situé exactement à 2,618 km à vol d'oiseau du fameux Gnomon de l'établissement de Stephansfeld (*), une mystérieuse inscription au crayon dans l'orgue. Elle est située sur un tuyau de la Flûte 4' de Pédale (j'ai malheureusment oublié de noter lequel, et pourtant nul doute que sa Lettre - forcément Majuscule : il n'y a qu'une octave grave - avait une Importance Cryptographique Fondamentale ; mais tout le monde n'a pas une formation de crypto-historien) : La preuve est ainsi faite que Krautwiller se trouve sur le Chemin du Graal (puisque 21 est un nombre de Fibonacci).
Mais l'inscription est authentique. Et pour les rares lecteurs dudit best-seller ayant quelques connaissances historiques qui n'ont pas succombé à une rupture de zygomatiques, il faut souligner qu'il s'agit peut-être d'une des seules traces d'Emile Louis Wetzel, né le 26/08/1866 à Strasbourg, et mort à Bergheim le 15/10/1891 à l'âge de 25 ans. Il n'est pas du tout exclu qu'il soit l'auteur de cette inscription, en 1890. La perte de Louis plongea son père Emile (l'un des Frères Wetzel) dans le découragement, et causa la fin de la Maison Wetzel de Bergheim. Reste à savoir ce que Louis avait voulu dire par "Baques 21/7". (A moins que, dans un Manuscrit oublié d'une mer morte, on ne retrouve un jour un Verset apocryphe disant : "Pâques en Juillet, Graal en Décembre".) (*) 2,618 = le carré du Nombre d'Or.
Vérifiez.
Sur une carte aussi.
Ces choses-là ne mentent jamais.
Les Mathématiques n'ont jusqu'ici été mises en échec que par deux choses : un théorème de Kurt GÖDEL et le décompte des tuyaux des orgues (aussi appelé "Principe d'Heisenberg appliqué aux Sommiers").
Divers Lors de la parution de l'ouvrage fondamental de Pie Meyer-Siat sur les Callinet, l'orgue de St-Amarin n'était pas encore attribué à Dubois (et Dubois à peu près inconnu). Du coup, le Positif y est attribué à Joseph RABINY. L'orgue de Berentzwiller n'est pas l'ancien orgue d'Altkirch.
![]() Transmission : électro-acoustique.
Sommiers à bielles (système Schmoll-Marconi).
![]() (1) Authentique.
En fait, cette porte appartient à l'imposante clôture de Pédale de l'orgue de Dangolsheim.
On imagine bien l'organiste, ouvrant pour réparer quelque cornement, et se trouvant face à un tas de chaises à déménager.
Cela dit, l'endroit est charmant, accueillant, l'orgue est entretenu et il faut en visiter l'église, en évitant l'hiver, car la pente qui y conduit doit bien faire 25% à certains endroits...
De là haut, très belles vues sur le Kochersberg.
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